Plamondon & Rozon

Le français — la dynamique du déclin



Grosse journée hier sur le front linguistique.
Pendant que les politiciens n'osent plus y toucher - la question linguistique étant devenue ici soit un tabou, soit vue comme une obsession ringarde -, Luc Plamondon et Gilbert Rozon y sont tous deux allés de leurs commentaires.
Pour l'auteur Luc Plamondon, il y a de quoi à se préoccuper de la «dégringolade» de la langue française au Québec et du silence des élites politiques.
[http://www.cyberpresse.ca/le-droit/arts/200905/07/01-854341-luc-plamondon-reproche-aux-politiciens-de-ne-pas-defendre-la-langue-francaise.php->19672]
De fait, à part d'entendre depuis 1996 les gouvernements Bouchard et Charest appeler à la «vigilance» des citoyens, pas moyen d'en convaincre un seul de renforcer une Loi 101 charcutée par les tribunaux depuis trois décennies. Luc Plamondon a mis le doigt sur un TRÈS gros bobo.
De son côté, Gilbert Rozon, PDG de Juste pour rire, avance le point de vue contraire:
[http://www.cyberpresse.ca/actualites/regional/montreal/200905/08/01-854496-il-y-a-trop-de-roitelets-a-montreal.php->19673]
Selon M. Rozon, il faudrait célébrer et renforcer le côté bilingue et biculturel de Montréal. Chouette! Comme si la minorisation de la langue française sur l'île n'arriverait pas déjà assez vite...
Plus sérieusement, M. Rozon semble confondre bilinguisme individuel et biculturalisme, qu'il soit individuel ou collectif. Primo: dans les faits, très peu de Montréalais sont véritablement biculturels. Secundo: Montréal n'est pas une ville biculturelle. C'est une ville où deux cultures et deux langues vivent en parallèle et se disputent l'intégration des nouveaux arrivants. Leur rapport en est donc un de compétition.
Bref, dans le contexte fortement minoritaire de la langue française au Canada et Amérique, ne pas favoriser et protéger la langue française mène à sa fragilisation. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas encourager le multilinguisme individuel. Il le faut! Mais qu'on doit le faire TOUT en renforçant le français comme langue d'éducation, de culture, de commerce et de travail. À mon humble avis, de vouloir faire de Montréal la seule mecque au monde d'un «biculturalisme» virtuel tient d'une vision irréaliste du rapport de force réel qui existe ici entre ces deux langues.
Qu'en pensez-vous?


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