Vieille d’à peine quelques jours, la course à la direction du PQ tourne déjà autour de la question du référendum: le promettre ou pas?
Cela peut sembler étonnant pour ceux qui voient que les chances du PQ de battre le PLQ, en 2018, avec l’engagement clair de tenir un référendum dans un premier mandat, sont minces... pour dire les choses poliment.
Mais que voulez-vous, il y a longtemps que le PQ entretient des rapports compliqués avec la réalité.
Alexandre Cloutier déterminera, quelques mois avant les élections, si un référendum est «gagnable» ou pas et, donc, s’il doit être promis ou pas.
Ces choses-là se «sentent», dit-il.
Il n’a pas tort, sauf qu’une odeur monte déjà dans nos narines: si le PQ promet un référendum coûte que coûte, les gens qui veulent chasser les libéraux du pouvoir, mais qui n’ont aucune envie de perdre un troisième référendum voteront pour la CAQ.
Réalité
Véronique Hivon, elle aussi, dira où elle loge avant les élections.
Son problème est que si elle est trop claire maintenant, cela pourrait déplaire à Québec solidaire, avec qui elle doit maintenir une apparence de dialogue puisque la «convergence» est sa responsabilité.
Remarquez, puisque Québec solidaire dit qu’il se voit au pouvoir en 2026, ce parti est en train de délier Mme Hivon du besoin de ramer dans le sable.
Il n’y aura pas convergence, car Québec solidaire n’en veut pas. Tout simplement.
QS au pouvoir en 2026? Je ne sais pas ce que ces gens fument, mais ce n’est pas du tabac.
Martine Ouellet, elle, prend l’engagement de tenir un référendum dans un premier mandat.
Si Mme Ouellet y croit, elle doit nous dire ce qu’elle compte faire concrètement pour réussir en deux ans ce que Jacques Parizeau a mis six ans à préparer, aidé par des circonstances idéales.
Plus de tournées? Plus d’études? Plus de publicité? Humm...
La volonté est nécessaire, mais est-elle suffisante?
Seul un cynique oserait suggérer que Mme Ouellet promet quelque chose qu’elle sait impossible.
M. Lisée, lui, dit: dans l’impossibilité évidente de préparer un référendum gagnant dans les deux prochaines années, l’urgence nationale devient de chasser du pouvoir le PLQ.
M. Lisée fait penser au convive qui, pendant que les autres mastiquent péniblement et en silence, en buvant beaucoup d’eau, ose dire tout haut que ce n’est pas très bon.
On admire son courage tout en sachant qu’il ne sera plus jamais invité à un autre dîner dans cette maison.
Fenêtre
Les députés Marceau, Therrien et Jean, eux, s’invitent dans le débat en disant vouloir séduire les électeurs de la CAQ... tout en souhaitant un référendum rapide.
C’est aussi contradictoire que d’entrer dans une boucherie en espérant y trouver des végétariens.
C’est justement l’obsession référendaire du PQ qui donne de l’oxygène à la CAQ.
Les militants du PQ doivent se réconcilier avec une idée dont je conviens qu’elle est pénible.
La plus belle contribution du prochain chef ne sera pas de réaliser la souveraineté, mais de s’assurer que la fenêtre ne se referme pas pour toujours.
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