Michel Corbeil - (Québec) Souverainiste de la toute première heure, Yves Michaud refuse de prendre au sérieux la sortie effectuée contre les indépendantistes québécois par un président français qu'il juge bien petit politiquement, Nicolas Sarkozy.
Joint à son domicile, M. Michaud a joint sa voix à celles émanant de sa famille politique pour condamner les propos tenus, lundi, lors de la remise de la Légion d'honneur au premier ministre du Québec, Jean Charest. M. Sarkozy a répudié une autre fois la thèse de la «non-indifférence et de la non-ingérence» de la France par rapport au Québec.«Ce n'est pas mon truc», a-t-il déclaré avant de plaider indirectement pour l'unité canadienne. Sans nommer les souverainistes, il a soutenu que, «si notre identité est forte, on n'a pas besoin d'être agressif.» Le chef d'État de l'Hexagone a fait valoir qu'il se refuse au «sectarisme», à «l'enfermement sur soi-même», à «définir son identité par opposition féroce à l'autre».
Des croûtes à manger
«Disons une chose, a débuté Yves Michaud. Il y a une différence de taille, sans jeu de mots, entre M. Sarkozy et le général de Gaulle (qui a lancé son fameux ''Vive le Québec libre!'', lors de son passage à Montréal, en 1967). L'un (Charles de Gaulle) a été un géant de l'Histoire. Sarkozy a encore des croûtes à manger.»
Comme l'évoquait, la veille, son amie Louise Beaudoin, députée péquiste, M. Michaud s'est consolé en prétendant que «M. Sarkozy sera un homme politique éphémère dans le paysage politique français. Il ne parle que pour lui. Ses déclarations, ça ride à peine la surface de l'eau.»
«Le président tient un discours mondialiste déraciné» typique, a exposé le compagnon de route du fondateur du Parti québécois, René Lévesque. Pour les mondialistes, «la nation n'existe pas. Tout ça, c'est pour se donner bon genre, être dans l'air du temps... La souveraineté, ce n'est pas le repli, c'est l'ouverture de la nation québécoise sur le monde.»
M. Michaud a repris une critique formulée par plusieurs souverainistes. «Ce qui m'étonne le plus, ce sont les relations quasi incestueuses avec Paul Desmarais», l'homme d'affaires fédéraliste qui possède notamment Le Soleil. M. Desmarais est présenté comme un mentor de M. Sarkozy, qui l'a décoré de la Légion d'honneur, en 2008. «Que je sache, (il n'a pas) tant contribué aux relations France-Québec.» M. Michaud a accusé le président français de ne connaître le Québec qu'à travers ce que lui présente M. Desmarais.
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