Pas de référendum à l'horizon, selon Gérald Larose

Crise de leadership au PQ


Simon Boivin -


Tant que le PQ n'aura pas réglé son problème de leadership et remis la question nationale au coeur du débat, il n'y aura pas de référendum, estime le président du Conseil de la souveraineté, Gérald Larose.
À l'heure actuelle, les chances que les Québécois se prononcent une troisième fois sur leur avenir national au cours du prochain mandat apparaissent très minces à M. Larose.
«Les problèmes qu'on observe n'étant pas résolus, je ne vois pas très bien l'éventualité d'un référendum, a-t-il déclaré au Soleil, hier. Il y a d'autres problèmes à régler avant ça.»
Sonnette d'alarme
Parmi eux, le sujet chaud de l'actualité des derniers jours : le leadership d'André Boisclair à la tête du PQ. À ce titre, le président du Conseil de la souveraineté du Québec est loin de jeter la pierre à Bernard Landry pour sa sortie sur la performance du chef.
«L'impression nette que j'ai, c'est qu'il faut que cela soit su d'une façon évidente et claire, affirme Gérald Larose. Le premier travail de M. Landry a d'abord été de tirer la sonnette d'alarme. Alors ce n'est pas inutile dans les circonstances.»
Au chapitre des erreurs de M. Boisclair, l'allusion à un copinage traditionnel entre le PQ et les chefs syndicaux a fait sortir M. Larose de ses gonds. Les excuses de M. Boisclair qui, selon La Presse, justifie ses propos par une tentative de plaire à l'électorat réfractaire aux syndicats dans la région de Québec, sont «du vulgaire opportunisme». «Ce n'est pas en salissant les gens qu'on s'élève soi-même», réplique M. Larose, ex-président de la CSN.
L'autre principal problème du PQ est qu'il ne place pas la souveraineté au coeur de son discours, estime Gérald Larose. «La question nationale n'est pas du tout présente, note-t-il. Et je rappellerai à M. Boisclair que la dernière fois, ce ne sont pas les libéraux qui ont gagné. Ce sont les souverainistes qui ont décidé de se battre eux-mêmes en n'allant pas voter.»
Ainsi, même si l'échéance électorale se pointe le nez, l'intervention de M. Landry était justifiée, renchérit le président du Conseil de la souveraineté. «Je pense que c'est tout à fait salutaire que quelqu'un siffle la fin de la récréation, affirme M. Larose. Et que tous ceux qui ont des responsabilités dans un parti comme le PQ se posent les bonnes questions et prennent les bonnes décisions. Il est évident qu'il faut un énorme brassage de cartes.» Le caucus péquiste de deux jours qui débute aujourd'hui sera une bonne occasion de mettre les pendules à l'heure, croit-il.
En attendant que la situation se place, Gérald Larose se console du 45 % d'appui obtenu par la souveraineté dans les récents sondages. «C'est sûr qu'on peut être impatient devant les atermoiements des pratiques politiques, mais, au moins, on est sur du solide pour poursuivre la route, affirme M. Larose. On patientera s'il faut patienter.»


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