PKPQ, chef de guerre

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«À la guerre, l’audace est le plus beau calcul du génie.» - Bonaparte





PKP et le PQ, marié en ce 15 mai 2015? À moins d’une énorme surprise, le mariage sera consommé dès le premier tour. Et quel mariage!


En juin dernier, un journaliste chevronné me disait, de retour d’un conseil national, que « les péquistes ne choisiraient jamais PKP comme chef. » Difficile à imaginer en effet ce mariage entre un parti social-démocrate et un chef d’entreprise aux allures de héraut de la droite économique. C’est peu de dire que le vote aura eu peu à voir avec les idées ou le programme de chacun des candidats.


En se précipitant dès le lendemain des élections pour renier la charte et écarter tout enjeu identitaire, Alexandre Cloutier s’est rapidement emparé du créneau de la jeunesse, du refus du nationalisme, en héritier d’André Boisclair. Lisse, lisse, lisse, le candidat sans bilan fut aussi le candidat sans boulet. Mais comment gagner sans combattre? 


Martine Ouellet a bien essayé de prendre la tête d’un mouvement anti-PKP, mais rien de tel n’existe au Parti Québécois, sauf dans la frange. En réalité, l’immense majorité des péquistes étaient ravis de voir débarquer PKP au moment des élections de 2014. L’avoir comme chef, voilà une autre question. Mais de mouvement « anybody but », on n’a pas pas vu l’ombre dans cette course.


Bernard Drainville a démontré au cours de cette campagne qu’il était le meilleur. Meilleur débatteur, meilleur orateur, meilleur communicateur et si on se fie au nombre de députés qui l’appuyaient, rassembleur. Dans cette course, la grande majorité des péquistes cherchaient celui capable de les faire gagner. Drainville a démontré sa capacité à gagner des batailles, même les plus rudes. Mais voilà, les membres du PQ veulent gagner plus que des batailles, ils veulent gagner la guerre.


Il y a là un immense pari. Au moment où Jacques Parizeau trouve au Parti Québécois des allures de « champ de ruines », incapable de remporter des élections contre un Parti libéral usé et une CAQ désorientée, ses membres font le pari du candidat le moins expérimenté, mais aussi le seul à affirmer n’être en politique que pour une seule et unique raison: faire du Québec un pays. 


Les péquistes n’ont pas choisi le meilleur, ni le plus beau, ni la plus militante. Ils ont choisi le plus fort, le plus rude, le plus intrépide des candidats. Face à un gouvernement canadien dont la principale menace existentielle demeure le projet d’indépendance du Québec; face à des médias perçus comme hostiles; face à un Parti libéral prêt à tout pour terrasser la souveraineté, les péquistes se sont choisis un chef de guerre. 


PKPQ, ce n’est pas un mariage de raison, mais de passion. 
 




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