Pas de référendum avant 2023, propose Drainville

Le PQ doit s’engager à ne pas tenir de référendum pendant le premier mandat, croit le député

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Pourquoi fixer une date précise et, de surplus, si lointaine?

Le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville, invite le Parti québécois à rapidement balayer l’idée de tenir un référendum sur l’indépendance du Québec durant un premier mandat suivant une victoire électorale.

Face aux « défis difficiles » à relever à la fois par le PQ, le mouvement indépendantiste et la nation québécoise, les indépendantistes pressés doivent se résoudre à l’idée de tenir un référendum quelques mois après la réélection d’un gouvernement péquiste c’est-à-dire en 2023, est-il d’avis.

« En 2018, nous devrons nous engager à ne pas tenir de référendum dans un premier mandat. Je sais que ce sera déchirant pour bien des militants de la première heure, mais je suis convaincu que nous aurons besoin d’un mandat gouvernemental pour préparer le Québec », écrit le candidat pressenti à la direction du PQ sur son blogue. « J’ai essayé de penser à tous, des plus hésitants aux plus résolus. J’ai essayé de ne pas me dorer la pilule », ajoute-t-il.

Le « contexte politique actuel » commande au PQ de lancer un « plan Indépendance 2025 », dès le lendemain de la désignation du successeur de Pauline Marois, fait valoir M. Drainville. « [Ce] plan stratégique s’étendrait jusqu’à la réalisation de l’indépendance », souligne l’ancien ministre responsable des Institutions démocratiques. « Plus nous serons préparés, plus les Québécois auront confiance et plus ils seront susceptibles d’appuyer l’indépendance. »

À l’occasion du prochain rendez-vous électoral, les candidats péquistes solliciteraient auprès de l’électorat le mandat de « préparer l’indépendance », suggère-t-il. Ainsi, le gouvernement du PQ nouvellement élu après quatre ans de gouvernance libérale aura les coudées franches pour « renforcer le Québec », mais également « préparer l’indépendance » en « utilis[ant] les moyens et les ressources de l’État ».

Mise sur pied d’un comité de rédaction d’un projet de Constitution, rédaction des principales lois et politiques, réalisation de projections financières et économiques : « Cette préparation couvrira tous les aspects du projet d’indépendance », explique M. Drainville. Mais, toujours pas de référendum.

Le PQ briguera les suffrages une seconde fois en 2022, après quoi seulement il organisera un référendum sur l’indépendance du Québec — s’il est réélu.

D’ici au prochain scrutin, les militants péquistes devront déployer tous les efforts afin de métamorphoser le PQ en « Nouveau Parti québécois » en « renou[ant] ses liens » avec la jeunesse québécoise, la société civile ainsi que les organisations indépendantistes qui s’y trouvent. Pour chasser le Parti libéral du Québec du pouvoir dans quatre ans, les candidats rassemblés sous la bannière du « Nouveau Parti québécois » devront « offrir des réponses concrètes aux besoins et aux aspirations des Québécois dans tous les domaines : de la santé à la création de richesse, en passant par la qualité de vie, le pouvoir d’achat des familles, l’environnement et la culture », soutient-il.

Drainville sommé d’atterrir

Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, a tourné en ridicule la proposition de M. Drainville d’allouer des fonds publics à la préparation de l’indépendance du Québec, invitant le député péquiste à « revenir sur la planète Terre ». « On aurait eu un déficit de 5 milliards de dollars, et voilà quelqu’un qui est en train de discuter d’utiliser des fonds publics pour mousser une option qui a été rejetée massivement par la population lors de la dernière élection. Retournons sur la planète Québec, a-t-il lancé lors d’un point de presse mercredi après-midi. Il faut faire le ménage dans notre cour, et c’est ça, la priorité, et c’est ça qu’on doit faire ensemble. »


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