Le dégenrage

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Le genre, nouvelle marotte de la gauche post-moderne

Le titre de cette chronique est à lire à haute voix. Ou bien on se met à pleurer ou bien on s’insurge contre le fait que le Canada de Trudeau, mû par la rectitude politique à travers Service Canada, fasse un pas supplémentaire dans le vide sidéral du progrès.


Le ministre responsable, Jean-Yves Duclos, a appris en même temps que nous que « monsieur » et « madame » devenaient des mots tabous lorsque les fonctionnaires s’adressaient aux citoyens. Sous le tollé de l’opinion publique, il a reculé affirmant que « ceux qui ont le goût (!) d’exprimer une identité différente avec honnêteté (?) doivent être traités respectueusement ». Au téléphone, le fonctionnaire demandera comment la personne veut être saluée. Ouf ! Les mots « monsieur » et « madame » passent donc le test canadien.


Par contre, c’est un enterrement des mots « père » et « mère » en faveur de « parent 1 » et « parent 2 » sur les formulaires comme dans les échanges verbaux entre les employés des services concernés et les citoyens.


Lutte féministe


Gabrielle Bouchard, présidente transgenre de la Fédération des femmes du Québec, un organisme qui ne représente plus l’immense majorité des femmes, y inclus les lesbiennes et transsexuelles, était extatique avant que le ministre ne change d’idée. Celle qui avait déclaré en commission parlementaire à Québec que le mot « maternité » devrait disparaître au prétexte que des hommes accouchent désormais assure qu’il s’agit là de la continuation de la lutte des femmes.


Or rien n’est plus faux puisque le combat féministe est par définition celui de la reconnaissance des femmes.


Le lobby transgenre a l’oreille du premier ministre Trudeau, car ses revendications s’inscrivent dans la culture dans laquelle il baigne. Pour lui, toutes les marginalités marquent des signes de progrès. Lorsqu’il a corrigé récemment une intervenante dans un débat où elle faisait référence à « mankind » (humanité), il lui a lancé « peoplekind », car le mot « man » est péché dans son catéchisme. Devant la réaction populaire, il a déclaré avoir voulu blaguer.


Comme en Inde, peut-être ?


Lobby fort


Le lobby transgenre perturbe visiblement les politiciens, qui n’osent l’attaquer par peur d’être traités de tous les mots finissant en « phobe ».


Le lobby exprime le fantasme que le genre n’est pas défini à la naissance. En Suède, des parents gardent secret le sexe de leur bébé pour échapper aux stéréotypes. Ils l’habillent en fille et en garçon et refusent d’utiliser des pronoms qui indiqueraient le féminin ou le masculin.


Voilà où nous en sommes rendus dans le progrès de l’humanité. Voilà comment le concept de majorité est éclaté. Une infime minorité d’humains peut éradiquer les mots « mère » et « père » et décider de laisser un enfant choisir son sexe.


Ces délires apaisent-ils la douleur de ceux qui sont déchirés dans leur identité sexuelle ? Qu’on nous permette d’en douter. Nous ne devrions pas cependant souhaiter aux autres les malheurs qui s’abattent, hélas, sur nous. Les transgenres sont des personnes troublées, on doit les respecter, mais les empêcher de déconstruire le genre humain.