Péladeau nie s’être prêté à des stratégies fiscales «exotiques»

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Une tempête dans un verre d'eau





QUÉBEC - Pierre Karl Péladeau s’est défendu vendredi d’avoir eu recours à des stratégies fiscales douteuses lorsqu’il travaillait au sein de la direction de Quebecor World.


Le chef du Parti québécois (PQ) a senti le besoin de préciser certains faits à la suite d’un article publié par «La Presse».


Le média montréalais a rapporté vendredi qu’à l’époque où M. Péladeau travaillait chez Quebecor World, l’entreprise avait créé une dizaine de sociétés et de succursales en Suisse, en Islande et au Luxembourg, des États ayant des régimes fiscaux avantageux et dans lesquels l’imprimeur n’exploitait aucune usine.


Le journal a mis en contradiction ces pratiques d’affaires avec une déclaration du chef péquiste, qui avait affirmé en 2014 n’avoir jamais utilisé de «schemes fiscaux».


Péladeau réplique


Pierre Karl Péladeau a rétorqué en disant que Quebecor World, qui a fait son apparition en 1999 à la suite de l’acquisition, par le groupe Imprimeries Québecor, de l’entreprise World Color Press, était une entreprise inscrite en bourse ayant une direction autonome de celle de Québecor.


«Ce n'est pas parce que le nom “Québecor” apparaît dans l'appellation d’entreprise de Quebecor World qu'il faut conclure que c'est la même entité. C'est tout faux», a écrit le chef péquiste sur sa page Facebook.


Pierre Karl Péladeau a reconnu qu’Imprimeries Québecor avait mis en place des «opérations visant à optimiser la fiscalité de l’entreprise», tout en assurant que celles-ci respectaient les lois et les conventions fiscales de l’époque. M. Péladeau a ajouté qu’il s’agissait d’une pratique normale à laquelle s’adonnait alors «la vaste majorité des multinationales canadiennes».


L’homme politique a par ailleurs réitéré qu’il n’avait jamais mis en place des structures d’optimisation fiscale de nature «exotique» lorsqu’il était président et chef de la direction de Québecor et Québecor Média.


«À titre de président et chef de la direction de l’entreprise, je me suis assuré que nous n'utilisions aucune structure fiscale de nature “exotique”. Et s'il devait y avoir eu des entités de ce type, c'est qu'elles existaient déjà dans les entreprises dont nous avons fait l'acquisition, notamment certaines filiales de Vidéotron, et nous les avons démantelées au fil du temps», a insisté le magnat des médias.


Une «commande politique»


Le chef du Parti québécois n’a de toute évidence pas apprécié l’article publié par «La Presse», laissant entendre qu’il s’agissait d’une «commande politique» exécutée par Power Corporation du Canada, son propriétaire.


Il a invité le média montréalais à se pencher sur les activités de son entreprise mère, un géant mondial du milieu des assurances qui, selon M. Péladeau, effectue tous les jours des milliers de transactions «dans des paradis fiscaux et/ou dans le but de minimiser les impacts fiscaux».


«Interprétation moralement élastique»


À la suite des informations publiées par «La Presse», les adversaires de Pierre Karl Péladeau ont soulevé des doutes sur son passé de gestionnaire. Le directeur des relations médias au cabinet du premier ministre, Charles Robert, a affirmé que le chef péquiste semblait «avoir une interprétation moralement élastique de ses agissements».


«C’est à lui de faire la démonstration que ces initiatives se raccordent avec ses déclarations antérieures», a indiqué M. Robert.


Le directeur adjoint aux communications de la Coalition avenir Québec (CAQ), Guillaume Simard-Leduc, a abondé dans le même sens.


«Si ces informations sont exactes, M. Péladeau devra fournir des explications afin de réconcilier avec la réalité sa déclaration de 2014 selon laquelle il n’avait jamais utilisé de “schemes fiscaux”. Il doit répondre aux questions, la population s’attend à avoir l’heure juste», a fait valoir M. Simard-Leduc.




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