Réponse au texte élitiste et libertarien de Jean-Louis Pérez-Martel

Personne ne peut prétendre à la vérité absolue...

Tribune libre

Ce texte est rédigé en réponse au précédent article de monsieur Jean-Louis Pérez-Martel, membre du PQ farouchement opposé à une alliance électorale des différends partis souverainistes et indépendantistes du Québec pour battre Jean Charest et barrer le chemin aux vire-capots de la CAQ/ADQ, sous prétexte qu'il y a des idées de l'autre côté qu'il trouve irrecevables selon ses convictions politiques dans le débat gauche/droite. Il se retrouve ainsi dans le même camp que les quelques trotskystes de Québec Solidaire, qui ont déjà barré la route à une alliance électorale de QS avec le PQ, par leur rhétorique agressive et sectaire lors des débats sur cette question.
Pour commencer, dans sa réponse qu'il dit venir de rien de moins que de « la vérité et le patriotisme », à aucun endroit dans son texte puant la rhétorique d'extrême droite apprise par cœur, comme un robot repasse sans cesse une cassette usée, monsieur Pérez-Martel ne répond de manière convaincante aux arguments avancés contre lui par les personnes nouvellement visées par son venin, dont je fais maintenant moi-même partie (c'est pour moi un honneur qu'un individu comme vous, un fanatique capitaliste et colonialiste, me méprise, monsieur Pérez-Martel, car ceci est la preuve que nous sommes sur la bonne route).
M. Martel, vous lancez ici et là des termes chocs comme « islamistes », « néo-marxistes » « anarchistes », « staliniens » et « nomenklatura », que vous placez en caractères gras comme les passages importants de vos psaumes qui doivent être gravés dans le cerveau des quelques lecteurs s'abreuvant à votre campagne de peur, calquée sur le modèle Quebecor, lui-même de plus en plus calqué sur ce qui se fait de pire aux États-Unis en matière de désinformation massives basée sur la haine de l'autre et la peur d'un quelconque désastre imminent, des mensonges répétés encore et encore jusqu'à ce qu'ils deviennent vérité (selon le principe de Goebbels, ministre de la propagande d'Hitler) : FOX NEWS (FAUX NEWS pour les intimes).
Votre « nomenclature », en particulier, vous pouvez la garder pour vous, avec votre appel à la soumission à l'oligarchie bourgeoise, en vous obstinant à prôner l'application au Québec de systèmes électoraux élitistes et antidémocratiques au Québec, comme le parlementarisme britannique, qui est appliqué ici et nous a apporté les injustices électorales que nous connaissons et dont le PQ est lui-même victime dans plusieurs régions du Québec, dont Montréal et Québec.
Sur la question du système électoral
Vous évoquez aussi le système étasunien de bipartisme forcé, ou « dictature du faux bipartisme », dans lequel l'électeur est perpétuellement forcé, devant l'illégalité d'un troisième parti dans certains États de ce pays, de choisir entre les Républicains et les Démocrates, deux partis qui sont dans les parages depuis bien plus d'un siècle et qui n'ont plus aujourd'hui que quelques différences superficielles sur des questions comme le système de santé, l'immigration, la place de Dieu dans l'État et le taux de taxation des milliardaires. Ces questions ne représentent que les quelques divergences entre les élites oligarchiques du pays, les véritables maîtres de la politique étasunienne, à cause d'un autre défaut majeur du système étasunien : puisqu'il n'y a aucune règle régissant le financement des deux seuls partis politiques autorisés par l'oligarchie (parce qu'ils sont tout deux soumis à cette oligarchie), les milliardaires peuvent injecter jusqu'à plusieurs millions de dollars dans les caisses de l'un ou l'autre des deux grands, parfois même les deux en même temps (afin d'être gagnant, peu importe lequel des deux partis autorisés gagnera à la fin de la campagne). Sans argent, pas de campagnes publicitaires massives, donc seul un multimillionnaire à une chance d'être élu à la maison blanche.
Sur les questions internationales, remarquez comme les deux grands partis républicains et démocrates ont des positions identiques, comme Sarkozy et Hollande, ou les conservateurs et les libéraux de n'importe quel pays capitaliste. Le système en vigueur aux États-Unis est l'exemple par excellence d'une dictature bourgeoise érigée en système divin.
Je ne parlerai même pas des fameuses machines de votes électroniques, tellement leur existence est une aberration qui se dénonce toute seule.
