Nouvelle loi 96 : elle ne regrette pas son appel au boycott d’une boulangerie française de Montréal

On n’avait jamais refusé de la servir en anglais

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Elle rejette donc le français comme langue commune


La Québécoise anglophone à l’origine de l’appel au boycottage viral d’un boulanger de Montréal, qui aurait refusé de servir des clientes en anglais, affirme n’avoir aucun regret au lendemain de la controverse qu’elle a créée. 


« Je me suis dit Oh my god, quand c’est arrivé. J’étais triste de voir qu’il refuse de servir en anglais à Montréal. Je n’avais jamais vu ça dans ma Belle Province avant », déplore Elaine Dubow Harris, parfaitement bilingue.





Photo Francis Pilon




Cette résidente de Westmount a voulu donner sa version des faits après avoir lu dans Le Journal le témoignage de Jérôme Moutonnet, propriétaire de la boulangerie Brioche Dorée.


Ce dernier a accusé lundi Elaine Dubow Harris de mener une campagne de salissage sur les réseaux sociaux contre son commerce après avoir dit une seule phrase dans la langue de Molière à une cliente anglophone.    




 


 



 


 






Jérôme Moutonnet, propriétaire de la boulangerie Brioche Dorée

Photo Agence QMI, Joël Lemay

Jérôme Moutonnet, propriétaire de la boulangerie Brioche Dorée




« La vérité, c’est que je suis allée dans son commerce avec des amis qui parlent seulement anglais. Il a refusé de parler dans leur langue. Je lui ai demandé poliment pourquoi. Il m’a répondu que c’était son pays, et qu’ici, on parle français », relate Mme Dubow Harris. 


« Lui, il est français de France. Moi, je suis une vraie Québécoise née ici. Je parle les deux langues sans problème. Ma grand-mère est une francophone née au Québec en 1892 », rétorque-t-elle, en buvant son thé glacé.  


Elaine Dubow Harris a finalement averti le boulanger qu’il allait perdre sa clientèle anglophone de Westmount, s’il refusait ainsi de parler dans la langue de Shakespeare. 


« Il m’a dit qu’il ne s’en souciait pas et qu’il n’avait pas besoin d’eux », soupire celle qui a vécu plus de 30 ans aux États-Unis.


La résidente de Westmount a aussitôt décidé d’envoyer à 35 amis un courriel ayant pour objet : « La loi 96 m’a frappé en plein visage aujourd’hui ! ». 


Dans ce texte relayé et devenu viral sur les réseaux sociaux, la dame appelait carrément au boycottage de la boulangerie Brioche Dorée. 


« C’était hors de mon contrôle, j’ai reçu tellement de messages. C’était partout sur Instagram et sur Facebook. Je ne comprenais pas », soutient la Montréalaise. 


Mais regrette-t-elle d’avoir ainsi instrumentalisé la loi 96 ? « Non, pas du tout », répond sans hésitation Mme Dubow Harris.  


Manque de politesse





Photo Agence QMI, Joël Lemay




Contacté à ce sujet, le propriétaire de la Brioche Dorée se défend et affirme que personne n’a « à imposer la langue dans laquelle il sert ses clients ». 


« Tant pis si je perds ma clientèle en anglais. Depuis la controverse, j’ai des gens de partout à Montréal qui viennent me soutenir. L’enjeu ici, ce n’est pas une histoire de langue, mais de politesse », explique Jérôme Moutonnet. 







♦ En vertu de la loi 101 ou de la nouvelle loi 96 adoptée mardi, une entreprise québécoise n’a pas l’obligation de servir sa clientèle en anglais.








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