Obama: Prix Nobel de la paix !

Comment dans pareille situation comprendre que le prix Nobel de la paix soit remis à celui qui est à la tête du pays le plus fortement armé de la planète et qui maintient la menace de la guerre dans les quatre coins du monde.

Tribune libre

J’ignore complètement les mécanismes par lesquels la FONDATION NOBEL procède à la nomination des récipiendaires de ses principaux prix. Qui sont ceux qui font partie du jury et comment sont-ils recrutés? Je n’arrive pas à comprendre qu’OBAMA ait été nominé comme récipiendaire du prix Nobel de la paix 2009. Non pas que j’en aie contre sa personne ou son statut de Président. J’ai été un des plus ému et heureux lorsqu’il a été élu à la plus haute fonction des États-Unis, il y a moins d’un an. Ses discours me rejoignaient comme ce fut le cas pour des millions d’autres dans le monde. Mais, alors, pourquoi suis-je autant déçu de cette nomination que je n’arrive toujours pas à comprendre?
En tant que Président de ce puissant pays que sont les
États-Unis, il porte la responsabilité des actions belligérantes qu’il déploie dans le monde. Il y a toujours l’Irak, l’Afghanistan, la Palestine où le support à Israël demeure ferme en dépit des actions menées contre le peuple palestinien à Gaza. Plus près de ses frontières, Guantanamo demeure toujours ouvert, le HONDURAS n’arrive toujours pas à se sortir du coup d’État militaire, soutenu par la CIA et le PENTAGONE. Que dire des sept bases militaires en Colombie que les pays membres d’UNASUR (Argentine, Chili, Uruguay, Paraguay, Brésil, Bolivie, Pérou, Venezuela et Équateur) considèrent comme menaçantes pour la stabilité et la paix de la région tout comme l’est la quatrième flotte qui sillonne les mers qui entourent l’Amérique latine?
On pourra toujours me dire que le Président, si puissant puisse-t-il être, ne peut pas tout contrôler. Disons que c’est le cas pour certaines actions qui se poursuivent sans qu’elles aient été portées à son attention. Encore là, il est celui qui nomme ses principaux collaborateurs et qui s’assure de leur confiance. Bon, disons qu’il ne peut pas tout contrôler. Il y a tout de même des situations qui sont portées à son attention et sur lesquels il est en son pouvoir d’en décider. Entre autres, c’est le cas de l'embargo contre Cuba qui dure depuis plus de 50 ans et dont il vient de signer sa prolongation. Ce blocus a des incidences sur la santé, l’éducation, le transport, le développement technologique et économique. Il est condamné par l’Assemblée générale des Nations unies qui vote année après année avec une très forte majorité contre ce blocus qui va à l’encontre du droit international. Ce blocus aura fait perdre plus de 92 milliards $ à ce pays du Tiers-monde, d’à peine 12 millions d’habitants, et auxquels il faut ajouter tous les effets collatéraux sur le développement humain. Il y a également la situation des auteurs de l’attentat qui ont fait exploser un avion de la ligne cubaine d’aviation, entraînant dans la mort ses 73 passagers. Il y a 33 ans, cette année, que cet attentat s’est produit et que ses auteurs se promènent toujours librement sur le territoire des États-Unis. Le Président Obama a pleine autorité pour donner suite aux demandes d’extradition qui lui viennent tant de Cuba que du Venezuela. À ce jour il se refuse à y donner suite. C’est également le cas pour les cinq cubains détenus aux États-Unis depuis plus de 13 ans pour avoir infiltrer des groupes terroristes de Miami qui planifiaient des actions contre des cibles intérieures et extérieures des États-Unis. L’information de ces projets terroristes a été remise par Fidel Castro à son ami Gabriel Garcia Marques, en partance pour les États-Unis où il allait rencontrer le Président Clinton, afin qu’il la lui remette de main à main. Plutôt que d’utiliser cette information pour démanteler le groupe terroriste, ils ont arrêté les cinq cubains et les ont fait condamner à des peines sévères d’emprisonnement. Depuis lors, la communauté internationale réclame leur mise en liberté, ce que pourrait faire Obama, mais il n’en fait toujours rien.
Je pourrais relever les actions déstabilisatrices soutenues par les agences du Gouvernement des États-Unis en Bolivie, au Venezuela, en Équateur, au Paraguay, au Mexique et dans d’autres pays de la région. Comment dans pareille situation comprendre que le prix Nobel de la paix soit remis à celui qui est à la tête du pays le plus fortement armé de la planète et qui maintient la menace de la guerre dans les quatre coins du monde. Quel message veut-on passer au monde? D’autres candidats et candidates à ce prix étaient sur la liste dont la sénatrice colombienne, Piédad Cordoba, qui a contribué à la libération de nombreux prisonniers des Forces armées révolutionnaires de Colombie et continue toujours à le faire en dépit des nombreux obstacles mis sur sa route. Elle est une artisane infatigable de la paix dans son pays et dans cette région du monde.
À regarder les nominations des dernières années quelqu’un est en droit de se demander si les milieux d’influence de ce puissant empire ne sont pas parvenus à s’introduire dans l’antichambre de ceux et celles qui ont à décider de ces dernières. Je ne pense pas que la nomination d’OBAMA ait été dans la mire de bien du monde. C’est pour moi une grande déception surtout en regard d’autres personnes qui en auraient été de plus dignes représentants comme inspiration pour la paix dans le monde. Il me semble qu’après deux ou trois ans de présence à la Maison blanche et avec des changements substantiels dans les politiques belligérantes de son pays, il eût pu se mériter ce prix avec l’appui de la communauté internationale.
Oscar Fortin
Québec, le 9 octobre 2009
http://humanisme.blogspot.com