Ce que vous prônez comme « exemple de la vérité patriotique » (un absolutisme fanatique), pour le système électoral québécois, c'est donc la concentration du pouvoir entre les seules mains de deux partis bourgeois richissimes et corrompus, avec l'interdiction pour les autres partis politiques plus petits d'entrer à l'Assemblée nationale, parce que pour vous, la dissidence politique trop ouverte est « cause d'anarchie et de chaos social ». Un parti politique ou un mouvement citoyen désirant s'opposer à une éventuellement corruption rampante du système politique que vous citez comme exemple ultime, n'aurait donc aucun moyen de faire légalement entendre sa voix, puisque vous décrivez comme « facteur de chaos et de fratricide » l’opposition à un problème qui se présenterait dans votre divin modèle des deux partis uniques. Vous nous dressez ici les grandes lignes d'une dictature de bananes, monsieur Martel.
Vous m'avez donc donné raison, lorsque j'affirme : « D’un élitisme profond, la thèse truffée de diffamation, de sources biaisées et de raccourcis intellectuels de fond de poubelle de M. Martel nous démontre que la vision d’un "Québec souverain" de l’extrême droite n’est qu’une minable république de bananes, comme le Québec de Charest. Je crois que le peuple québécois vaut mieux que l’existence de larbins que les bourgeois et leurs idiots utiles libertariens leurs préparent. »
Le moment où vous dérapez complètement
Ensuite, sur la question du « Livre noir du communisme » de Stéphane Courtois, ex-stalinien sectaire devenu anticommuniste fanatique, croyant lui aussi détenir la « vérité », peu importe le modèle économique ou politique dont il se réclame, vous ne vous forcez même pas pour me fournir ne serait-ce qu’un effort de contre argumentaire cohérent, vous contentant d’essayer de perdre le lecteur dans un paragraphe de délires sans queue ni tête, où vous vous mettez la main sur le cœur en rappelant aux lecteurs que vous êtes anticommuniste et « patriote francophone »*, pour ensuite mieux vous lancer dans la dénonciation d’un « complot communiste néo-marxiste mondial » imaginaire. Du réchauffé du Maccarthysme. La « nomenklatura antidémocratique », elle existe déjà, elle est représentée par vos maîtres bourgeois de l’oligarchie. Je considère votre délire comme un refus de réponse honnête de votre part.
* Je suis moi aussi un patriote francophone, alors je ne vois pas le rapport dans votre argumentaire, à part si l’allusion aux patriotes dans votre propagande de dénonciation du « gros méchant complot communiste néo-marxiste mondial » ne sert qu’à interpeller le côté émotif des lecteurs. Une autre tactique de communication malhonnête, démagogue et dénuée d’argumentaire crédible, comme du grand Martineau avec son violon de victime du « complot gaugauche » contre lui et ses amis chroniqueurs du Journal des scabs de Montréal qui ne font que « gentiment » insulter leurs opposants politiques à longueur de textes. Après, ça sort les violons pour se plaindre des lettres d'insultes qui font suite à leurs propres textes d'insultes...
Quand vous dites : « dans un tel système électoral, la liste des candidatures est fermée et bloquée en corrélation aux intérêts et privilèges d’une caste qui contrôle le parti », ce n’est aucunement ce que le PCQ ou QS proposent, mais c’est bien là l’image de la dictature du bipartisme à l’étasunienne, que vous citez en exemple pour un futur Québec indépendant (un tel Québec ne serait en fait qu’un État toujours aussi corrompu et soumis aux mêmes intérêts financiers hostiles au peuple québécois qui nous dominent déjà).
Ensuite, continuez à parler de « LOI DE FER » (ou main de fer) et soulignez en caractères gras « la terreur du marximo-stalinisme institutionnalisé » si vous y tenez, mais je tiens à vous rappeler que les caractères gras sur vos termes inventés n’en font pas plus des arguments valables. Le Parti communiste du Québec est un parti marxiste et indépendantiste, mais pas du tout stalinien (vous parlez du Parti communiste du Canada, un parti orthodoxe avec lequel le PCQ n’a aucun lien depuis plusieurs années déjà). Vos accusations ne sont basées que sur de vieux préjugés, réchauffés dans une propagande de peur anticommuniste qui sert de d’anciens régimes hypocrites de capitalisme d’État pour diaboliser un système économique et idéologique qui n’a encore jamais été appliqué concrètement.
Cuba a essayé, réussissant en quelques années seulement à complètement alphabétiser une population majoritairement analphabète avant 1959, à offrir a son peuple un système de santé universel et d’excellente qualité, un excellent système de prévention de pertes humaines en cas de catastrophe naturelle et une politique nationale indépendante et internationaliste qui rend son peuple fier de sa révolution qui l’a libéré du colonialisme militariste de Washington et de la mafia de Miami. Malheureusement, plus de 50 ans d’étranglement économique par son voisin ex-colonisateur, les États-Unis, la première puissance mondiale, ainsi que le terrorisme contre le peuple cubain, financé par le gouvernement de Washington, a toujours empêché Cuba de se rendre plus loin dans son projet socialiste, n’étant pas un grand pays producteur de ressources naturelles.
