À quelques jours du Forum économique mondial, le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, s’interroge sur la valeur de la parole du chef du gouvernement, Philippe Couillard, après qu’il se soit dissocié publiquement des travaux d’exploration pétrolière et gazière sur l’île d’Anticosti.

Selon M. Péladeau, M. Couillard a commis une « très, très grave erreur » en égratignant durement l’entente conclue par le gouvernement du Québec avec Pétrolia et Corridor Resources, dans laquelle ce dernier s’astreint à investir près de 57 millions de dollars dans la recherche d’hydrocarbures sur l’île du golfe du Saint-Laurent.

Pris dans l’euphorie du sommet de Paris sur le climat, le premier ministre s’est « tout d’un coup […] inventé une vocation d’environnementaliste », a suggéré le chef péquiste lors d’un point de presse à Jonquière mercredi. À coups de déclarations-chocs, M. Couillard s’est englué dans une « position extrêmement délicate, qui vulnérabilise le Québec » quant aux investisseurs étrangers, a-t-il déploré. « Il s’en va à Davos — ça coûte très cher — pour séduire éventuellement les investisseurs étrangers. […] Que va-t-il répondre à la question […] : “Monsieur le Premier Ministre, vous reniez la signature du gouvernement à l’endroit d’une entreprise qui, en plus de ça, appartient en partie à l’État. Quelles assurances allez-vous nous donner que vous allez respecter le contrat que nous signerions avec vous ?” »

M. Péladeau exhorte le chef du gouvernement de « revenir sur terre » en cessant de « balancer comme ça des phrases sans être en mesure d’apprécier adéquatement [leur] impact ». « J’ose espérer qu’il va redevenir un petit peu plus rationnel. »

Le chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale n’a pas manqué de dénoncer devant un parterre de gens d’affaires les effets délétères de l’absence de vision économique du gouvernement libéral. « Il n’y en a pas, de stratégie. […] Il n’y a que du baratin ! » Qui plus est, l’équipe économique de M. Couillard « se lave les mains » de la faible reprise de l’activité économique québécoise, a-t-il poursuivi. « C’est un gouvernement de Ponce Pilate ! »
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