Pour battre le PLQ

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Lisée ne doit apparaître comme l'allié de Couillard s'il veut s'imposer comme le chef de la Nation

Nous savons que le ministre des Finances Carlos Leitao va déposer son budget comme le père Noël qui, sa poche remplie de cadeaux, descend dans nos cheminées. Ce budget électoral est une stratégie connue pour qu’un gouvernement soit réélu.


Les gens aiment les cadeaux. À tous âges, d’ailleurs. Demain, ils seront comblés. Comblés et aveuglés, hélas ! Car les promesses électorales comprises dans les budgets qui précèdent une élection réussissent à plaire à cette partie du corps électoral moins politisée que les passionnés de la politique, portés à plus de réserve. En clair, les promesses continuent de séduire. La preuve en est qu’aucun gouvernement n’oserait se présenter devant l’électorat en affirmant : « Je ne vous ferai aucune promesse. »


Les sondages indiquent depuis des mois une progression régulière de la CAQ dirigée par François Legault. D’ailleurs, il est la cible d’attaques virulentes de la part des libéraux. Pire, la semaine dernière, Jean-François Lisée s’est transformé en allié de Philippe Couillard en lui fournissant des armes pour attaquer le chef de la CAQ. Évidemment, le premier ministre a repris son thème préféré de l’immigration. Il a donc embrayé sur les tendances « racistes » de François Legault.


Il faut craindre que la campagne électorale qui s’amorce soit une des plus vicieuses des dernières décennies.


Énergie du désespoir



Le PLQ, abandonné par un nombre impressionnant de ses députés qui quittent le bateau avant le naufrage annoncé, semble habité par l’énergie du désespoir. Le premier ministre Couillard, lui, joue son va-tout, c’est-à-dire la fin de sa carrière politique. Et Gaétan Barrette, son homme le plus fort, le plus tonitruant, devenu le moins populaire, est enfermé depuis peu dans un silence contre nature.


On peut difficilement imaginer que le parti libéral augmente le nombre de voix de sa clientèle, à savoir les anglophones et les allophones, qui l’appuient à hauteur de plus de 90 %.


Les seules voix disponibles seraient celles d’une partie de la CAQ fédéraliste. L’autre partie est celle que veut débaucher Jean-François Lisée, sans doute. Or si ce dernier use d’arguments qui servent aussi de munitions aux libéraux, il court le risque, impardonnable, de paver la voie vers une reprise du pouvoir par les libéraux.


Stratégie calamiteuse


Le jugement des francophones à l’endroit du PLQ est plus qu’accablant. C’est pourquoi le PQ de Jean-François Lisée en devenant l’allié objectif des libéraux peut être entraîné dans une stratégie catastrophique. Celle de porter au pouvoir un parti libéral ne représentant plus que les anglophones et les allophones, ce qui correspond presque à la réalité d’aujourd’hui avec 17 % d’appuis francophones.


Il est trop tard pour envisager une quelconque coalition CAQ-PQ. Il faut évidemment exclure Québec solidaire, le parti qui annonce par son programme une calamité économique et sociale.


Non seulement les Québécois francophones ont perdu leur espoir de vivre souverainement, mais le PQ, qui persiste à croire en l’indépendance, sera responsable de la réélection du parti libéral avec ses relents de corruption et dirigé pour la première fois par un premier ministre anti-nationaliste, copilote du bateau communautariste de Justin Trudeau, le transgenre politique.