Pas de pitié pour l'ex-maire Vaillancourt: un reportage suscite sarcasme et moqueries

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Le braille-o-rama de La Presse





MONTRÉAL - Un article à la Une de La Presse dépeignant l'ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt comme un bénévole dévoué brassant la soupe dans un organisme de charité suscite sarcasme et moqueries ce matin.



«Je suis tombé en bas de ma chaise quand j’ai lu ça ce matin, a indiqué Paul Arcand au micro de 98,5FM. Est-il dans une opération "je fais pitié"? Moi le vieux Gilles?  On peut-tu se garder une gêne? [...] Le braille-o-rama, ça fait pitié, a-t-il dit. La prochaine fois, c’est le lit d’hôpital ? On va suivre ses prises de sang? Ça n’a pas de bon sens.»


Le nom «Gilles Vaillancourt» était parmi les 10 tendances les plus populaires sur Twitter ce matin.

Le quotidien affiche un portrait de l’ancien maire de Laval dans lequel on le voit faire du bénévolat dans un organisme d’aide aux démunis. «Au moins deux fois par semaine, M. Vaillancourt franchit les deux kilomètres qui séparent sa résidence de l’île Paton de l’organisme Partage Saint-Maxime. C’est là qu’il travaille aux cuisines et sert des repas», peut-on lire dans l’article.

«J’ai toujours aimé les gens. C’est ce qui m’a motivé toute ma vie, en politique et avant la politique», a-t-il expliqué à la Presse.

M. Vaillancourt a aussi parlé de sa plus grande tristesse: «c'est d'avoir accumulé de l'expérience et des connaissances que je ne peux pas transmettre compte tenu des circonstances».

L'animateur-vedette du 98,5FM, Paul Arcand, a ouvert son émission en feignant de verser une larme, sous une musique triste de circonstance, disant avec sarcasme craindre d'être trop ému pour animer toute son émission.

S’en est suivi plus tard une discussion avec son chroniqueur politique, Jean Lapierre. «Il part de chez eux, sa croix sur le dos pour se rendre jusqu’à la soupe populaire, et il coupe lui-même les légumes. Je te sens sensible, Paul», ironise M. Lapierre.





«C’est venu me chercher, qu’est ce que tu veux. Surtout qu’il a dit qu’il est allé en politique pour aider les gens. Pas question de s’enrichir, c’était pour aider le peuple», poursuit Paul Arcand.

Même réaction du côté de l’animateur de l’émission Debout les comiques, à CKOI, Martin Cloutier. «Il se fait passer pour un citoyen exemplaire et honorable. Eille !», dit-il. Sa coanimatrice, Tammy Verge, réplique d’ailleurs que si cette opération a un but visant à améliorer son image, «ça me pue au nez».


La journaliste s'explique


Questionnée par Paul Arcand sur son reportage, la journaliste Kathleen Lévesque a indiqué que bien qu’elle a senti que l’ancien maire de Laval voulait «saisir la balle au bond et en parler» lorsqu’elle l’a approché, elle n'est «pas naïve».


La journaliste ne croit pas servir la cause de Gilles Vaillancourt auprès du tribunal en parlant de ses activités bénévoles. «Les gens ne sont pas dupes et posent beaucoup de questions, dit-elle. Ils sont prêts à soulever le débat.»


«Gilles Vaillancourt est un gangster présumé. Il me semble que c’était intéressant de savoir ce que ce gars là, qui est accusé de fraude, fait en attendant. Est-ce qu’il se morfond roulé en boule dans un coin? Est-ce qu’il s’implique dans la communauté? C’est comme ça que j’ai appris qu’il faisait du bénévolat. Est-ce que Gilles Vaillancourt est venu frapper à ma porte pour me proposer un article sur sa personne? Bien sûr que non.»


Convaincue de son honnêteté

La religieuse responsable qui a accueilli Gilles Vaillancourt au sein de l’organisme Partage Saint-Maxime est persuadée que l’ancien maire accusé de fraude et de gangstérisme est honnête dans sa démarche.

«Je ne pense pas qu’il a un agenda derrière la tête. C’est sa façon de s’en sortir psychologiquement. Il redonne. C’est humiliant de venir ici. Surtout que tout le monde est après lui. Ce n’est pas drôle», explique Sœur Mariette Desrochers.

Pour mettre fin aux mauvaises langues, elle assure d’ailleurs qu’elle ne reçoit « aucune enveloppe brune ».


Selon elle, plusieurs usagers de l'organisme reconnaissent M. Vaillancourt, mais se gardent bien d'émettre des commentaires à son sujet ou de le juger.

«C’est une famille ici. On accueille toute sorte de personnes. On ne juge pas, on ne montre pas du doigt. Qu’importe le passé, ce qui compte maintenant, c’est d’aller de l’avant», dit-elle.




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