C’est un fait : je suis un Français de souche et fier de l’être. J’ai parlé de fierté car j’aime mon pays. Fierté ne veut pas dire gloriole ou sentiment de supériorité. Mon père était breton, ma mère est auvergnate : contrées magnifiques, gens de caractère.
Mon appartenance à la nation française et mon ancrage dans ses terroirs ne signifient pas xénophobie ou repli identitaire. Je me suis impliqué personnellement, psychologiquement, financièrement pour permettre l’installation en France d’une dizaine d’étrangers de race et de nationalité différentes des miennes : une famille de réfugiés cambodgiens fuyant la barbarie communiste ; une vieille dame de Shanghai – maintenant décédée – qui vivait sans nouvelles et complètement coupée de sa famille expatriée (celle-ci avait fui au moment de la révolution de 1949) ; un étudiant chinois devenu depuis lors citoyen français respectueux des lois et des valeurs de notre pays et cadre dans une grande entreprise publique.
Je n’ai de leçon d’antiracisme à recevoir de personne et je ne supporte plus les antiracistes autoproclamés quand ils se mettent à pérorer leurs leçons de morale et leurs mises en demeure ou à l’index. Selon moi, le racisme est avant tout une marque d’ignorance et d’inculture, mais les Français, dans l’ensemble, s’en sortent plutôt mieux – en tout cas pas plus mal – que les autres peuples.
L’antiracisme ostentatoire, germanopratin, accusateur constitue à bon compte un brevet de vertu et masque bien souvent les turpitudes de certains individus ; l’antiracisme journalistique sert d’alibi à de nombreux confrères pour pratiquer la rétention d’informations ; l’antiracisme politique ne suffit pas à faire un programme d’action et il évite à certains de nos dirigeants, à droite comme à gauche, de traiter des problèmes urgents et de faire face à des réalités difficiles.
Je suis heureux qu’ait été naturalisé, à l’âge de vingt ans, un jeune Espagnol devenu récemment Premier ministre et qui sait trouver des accents lyriques pour parler de la France ; mais je le serai davantage encore s’il parvient à faire sortir de la préhistoire la gauche française et si son action donne de bons résultats pour notre pays. Je suis chapeau bas devant le nouvel élu à l’Académie française ; ce qui m’impressionne, chez lui, ce sont la qualité de ses réflexions, sa surface médiatique et son courage intellectuel plus encore que le fait qu’il soit né juif polonais… En tout cas, bravo aussi au pays qui a su l’accueillir et l’aider à parcourir un tel chemin !
Je suis navré de constater que beaucoup de jeunes de qualité fuient la France, faute d’opportunités et d’espérances… Les immigrants, officiels ou clandestins, qui arrivent en remplacement ne représentent pas forcément la même richesse ; ils peuvent même coûter cher car la France n’a plus, et depuis longtemps, les moyens d’accueillir toute la misère du monde.
Je n’ai rien d’exceptionnel, beaucoup de compatriotes, sans doute, pensent comme moi et n’admettent plus que notre pays soit humilié et abaissé… Qu’il se vide de sa substance économique et humaine… Que des dirigeants dénués de courage le conduisent dans le mur, faute d’entreprendre les réformes indispensables… Que des personnes à qui la France a tant donné crachent dans la soupe et l’accusent de tous les maux, y compris – et surtout – d’être un pays raciste.
Ni xénophobie, ni repli… Fierté !
{{Ne pas confondre patriotisme et racisme}}
Fabrice Le Quintrec2 articles
Journaliste à Radio-France, spécialiste en revue de presse, ancien attaché culturel de France au Japon.
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