Politique québécoise

Où est passée Isabelle Charest?

Une équipe de la LPHF à Québec

Tribune libre

La liste d’agressions sexuelles dans le monde du sport amateur n’en finit plus de prendre de l’ampleur. En février 2022, trois entraîneurs de basketball sont accusés de crimes sexuels sur des mineures. En mai 2023, un enseignant au secondaire de la Rive-Nord de Montréal et coach de hockey mineur est visé par 11 chefs d’accusation dont agression sexuelle, contacts sexuels, incitation à des contacts sexuels, voyeurisme et harcèlement criminel. En février 2023, un entraîneur de soccer qui aurait travaillé à l’Académie Saint-Louis a été arrêté en lien avec des infractions de leurre, de production de pornographie juvénile et de voyeurisme. En août 2023, un réputé entraîneur équestre de Mont-Saint-Hilaire a été accusé pour une seconde fois d’agression sexuelle en 7 mois. En octobre 2023, un ancien entraîneur de cheerleading de Québec a été accusé de nombreuses agressions sexuelles et sa plus jeune victime était âgée de 7 ans au moment des faits.

Et, pendant que se produisent à la chaîne ces actes ignominieux chez les jeunes athlètes, la ministre responsable des Loisirs, du Sport et du Plein air, Isabelle Charest, ne cesse de reporter le délai du mois d’août dernier concernant son intention de renforcer la Loi sur la sécurité dans les sports, l’objectif étant alors de déposer un projet de loi pendant la session d’automne.

Comment se fait-il que ces agresseurs invétérés réussissent à passer travers les mailles du filet? Comment se fait-il que ces coachs pervers parviennent à se faire

engager auprès des jeunes sans que rien de louche ne soit noté à leur dossier?

Le ministre de l'Éducation a déposé le projet de loi 47 en décembre pour «renforcer la protection des élèves», en réponse à un autre rapport d’enquête qui identifiait des problèmes dans la gestion des cas d’inconduite sexuelle dans les écoles. Concrètement, le gouvernement veut faire en sorte que les antécédents d’un enseignant qui passe d’un établissement à un autre soient mieux connus avant son embauche… Peut-être qu’Isabelle Charest pourrait s’en inspirer pour accoucher de son projet de loi!

Une équipe de la LPHF à Québec

Depuis l’avènement de la la nouvelle Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), sa popularité ne cesse de croître. Dans cette foulée, la cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, se lance à la conquête d’une équipe de Québec dans la LPHF.

«Pourquoi continuer à alimenter ce rêve [du retour des Nordiques]? Au lieu de revenir avec cette idée nostalgique, on devrait contribuer à cette ligue embryonnaire. Ce serait un levier stratégique pour le hockey féminin», a-t-elle laissé tomber.

Du côté de l’opposition officielle, elle estime que «la représentation féminine dans un sport à prédominance masculine permet d’éliminer la discrimination dans les sports», et elle juge que la création d’une telle équipe «serait l’occasion d’encourager le sport et de démontrer encore une fois l’engouement des gens de Québec pour le hockey professionnel à Québec».

Et, pour les mélancoliques, pourquoi ne pas relancer la rivalité féroce entre les Nordiques de Québec et les Canadiens de Montréal...au féminin?


Henri Marineau, Québec


Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2101 articles

  • 1 481 209

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    19 janvier 2024

    Bonjour M. Marineau,


    Quand on est jeune, la pratique d’un sport d’équipe se fait dans un esprit de plaisir, de joie: on divise les équipes dans une tentative qu’équité et d’égalité des forces afin que le plaisir ne soit pas gâché. Mais rendu adulte, la rivalité du sport d’équipe prend trop souvent la dimension de violence; et alors le plaisir disparaît laissant place à l’amertume que cette violence cause par son injustice.


    Les intentions d’équipes professionnelles sont louables, mais leurs buts demeurent douteux: jusqu’où l’exploitation des joueuses prend le dessus sur de plus nobles intentions?


    Il faut souhaiter que le plaisir et la joie soient supérieurs à l’exploitation des athlètes. Mais j'en doute.


    Comme disait un ami: "On n'empêche pas le progrès" Quel progrès?


    François Champoux, Trois-Rivières