Du reste, vous n’avez jamais répondu directement au reste de mon argumentaire sur les calculs douteux et souvent carrément hypocrites de Stéphane Courtois dans son œuvre de propagande anticommuniste. Vous ne parlez pas non plus des crimes du capitalisme et de sa phase finale, l’impérialisme. De plus, l’idéologie marxiste est basée sur des bases humanistes, alors que le capitalisme considère l’argent et la recherche effrénée de profit comme des « valeurs » supérieures au bien-être de la race humaine. La pauvreté des travailleurs et des travailleuses qui font rouler l’économie, ce n’est visiblement pas un phénomène qui vous empêche de dormir, monsieur Pérez-Martel.
Pour le reste, je condamne les paroles de monsieur Chadi Marouf dans la vidéo, même si je trouve suspecte l’absence totale de contexte sur ce qui a bien pu se passer pour que la discussion dégénère à ce point, connaissant bien le racisme anti-arabe ouvertement affiché par les suprématistes sionistes d’extrême droite, qui sont eux-mêmes des colonialistes et pour la plupart, les plus grands anti-francophones de tout Montréal. Répondre à des insultes racistes par d’autres insultes racistes est un acte de faiblesse. Il faut être meilleur que cela.
Dénoncer UN individu (sans rapport avec le présent débat en plus) pour une séquence vidéo de dix secondes, ce n’est pas du tout suffisant pour discréditer le grand patriote québécois qu’est Amir Khadir, n’en déplaise à la paresseuse extrême droite libertarienne.
Le colonialisme sioniste du gouvernement israélien, ennemi du peuple québécois
De plus, quand vous dénoncez les « anti-israéliens », je vous ferez remarquer que le grand patriote québécois Pierre Falardeau, qui m’a beaucoup inspiré dans la quête de mon identité politique, était lui aussi un grand ami du peuple palestinien et il est allé au front contre les mensonges et les calomnies des grands médias pour dénoncer la barbarie colonialiste et raciste de l’apartheid sioniste israélien (les sionistes, ce ne sont même pas des vrais juifs en passant, ce sont les sionistes qui sont des traîtres au judaïsme, alors que les arabes palestiniens sont des sémites).
Vous citez en plus Jacques Brassard (et pas « Brossard », vous avez mal écrit le nom de votre source d’inspiration), qui est un autre traître à la nation québécoise, tout comme Lucien Bouchard, Joseph Facal et François Legault, pour ne nommez que ceux là, membres de la même clique des « lucides » inféodés à l’Institut économique de Montréal, qui ont décidé de mettre la droite (lire les intérêts de leurs amis du grand patronat) avant le peuple québécois et sa quête d’indépendance. Ils sont tous responsables de la motion scélérate contre Yves Michaud, un autre grand patriote québécois. Falardeau l’a déjà bien remis à la place, ce vieux Brassard : « cet ancien ministre péquiste dont-on-ne-se-rappelle-même-plus-de-quoi-il-était-ministre-c’est-vous-dire-s’il-était-important qui accuse le mouvement indépendantiste d’antiaméricanisme primaire et d’antisémitisme tout aussi primaire! Il se dit de droite. Pas de problème avec ça. On peut être de droite et être intelligent. Dans son cas, le problème n’est pas qu’il soit de droite, c’est qu’il soit un abruti congénital. Il serait de gauche, le problème resterait entier. »(1)
S’unir pour l’indépendance du Québec
Le Québec sera un jour un pays indépendant, mais pour en arriver là, les indépendantistes devront s’unir dans une grande alliance pour le bien de la nation québécoise, le temps de réaliser au plus vite l’indépendance du Québec. Monsieur Pérez-Martel, votre sectarisme idéologique fait de vous un obstacle à la défaite des fédéralistes et un idiot utile comme Jean Charest les aime, tout comme vos vis-à-vis de gauche, les trotskystes. En continuant de vous opposer de tout votre être à une alliance électorale pour le salut de la nation québécoise, vos deux clans contribuent au maintien au pouvoir des mafieux fédéralistes et des ennemis bourgeois du peuple québécois. Ainsi, monsieur Pérez-Martel, vous et les trotskystes appartenez au même clan qui place le débat droite-gauche avant le débat sur l’indépendance de la nation québécoise. Il est grand temps que ça change.
- Gabriel Proulx, co-porte parole du Parti communiste du Québec et fier patriote québécois de gauche, pour l’indépendance d’abord et le socialisme ensuite
(1) Pierre Falardeau, dans son livre « Rien n’est plus précieux que la liberté et l’indépendance » (vlb éditeur), p. 82


