SIGNES RELIGIEUX OSTENSIBLES

PKP opte pour la neutralité

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Un choix sensé

Le grand favori de la course à la direction du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, se range derrière l’idée d’interdire le port des signes religieux chez les employés de l’État en position d’autorité, mais également les enseignants.

Le député de Saint-Jérôme a dit adhérer mercredi à la recommandation de la commission Bouchard-Taylor de prohiber le port de signes religieux ostensibles auprès des juges, des procureurs de la Couronne, des policiers ainsi que des gardiens de prison. « Je suis d’accord avec ça », a-t-il laissé tomber dans un impromptu de presse à l’entrée du caucus présessionnel.

Et qu’en est-il des enseignants ? « Moi, j’ai une opinion là-dessus. Je pense que ça ne devrait pas avoir lieu », a répondu du tac au tac M. Péladeau. « Mais, encore là, ça va être une question qui va être débattue », a-t-il ajouté.

La leader parlementaire de l’opposition officielle, Agnès Maltais, s’est d’ailleurs abstenue d’exiger mercredi de légiférer afin d’astreindre les employés de l’État à retirer tout symbole religieux ostensible avant de commencer leur journée de boulot. Le caucus péquiste est « en discussion » sur « quelques petites modalités d’application », a-t-elle résumé.

Pour l’instant, le PQ demande le dépôt d’un projet de loi sur la neutralité religieuse de l’État, renforçant le principe l’égalité hommes-femmes.

Près de 70 % des Québécois (74 % des francophones, 34 % des anglophones et 52 % des allophones) se disent favorables au dépôt d’une charte de la laïcité par le gouvernement libéral, selon un sondage SOM-Cogeco Nouvelles. « On repousse l’échéance parce que M. Couillard, personnellement, a un grand malaise », a déploré le chef intérimaire du PQ, Stéphane Bédard.

À en croire le coup de sonde, 18 % des Québécois ont une perception négative des immigrants, et ce, deux semaines après les attaques de terroristes islamistes contre le magazine satirique Charlie Hebdo et l’épicerie Hyper Cacher à Paris.

L’adoption d’une charte de la laïcité apaisera à coup sûr ces inquiétudes à l’égard de l’intégration des nouveaux arrivants, est d’avis le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville. Selon lui, la « certaine peur » de l’immigration est « liée en partie » à l’absence de « règles claires » encadrant le traitement des demandes d’accommodements religieux. Le « flou » dans la législation québécoise « crée un espace pour justement des inquiétudes qui ne devraient pas être ». « On ne devrait pas craindre nos concitoyens musulmans », a fait valoir M. Drainville. « On est tous Québécois. La vaste majorité des Québécois musulmans sont des gens comme vous et moi, qui veulent vivre en paix, en sécurité, dans une société démocratique. »

Le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, a invité ses collègues de l’Assemblée nationale à « trouver le bon consensus » sur l’interdiction du port de signes religieux. « On ne doit pas nous-mêmes attiser toutes formes de discriminations. On doit s’assurer aussi de lutter contre la racine du mal, c’est-à-dire l’intégration à l’emploi [et] à la société québécoise », a-t-il affirmé.

Observatoire sur les intégrismes

Le PQ déposera un projet de loi afin de mettre sur pied un observatoire sur les intégrismes religieux dès la reprise des travaux à l’Assemblée nationale, a annoncé Agnès Maltais mercredi. « Nous devons comprendre ce qui se passe. Nous devons comprendre le phénomène de la radicalisation des individus et des groupes », a-t-elle souligné.

La leader parlementaire de l’opposition officielle a aussi demandé au gouvernement de « documenter » tout « financement » d’établissements d’enseignement et de lieux de culte par des « mouvements islamistes radicaux ».


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