Intervention de l’État

Ottawa bloque l’offre d'achat de Petronas

Le Canada c. le capitalisme

Le Canada empêche encore une fois l’achat d’une entreprise. Imaginez un seul instant le traitement qu'en feraient les médias si le Québec faisait de même.

Ottawa — Le gouvernement fédéral a bloqué une offre d’achat de 5,2 milliards $ déposée par une entreprise malaisienne, visant à prendre le contrôle d’une importante entreprise de gaz naturel de Calgary.
Dans une déclaration diffusée quelques minutes avant minuit vendredi, le ministre de l’Industrie, Christian Paradis, a torpillé l’entente en affirmant que l’offre d’achat déposée par Petronas pour prendre le contrôle de la compagnie Progress Energy Resources Corp de Calgary, ne satisfaisait pas le critère de l’avantage net pour le Canada.
Mine de rien, le gouvernement Harper vient ainsi de rejeter une troisième offre publique d’acquisition en s’appuyant sur ce critère. Les autres projets qui ont été bloqués par Ottawa sont l’offre déposée en 2008 par une compagnie américaine pour mettre la main sur une partie de la compagnie MacDonald Dettwiler de Richmond, en Colombie-Britannique et l’offre déposée en 2010 par la compagnie australienne DHP Billiton, pour acheter Potash Corp en Saskatchewan.
Un indice pour l’achat de Nexen
Le rejet de l’offre d’achat déposée par Petronas donne un indice de la manière dont le gouvernement entend traiter celle de 15 milliards $ déposée par la société d’État chinoise CNOOC, pour mettre la main sur l’entreprise pétrolière et gazière Nexen de Calgary. Une décision par Ottawa doit être rendue en novembre dans ce dossier.
Il a été impossible de communiquer avec des représentants du gouvernement canadien vendredi soir, pour expliquer pourquoi l’annonce concernant Petronas survenait au beau milieu de la nuit.
Habituellement, les décisions qui touchent les investisseurs sont annoncées après la fermeture des marchés boursiers en Amérique du Nord, soit à 16h.
« Malheureusement, en raison des dispositions rigoureuses de stricte confidentialité (de la loi canadienne sur l’examen des investissements étrangers) je ne peux présentement en dire plus sur cet investissement », a fait savoir la directrice des communications du ministre Paradis, Margaux Statsny, dans une déclaration transmise par courriel samedi à 12h33.
Le NPD refuse de dire pour le moment s’il appuie la décision d’Ottawa mais le porte-parole de l’opposition officielle en matière de ressources naturelles, Peter Julian, a dit ne pas aimer la manière choisie par le gouvernement pour annoncer la décision.
« Il est difficile de comprendre comment le gouvernement évalue ces prises de contrôle », a déclaré M. Julian.
Il se demande d’ailleurs si les conservateurs ne sont pas en train de vouloir démontrer qu’ils sont fermes au sujet des prises de contrôle, avant d’approuver l’offre d’achat de 15 milliards $ déposée par l’entreprise chinoise CNOOC pour mettre la main sur la compagnie Nexen.


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