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3 commentaires

  • Francis Déry Répondre

    21 juin 2012

    Je ne veux pas faire de critique exhaustive de votre texte.
    Juste une remarque :

    des mensonges répétés encore et encore jusqu’à ce qu’ils deviennent vérité (selon le principe de Goebbels, ministre de la propagande d’Hitler) : FOX NEWS (FAUX NEWS pour les intimes).

    Ce n'est pas de Goebbels.

    Ce que nous appelons l'éducation chauvine du peuple français n'est que l'exaltation excessive de la grandeur de la France dans tous les domaines de la culture ou, comme disent les Français, de la "civilisation". Un jeune Français n'est pas dressé à se rendre compte objectivement de la réalité des choses : son éducation lui montre, avec la vue subjective que l'on peut imaginer, tout ce qui a quelque importance pour la grandeur de son pays, en matière de politique et de civilisation. Une telle éducation doit toujours se borner à des notions d'ordre général très importantes. Et il est nécessaire qu'elles soient gravées dans le cœur et dans la mémoire du peuple par une constante répétition.
    Mein Kampf (1924), Adolf Hitler, éd. Nouvelles Editions Latines, 1934, p. 40

    En fait, Hitler a aussi dénoncé l'usage de la répétition de mensonges dans les journaux viennois pour orienter l'opinion publique. Il affirmait que ces journaux étaient contrôlés par les magnats juifs. Je n'ai pas la référence en main. Hitler a absorbé l’œuvre d'Auguste Le Bon, Psychologie des Foules. Sigmund Freud a publié Psychologie collective et analyse du moi en 1921. Sans doute trop tard pour Hitler qui fut bien occupé, mais ses idées étaient déjà appliquées par son neveu Edward Barnay et Walter Lippman pour faire passer l'opinion publique américaine de l'isolationnisme à la participation dans la Grande Guerre, en utilisant les Comités pour l'information du public (Committee on Public Information) dirigés par le journaliste George Creel.
    Pour le reste, cela me semble encore du remâchage d'idées.
    Trop long pour analyser et vérifier.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 juin 2012

    Monsieur Proulx,
    Je viens de réaliser que mon commentaire prête à confusion. En fait, ce que je vous ai écris brille par un manque d'information.
    Je viens de lire la proposition de QS sur son site. Outre le ton peu diplomatique (QS veut se démarquer du PQ), il y a des éléments importants qui méritent attention. Comme la question de la gestion des richesses naturelles, pour ne nommer que celle-là. Fait intéressant, qui ouvre une porte, QS souligne que la plupart de ses exigences (la proportionnelle, on oublie ça) correspondent aux programmes des partis concernés. Vous savez quoi? C'est vrai.
    QS met la barre haute pour négocier. Mais Qs veut discuter, et ça, j'aime.
    Mais vous et moi savons que le PQ refusera. Pourquoi? Parce qu'une alliance, même timide, avec QS et ON sera utilisée par la droite fédéraliste pour présenter le PQ comme un parti inféodé par les "gauchistes". C'est bon à Montréal, mais dans les régions, ayoye!
    Nous vivons le début d'une nouvelle ère. À nous de nous adapter, et cela inclu le PQ. On va continuer à se haïr et à s'aimer, jusqu'au jour où on saura vraiment faire de la politique. Tout en acceptant le fait que nous ne pouvons faire le pays sans les citoyens plus à droite. Concentrons-nous sur ce qui est rassembleur, et je pense que les trois partis ont ce qu'il faut pour faire vibrer l'intelligence des citoyens.
    Tout cela prendra du temps. Et le résultat n'est pas assuré. Tout marxiste sait ça: les contradictions évoluent sans que pour autant les solutions objectives puissent s'imposer.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 juin 2012

