Urgence nationale!

Nouveau Ritz-Carlton, Vieux Hitler et Grand Prix: des fonds publics pour des hôtels de millionnaires

les motifs « élevés » pour Bachand/Charest de résoudre le conflit étudiant

Grand Prix du Canada à Montréal 2012

30 mai 2012

On sait que le ministre Bachand, questionné sur la pertinence du 15M$ « exigé » par le prescripteur de diktat Bernie Ecclestone, (6ème fortune de Grande Bretagne) pour rénover le circuit Gilles-Villeneuve, a répondu : « c’est normal, je le comprends, nous allons regarder ça! »; alors que depuis plus de 3 mois maintenant, la hausse des frais de scolarité est indiscutable, gelée dans le béton, pour faire bien collusion Charest/construction/mafia.
Mais le club sélect du Grand Prix ne va pas se loger dans les flaques d’eau des citoyens ordinaires, après le déluge d’hier, donc, le « Nouveau, comme nouvel Ordre » Hôtel Ritz-Carlton ouvrait ses portes le 28 mai 2012, après de légères rénovations échelonnés sur 4 ans et s’élevant à 200M$.
L’événement fut médiatisé à gros concert de breloques, avec gadgets en « tête » de ligne, le fameux siège de toilette qui se lève tout seul (probablement avec un peu d’aide technique!? Ne mystifions pas trop le luxe); un reflet concurrentiel en miroir de notre fameux bol Olympique pour cyclope invisible, et ses toiles papier hygiénique déficientes, s’il en est. On a quand même pu y voir, à part Diane Dufresne, Emerson Lake and Palmer dans le temps, avant que le groupe et son méga-spectacle disparaissent. Eh, oui, je suis déjà pluss vieux que jeune.
Mais aucun des journalistes pavoisant sur ce Ritz-Carlton en potinage d’intérieurs de luxe, n’a posé la question à plusieurs millions : d’où proviennent ces 200M$?
Étalé sur 4 ans, ces rénovations pourraient-ils faire l’objet d’une enquête, genre Commission d’enquête Charbonneau? Avis, aux collabos-délateurs.
Le pdg de l’hôtel et co-propriétaire, Andrew Torriani, nous a aussi rappelé que l’édifice datait de 1912. Ce qui classe l’immeuble dans la catégorie « patrimoine urbain ». Or, classé ainsi, l’immeuble devient éligible aux subventions : de la Ville de Montréal, des gouvernements provincial et fédéral. Rien de bien nouveau sous le soleil, vous devinez la « suite ». Enfin, si tout cela est mythique dans les faits officiels, et que je fabule, les enveloppes brunes ou noires ont pu circuler un peu en 4 ans. Vous voyez le problème : des fonds publics pour des hôtels de millionnaires?
M. Torriani dit d’une part que les montréalais doivent être fier de ce joyau et se réjouir, et, d’autre part qu’il a par ce nouveau calibrage des super-riches, sa clientèle-maison, fait hausser le coût des chambres d’hôtel à Montréal. Pour faire simple, le prix des nouveaux condos s’ajoutant à ces chambres oscille entre 1,3 et 15M$. Dommage, le condo à 15M$ est déjà vendu : à alias Hitler Bernie Ecclestone, sans doute.