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Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 octobre 2009

    Messieurs, Messieurs,
    Ne parlons pas des États-Unis en vrac, au sujet du P.N. de la P. que vient de
    recevoir BHO, le pantin-du-moment. Il y a ici énormément d'opposition et de
    critiques virulentes face au choix "ex nihilo" du comité du P. N. de la P. On se
    demande d'ailleurs combien de Norsk Krone un P. N. de la P. peut coûter!!
    Le récipiendaire n'a absolument rien accompli qui lui vaille cette "distinction".
    On est loin de Lech Walesa ou d'Itzvhak Rabin. Cette attribution est au mieux
    un coup médiatique de la part de ceux qui détiennent les vraies rênes du pouvoir, tout comme le fut l'élection du pantin-du-moment.
    Vu le niveau d'insignifiance atteint par le comité du P.N. de la P., je propose
    que ce prix soit attibué à Mickey Mouse, pour services incontournables rendus
    à l'humanité. D'ailleurs, depuis la mort de tonton Walt, il a besoin de toutes
    les Norsk Krone qu'on voudra bien lui envoyer.
    Klaussius

  • Raymond Poulin Répondre

    9 octobre 2009

    Si les États-Unis ont réussi, directement ou indirectement, à contraindre tous les États européens, la moitié des États sud-américains, la moitié des États jadis membres de l’Union soviétique, les deux-tiers des États musulmans et une douzaine d’autres pays y compris le Canada, sans compter les organismes onusiens, le Conseil de Sécurité et parfois même la Russie de Poutine (dans l’affaire de l’Iran) à jouer leur jeu, les croyez-vous donc incapables d’avoir influencé un tantinet le Conseil du Prix Nobel? Il va de soi que je souffre du syndrome complotiste. Vite, docteur, administrez-moi un vaccin, et n’oubliez pas d’y mettre, comme dans tous les vaccins depuis longtemps, de l’hydroxyde d’aluminium et du mercure. Et un petit cachet d’uranium appauvri avec ça.

  • Serge Charbonneau Répondre

    9 octobre 2009

    « Comment comprendre que le prix Nobel de la paix soit remis à celui qui est à la tête du pays le plus fortement armé de la planète et qui maintient la menace de la guerre dans les quatre coins du monde. »
    Oui comment ?
    Une décision difficilement compréhensible.
    Je partage entièrement votre propos, Monsieur Fortin.
    Serge Charbonneau
    Québec