Où s’en va Le Devoir?

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Le Devoir tombe de plus en plus bas dans l'insignifiance gauchiste

Déjà abordée par Richard Martineau, l’affaire est assez grave pour que j’y revienne.


Samedi dernier, un éditorial de Robert Dutrisac dans Le Devoir avançait que la charte des valeurs du gouvernement Marois tentait « d’exploiter les sentiments chauvins et xénophobes d’une frange réactionnaire de la population (...) ».


C’est inqualifiable.


N’importe quoi


Quand on lance une accu­sation aussi grave, on doit l’accompagner d’une démonstration étoffée. Ici, le vide absolu.


Reprenons nos esprits : la charte ne voulait pas interdire à quiconque, y compris à un employé de l’État, de croire à la religion de son choix.


Elle posait que l’État doit être neutre en matière religieuse. Conséquemment, elle estimait nécessaire que ceux qui représentent l’État fassent preuve de réserve en matière de foi pendant les heures de travail.


En dehors du travail, cette personne fréquentera les lieux de culte et arborera les signes religieux qu’elle veut.


Où est l’exploitation de « sentiments chauvins et réactionnaires » ?


Par ailleurs, tous les sondages indiquaient qu’une majorité de francophones appuyait cette charte.


On n’est pas obligé d’être d’accord avec une opinion parce qu’elle est majoritaire, mais cela fait quelques millions de personnes que l’on associe grossièrement au chauvinisme et à la xénophobie.


De tels propos n’auraient pas étonné sous la plume de certains chroniqueurs du Devoir.


Le problème est qu’il s’agissait d’un éditorial, donc de la position officielle de la maison.


Si c’est le cas, je confesse que je serais attristé, mais pas étonné.


Suis-je le seul à noter que ce journal se cherche un positionnement depuis longtemps ?


Suis-je le seul à noter que hormis les Rioux, David et Cornellier, on y retrouve en quantité abondante tous les poncifs de la rectitude politique pseudo-progressiste ?


Suis-je le seul à noter, dans les articles signés par les jeunes journalistes, le consternant retour du mot « province », techniquement correct, mais dont ils ne mesurent pas, car ils n’ont aucune mémoire politique, la triste régression dont il est porteur ?


Cette évolution serait, remarquez, le droit le plus strict des artisans du journal, mais elle me semble trancher avec une certaine idée du Québec longtemps défendue par cette institution­­­.


Odieux


Dans une tentative ratée de rétropédalage, M. Dutrisac ajoute que la charte faisait passer pour des « valeurs québécoises » et pour un enjeu « identitaire » cette valeur « universelle » que serait la laïcité.


Cette opposition est totalement factice.


Le cheminement du Québec vers la laïcité, débuté grosso modo avec la Révolution tranquille, est en phase avec la sécularisation croissante des sociétés occidentales.


Il n’y a donc aucun problème à dire d’une valeur à vocation universelle qu’elle est aussi une valeur « québécoise », et donc une composante de notre « identité » collective, à laquelle on s’attend que se conforment ceux qui choisissent de devenir des Québécois­­­.


Certes, le PQ a eu tort de vouloir en faire un enjeu électoral. Mais c’est un autre débat, qui n’a rien à voir avec l’odieuse et gratuite accusation proférée.