Ouellet reste comme chef du Bloc malgré les départs

6cc55b09acf214f90ac2e5d46d86b0d7

Si elle n'a pas l'appui de l'establishment bloquiste, Martine Ouellet a au moins le soutien de son parti

La chef du Bloc québécois Martine Ouellet restera en poste malgré la démission de sept des dix députés de son caucus. Une décision irresponsable, estime l’ancien chef Gilles Duceppe.


Réunis d’urgence à Montréal samedi, les membres du Bureau national du parti lui ont réitéré de façon unanime leur appui au terme d’une rencontre qui s’est éternisée pendant sept heures.


Ceux-ci devaient aussi trancher sur le sort des sept députés du Bloc qui ont claqué la porte du parti mercredi dernier pour former leur propre groupe parlementaire. Ces derniers pourront garder leurs cartes de membre du parti, a-t-il été décidé.


Il s’agit des parlementaires Michel Boudrias, Rhéal Fortin, Simon Marcil, Monique Pauzé, Louis Plamondon, Luc Thériault et Gabriel Sainte-Marie.


« Il n’a jamais été question d’exclusion. Les députés démissionnaires peuvent demeurer membres du BQ s’ils le souhaitent », a déclaré Mme Ouellet, samedi, en ajoutant qu’un processus serait mis en place pour leur permettre de réintégrer le parti.


Attaques personnelles


Selon elle, le mandat que lui ont donné les membres du BQ en l’élisant comme chef lui donne toute la légitimité pour rester en poste.


« Il y a toujours place à l’amélioration », a-t-elle ajouté à propos de sa personnalité et de son style de gestion. Les députés démissionnaires avaient entre autres critiqué son leadership dans une lettre publiée dans nos pages, samedi.


« Je dois vous avouer que j’ai reçu une grosse dose d’attaques personnelles la semaine passée », a-t-elle ajouté.


Une vingtaine d’ex-bloquistes ont réclamé la tête de Martine Ouellet dans une autre lettre publiée vendredi dans les pages du Devoir.


« J’ai déjà parlé à une couple de ces ex-députés qui se disent maintenant qu’ils n’auraient peut-être pas dû signer cette lettre », a lâché à ce sujet le trésorier du BQ, Jules Gagné.


« Rien n’a changé »


Or, selon l’ancien chef bloquiste Gilles Duceppe, l’un des signataires de cette lettre, Mme Ouellet « nie la réalité » en choisissant de rester à la tête du parti.


« Ça ne va nulle part. Plus elle reste, plus ça va miner le Bloc et affaiblir le mouvement souverainiste. Elle choisit ses intérêts personnels avant les intérêts de la cause », a déploré M. Duceppe.


Après avoir sévèrement critiqué l’approche de Martine Ouellet, les députés démissionnaires ont émis un bref communiqué dans lequel ils constatent que « l’impasse perdure ».


« Rien n’a changé depuis mercredi dernier. Nous remercions tous les membres du Bloc qui nous ont soutenus dans les derniers jours », ont-ils écrit.