En fait, ces condos sont dénommés « résidences privées », des apparts pas trop ordinaires : « les frais de condos ont été établis à 0,85$ le pied carré par mois, soit environ 20 000 $ par année pour un appartement de 2000 pieds carrés.
Moyennant tarifs à la carte additionnels, les propriétaires de ces résidences pourront jouir de tous les services de l’hôtel, comme se faire servir le déjeuner dans leur appartement tous les matins, faire laver les draps tous les jours ou chaque semaine, se faire acheter des billets de hockey ou utiliser la piscine que les nouveaux propriétaires ont fait construire et sans laquelle la 5e étoile tant convoitée aurait été hors de portée. » (Dominique Froment . les affaires.com . 28-05-2012).
Bon, vous pourrez vous satisfaire d’une chambre à 425$ la nuit, même si vous résidez à Mtl (le « soyez fiers! » de Torriani vous y invite), histoire de vous donner l’impression de faire partie du Club des « bien au-dessus » et qui sait, rencontrer Ecclestone?
Prenons quelques déclarations hors-d’œuvre d’anthologie de la haute bourgeoisie, tirées de La Presse.ca (26 mai 2012) :
«Le prix des chambres à Montréal n'est pas assez élevé, lance sans détour le grand patron de l'établissement. Si vous allez à Chicago, vous ne trouverez pas d'hôtel cinq étoiles à 250$ la nuit, alors qu'à Montréal...»
« En raison de l'absence d'établissements prestigieux, ajoute le grand patron du Ritz, Montréal perd non seulement de son lustre, mais également une clientèle et des événements d'envergure qui jettent plutôt leur dévolu sur Toronto ou sur d'autres grandes villes américaines. »
Les deux pierres, pour parler casseur, sont lancées : le modèle USA mondialisant et le compétiteur ontarien face au Québec, la « nouvelle » patrie de la Bourse. La menace canado-anglaise d’un côté, et le nouvel ordre touristique impérial, de l’autre. M. Ritz vise peut-être le prochain G8? Car il dit du nouveau Ritz-Carlton, que c’est désormais le « passage obligé pour tous les grands de ce monde. »
M. Torriani se fait un plaisir tout candide de rappeler que lui et ses trois frères (copropriétaires de l’Hôtel mais n’habitant pas Montréal) ont étudiés à McGill et travaillés au Ritz pour payer leurs études. Provenant de la suisse, de Genève précisément, d’une famille déjà fort bien nantie et internationalisée, on peut supposer que ce « gagner ses études » voulait dire une leçon de vie ou d’humilité occupationnelle pour les parents.
À titre d’étudiants étrangers, l’intérêt passait moins par la gratuité scolaire que la conscience du profit en développement local. Ce qui explique qu’à 80% de sa clientèle, McGill University et ses étudiants étrangers en majorité, n’ont même pas voter sur une possibilité de grève touchant la hausse des frais scolarité. Comprenez : si vous étudiez en Russie, allez-vous sortir dans la rue pour gueuler contre Poutine? Pas évident, car, socio-économiquement : vous n’appartenez pas à la rue! Vous la regarder du haut d’un gros hôtel.
Pour finir sur le Grand Prix et notre « ami » Bernie Ecclestone, voici les vrais propos des gens de la haute mondialisation, endossés implicitement par les Bachand et compagnie Charest, et les ex, Monique Jérôme-Forget, Lucien Bouchard, et par la bande, leurs porte-drapeau, les Bombardier du « romantisme culturel amoureux », Christian Dufour dit LA Panique, des plus petits parvenus aux grands maître du monde, d’ici et d’ailleurs :
"Hitler "était efficace", a estimé le patron de la Formule 1 Bernie Ecclestone dans une interview publiée samedi par le Times où il juge par ailleurs que la démocratie "n'a pas fait grand bien à beaucoup de pays".
"Je préfère les leaders forts", a expliqué le Britannique de 78 ans lors de commentaires sur les dictateurs, dont le leader de l'Allemagne nazie Adolf Hitler. "C'est terrible à dire je suppose, mais à part le fait qu'Hitler s'est laissé emporter et persuader de faire des choses dont j'ignore s'il voulait les faire ou pas (toute une ignorance, mon p’tit vieux! Mets-toi à jour !), il était en position de commander beaucoup de gens et d'être efficace". "A la fin il s'est perdu (c’est sans doute un euphémisme), donc il n'était pas un très bon dictateur", a relevé Bernie Ecclestone. Bernie Ecclestone a par ailleurs estimé que son ami Max Mosley, le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) qui a été comparé à "un dictateur" pour sa gestion implacable, ferait un bon Premier ministre. "Tous ces gars, Gordon (Brown) et Tony (Blair), essayent de plaire à tout le monde tout le temps (...) Max ferait un super boulot, c'est un bon leader", a-t-il insisté. Max Mosley est le fils de l'ancien dirigeant fasciste britannique Oswald Mosley.
"Si vous observez la démocratie, elle n'a pas fait beaucoup de bien à beaucoup de pays, dont celui-ci (la Grande-Bretagne ndlr)", a par ailleurs estimé le leader de la F1. Ces propos ont immédiatement provoqué plusieurs réactions indignées.
"Les commentaires de M. Ecclestone sur Hitler (...) et les dictatures sont assez bizarres", a commenté le porte-parole du Conseil des représentants des juifs britanniques, interrogé par le Times. » (Tiré du journal le Monde, 4 juillet 2009).
Notez la modération aplat-ventrée du Conseil juif britannique à l’endroit de l’Argentier multimilliardaire, alors que les associations juives d’ici, ont réussi à faire interdire le spectacle humoristique de Dieudonné !
Pas étonnant après ces propos et ces accointances locales, qu’Anonymous ait une dent contre le Grand Prix…
Et quand des « philosophes » professeurs nuageux, sur ce site même, nous trouvent au Québec, éloignés du fascisme, et baignant dans une démocratie, plutôt que seulement et précisément une oligarchie encadrée par une ploutocratie mondianlisante, la question se pose sur la qualité de l’enseignement et me fait dire vivement : des États généraux sur la mission de l’enseignement et la décommercialisation du système d’éducation au Québec, sans oublier de relever tous les coûts et répartition des titres et programmes de recherches universitaires, pour égaliser, décorporatiser tout ça.
Et, je rêve pour le vrai Vrai, la véracité, pas la petite vérité (qui en elle-même n’est qu’un mensonge à sens unique). On manque de praxis au Québec, pris entre deux murs de berlines de luxe écrasant, fédéral/provincial.
Cristal (pas l’Hôtel du même nom)


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2 commentaires

  • Francis Déry Répondre

    7 juin 2012

    Alors là, les banquiers vont tuer Ecclestone.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    31 mai 2012

    Décidément Cristal de paix, je vais garder l'oeil ouvert pour vos prochains articles, vous êtes encore une fois dans le mille....pour le ton et le contenu...Bravo !
    Vous écrivez: "Les commentaires de M. Ecclestone sur Hitler (...) et les dictatures sont assez bizarres", a commenté le porte-parole du Conseil des représentants des juifs britanniques, interrogé par le Times. » (Tiré du journal le Monde, 4 juillet 2009).
    Quand on pense que nous avons condamné Yves Michaud pour bien bien moins que cela...on se demande si cette "bizarerie" ne serait pas localisée au coeur de ce conseil des représentants juifs (tant canadienne que britanique)...
    Le veau d'or fait perdre la carte à plusieurs...Ecclestone compris...