    Monsieur Proulx,
    Pour ma part, je suis en faveur d'une alliance électorale.
    Je viens tout juste d'apprendre que QS y serait favorable, à certaines conditions, les plus importantes étant l'abrogation de la loi 78 et l'engagement d'instaurer une forme d'élection proportionnelle. Concernant la première, pas de problème. Quant à la deuxième, le PQ s'y opposera.
    Pourquoi s'y opposera-t-il? Parce que cela l'empêchera de disposer de la majorité. Le PQ pourrait terminer en tête, avec 34% des voix. Avec QS, on se retrouve avec 40% ou un peu plus. De l'autre côté, le PLQ et la CAQ avec 55-60%. Le PQ serait menoté, QS itou. Gouvernement minoritaire dit gouvernance provinciale pépère. Abroger la loi 78 ne serait même pas possible: la CAQ et le PLQ étant en faveur de la loi, on mord la poussière. Quant à la proportionnelle, il faut l'accord de tous les partis pour qu'elle puisse devenir effective. Quant à la possibilité d'organiser un autre référendum, on oublie ça aussi. Des lois progressistes? Des miettes, pas plus.
    Si je ne me trompe pas - je peux me tromper - le PQ préconiserait plutôt des élections à deux tours, comme en France. Ainsi il pourrait aller chercher une partie de l'électorat de QS, de ON, des Verts et de la CAQ. L'idée étant de pouvoir gouverner majoritairement. Une alliance serait-elle envisageable dans un deuxième tour? Au moment où jécris ces lignes, j'avoue ne pas avoir analysé cette possibilité, mais peut-être que oui.
    Comprenez-moi bien: la proportionnelle, je suis pour, mais dans un Québec indépendant. Je comprends QS: la proportionnelle lui permettrait d'avoir une députation relativement intéressante (entre 6 et 12 députés). Mais en même temps, je ne crois pas que cela ferait avancer la cause du pays, ni celle des valeurs progressistes que je partage avec vous.
    Tout ce qui précède mérite discussion. Vous et monsieur Parizeau n'avez cesse de m'impressionner par vos points de vue toujours rassembleurs. Votre apport au débat est constructif. Poursuivez!
    Concernant monsieur Pérez, disons que nous sommes tous les deux membres du même parti. Vous comprenez, j'en suis certain, que je ne partage pas son point de vue. En fait, je ne partage jamais son point de vue. Actif au PQ, son influence est négligeable. Trop à droite, trop conservateur. Cela dit, j'ai été sympathisant trotskyste dans une autre vie. Il me désole de voir d'anciens camarades se montrer aussi obtus (pour ne pas dire sectaires ou dogmatiques). Vous avez raison: les Pérez et les trotskystes démontrent que les extrêmes se rejoignent. L'ultra gauche et l'ultra droite ne nous mèneront nulle part.
    Pour tout vous dire, je n'aurais jamais cru avoir des affinités avec le PCQ, si vous voyez ce que je veux dire... Vous n'êtes vraiment pas staliniens. Mais marxistes, oui, dans les grandes lignes qui comptent. Tout en étant pragmatiques, sans devenir bassement opportuniste. Avec le temps, je suis devenu social-démocrate, un socialiste tantôt modéré, tantôt un peu plus hard. J'ai toujours le même objectif, cependant: contribuer à créer la république pour permettre à notre nation de faire ses choix, que ces choix me plaisent ou non.
    Pas facile d'être de gauche et indépendantiste, où qu'on soit...
    Au plaisir de pouvoir échanger avec vous sous peu.