Notes gonflées: le ministre de l’Éducation pourrait sévir

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Les notes gonflées sont-elles récurrentes dans le système scolaire ?

Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, pourrait sévir si on lui démontrait que des directions d’école ou des commissions scolaires avaient « triché » afin de gonfler les notes des élèves.


C’est ce qu’il a laissé entendre vendredi à Montréal, en marge d’un évènement à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.


« Si on avait des directions d’école ou des commissions qui ne respecteraient pas la loi [...], je pourrais intervenir via les règles budgétaires et sanctionner en conséquence », a-t-il affirmé, tout en précisant qu’aucune situation semblable n’avait encore été démontrée jusqu’à maintenant.


Ces déclarations surviennent alors qu’une enseignante, Chrystelle Charpin, a dénoncé dans le quotidien Le Devoir vendredi la manipulation de notes dont elle affirme avoir été victime. L’enseignante à l’école primaire Lucille-Teasdale à Montréal raconte avoir eu un choc lorsqu’à son retour de congé de maladie, elle a constaté que les notes de ses élèves avaient été modifiées à son insu. Neuf élèves de première année qui étaient en échec ont obtenu la note de passage, affirme-t-elle, puisque pendant son absence, la direction a fait reprendre des examens.


Version contestée


La commission scolaire de Montréal conteste toutefois cette version des faits. Selon sa présidente, Catherine Harel-Bourdon, il n’y a pas eu de manipulation de notes. Les élèves ont plutôt été réévalués par un professionnel de l’école à la suite du départ de l’enseignante parce que celle-ci n’avait pas laissé de traces écrites – des examens ou des travaux d’élèves – qui aurait permis d’appuyer son évaluation. Mme Harel Bourdon précise qu’il s’agit d’élèves de première année qui ont été évalués par Mme Charpin à la fin octobre, soit quelques semaines seulement après le début de l’année scolaire.


De son côté, l’Alliance des professeurs de Montréal a déposé un grief pour contester les modifications de notes qui auraient été faites par la direction de cette école située dans le quartier Côte-des-Neiges, à Montréal. Malgré la directive concernant l’évaluation émise par le ministre Sébastien Proulx en mai 2017, la pression pour faire réussir les élèves est toujours grande dans le réseau scolaire, affirme la présidente de l’Alliance, Catherine Renaud.


Le ministre avait alors indiqué que « les modifications de notes dans le but d’atteindre des cibles de réussite ne sont pas tolérées ».