Peter MacKay contre le projet d'Hydro-Québec et d'Energie NB

Chronique d'André Savard

Le ministre fédéral Peter Mackay tente de contrecarrer l’achat d’Energie NB par Hydro-Québec. Pour justifier son opposition, il a utilisé des excuses nébuleuses, parlant des moyens pour développer les énergies vertes dans l’Atlantique sans passer par le Québec.
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick a rétorqué que l’achat d’Hydro-Québec au coût 4,75 milliards permettrait de réduire les tarifs d’électricité, de minimiser l’impact sur l’environnement et d’éliminer la dette de Energie NB. On peut donc se demander quel intérêt le ministre de la défense nationale Peter MacKay entend servir en se mettant aux services de cette campagne contre Hydro-Québec.
Le premier ministre de Nouveau-Brunswick Shawn Graham lui a rappelé que l’énergie est une compétence provinciale. N’importe. Peter Mackay ne recule pas. L’offre d’Hydro-Québec n’est pas une vraie solution puisqu’une offre miraculeuse et bien meilleure surgira en temps et lieu, de soutenir Peter MacKay. Peter Mackay demande juste un acte de foi contre Hydro au profit d’un programme énergétique imaginaire qu’il vêt de toutes les vertus.
Comme Peter MacKay est un élu de l’Atlantique, on peut certes comprendre qu’il veuille se prononcer sur les enjeux dans sa région. Ce mandat cependant ne lui vient pas de Shawn Graham premier ministre du NB qui juge cette transaction avantageuse. On ne peut pas dire non plus que MacKay parle au nom des résidants qui payent actuellement plus cher leur électricité.
Dans la représentation que se fait MacKay de la situation, on a d’un côté Alice aux pays des merveilles et de l’autre, Hydro-Québec. Si Hydro-Québec était écarté de la partie, tout à coup l’Atlantique utilisera son potentiel de développement des énergies pures et verdoyantes. Elle se retrouvera à la tête d’une quantité suffisante de ressources immaculées pour activer tout un réseau électrique de grande amplitude.
En outre, ce réseau combinant marée, soleil, vent, aura un pont providentiel acheminant l’électricité de Terre-Neuve au profit de toute la région Atlantique. Tiens, tiens, on aime l’électricité vendue par Terre-Neuve, mais celle d’Hydro est un danger pour la planète et le Canada.
Encore une fois, derrière ce bras de fer politique et ses beaux prétextes factices se retrouve le bon vieux préjugés anti-Québec. On craint l’ampleur du pouvoir québécois autant sur les marchés que sur la politique.
Le nœud stratégique derrière l’appui de MacKay aux objecteurs, consiste à retarder l’achat le temps de développer la cause contre Hydro-Québec et d’inventer des analyses utilisables pour alimenter un contentieux. La dépendance de Energie NB à une source énergétique polluante, sa dette, ses tarifs aux usages très élevés, aucun de ses points ne suffit face aux récriminations contre le Québec.
Si une question remue la corde sensibles des préjugés antiquébécois, aussitôt s’appliquent des critères de convenance politique qui font partie du non-dit. On ne le déclare ouvertement : on se cache plutôt derrière des énoncés pastoraux pour faire la sale besogne. Au nom des énergies vertes, de l’équité entre les provinces, de la cause autochtone, ou de quelque autre sujet dit « porteur » dans l’opinion publique du moment, de bons notables canadiens comme Peter Mackay monte au front.
Pendant ce temps, les députés du parti conservateur élus au Québec ne disent rien.
Pourquoi parler? Selon la logique du système fédéral, MacKay est un représentant du Québec. Dans les faits, tout ministre fédéral est qualifié, de par sa fonction, pour parler au nom du Québec. C’est donc au nom du Québec, province canadienne, que le ministre veut démanteler une transaction liant Hydro-Québec et Energie NB.
André Savard


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