Pauline Marois dit qu'elle ne se laissera pas bâillonner par Jean Charest

Élection du 8 décembre 2008 - Résultats





Jocelyne Richer - Pauline Marois assure qu'elle ne se laissera pas bâillonner par Jean Charest. La nouvelle chef de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale se dit prête à collaborer avec le gouvernement libéral réélu pour sortir le Québec de la crise économique sans trop d'égratignures, mais pas à n'importe quel prix.
«Je ne suis pas bâillonnable», a prévenu Mme Marois, mardi matin, lors d'un point de presse, au lendemain des élections générales qui ont permis à son parti de passer de 36 à 51 députés.
Elle estime que la courte majorité de quelques sièges obtenue par M. Charest l'invite à faire preuve de «prudence» dans sa façon de gouverner.
La chef péquiste rappelle qu'elle a des propositions à faire valoir pour stimuler l'économie, et elle tient à ce que le premier ministre Charest en tienne compte.
«C'est quand même pas rien, 51 députés. Cela nous donne de la force pour pouvoir défendre des points de vue, les faire entendre et amener le gouvernement à tenir compte de ce point de vue-là», a-t-elle fait valoir, en rappelant que 35 pour cent de l'électorat lui a accordé son appui.
Même s'il est à la tête d'un gouvernement majoritaire, le premier ministre a donc «une responsabilité», un devoir d'écoute à l'égard de l'opposition péquiste, selon elle.
Cependant, elle entend diriger de façon responsable l'opposition officielle et elle s'engage à ne pas chercher à déstabiliser le gouvernement.
«Je ne veux pas embêter le gouvernement et je ne veux pas embêter M. Charest, mais je veux faire avancer le Québec», a soutenu la chef péquiste, en s'engageant à demeurer aussi «combative» dans ses fonctions que durant la campagne électorale.
Elle a noté avec beaucoup de satisfaction ce qu'elle a qualifié de «relance» du Parti québécois, qui a gagné sept points dans les intentions de vote, depuis le scrutin de mars 2007.
Selon elle, le résultat du 8 décembre fera taire ceux qui prétendent que le PQ est le parti d'une seule génération.
Au contraire, sous sa gouverne, le PQ a su renouveler et rajeunir son équipe, a-t-elle commenté, et a surtout réussi à se recentrer autour de son projet de faire la souveraineté du Québec, «en mettant de côté les questions d'ordre stratégique et d'ordre mécanique».
«Le parti retrouve son âme», donc, en ne parlant plus de référendum et d'échéancier, selon elle.
Ainsi, désormais bien en selle grâce à sa bonne performance de lundi, Mme Marois laisse entendre qu'elle ne se laissera pas intimider par l'aile plus radicale et, disons plus impatiente, de son parti.
La chef péquiste n'a par ailleurs pas caché sa déception du faible taux de participation, qui n'a atteint que 57 pour cent de la population.
Invitée à commenter l'élection d'un premier député de Québec solidaire, Amir Khadir, dans la circonscription de Mercier, traditionnellement péquiste, Mme Marois a dit croire qu'il serait possible de travailler avec lui puisqu'il est souverainiste.


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