Des chrétiens massacrés dans l’indifférence quasi-générale

0a443ada0da577a0e4dc6bdf10505bfc

Retour au Moyen-Âge

Les filiales et les émules de Al-Qaida dans le monde se sont, le week-end dernier, rappelés à notre bon souvenir. Du fait des élections générales en Allemagne et de l’attaque sanglante d’un centre commercial au Kenya (qui présentaient l’avantage de pouvoir être suivies à la télé), le carnage perpétré à Peshawar, à la sortie d’un office religieux chrétien, a été relégué au troisième, quatrième ou cinquième plan de l’actualité, quand il n’a pas été purement et simplement occulté par les médias.
Au Proche et au Moyen-Orient, on peut massacrer des chrétiens en toute impunité et dans l’indifférence quasi-générale. Quel homme politique français, quelle grande conscience pétitionnaire a-t-on entendu à la suite de cette tuerie qui en rappelle, hélas, tant d’autres survenues en Égypte, en Syrie, ou en Irak, sans même parler d’une autre région du monde bien placée, elle aussi, dans ce triste palmarès : le Nigeria ?
Décidément, le combat pour les droits de l’homme et le prix de la vie humaine sont à géométrie variable… Peut-être l’effet de ce que les journalistes appellent parfois la « loi de proximité » : on attache, paraît-il, plus d’importance à ce qui se passe près de chez nous ou à ce qui nous concerne de manière directe, intime. Donc, le sort des deux ou trois millions de chrétiens pakistanais, ce ne serait pas notre problème !
Dimanche, en fin de matinée, plusieurs centaines d’anglicans, méthodistes, luthériens ou presbytériens, regroupés au sein de l’ « Eglise du Pakistan » et appartenant, pour la plupart, aux catégories sociales les plus défavorisées, venaient de participer au culte hebdomadaire et s’apprêtaient à prendre un repas en commun, lorsque deux kamikazes les ont mitraillés avant de se faire exploser au beau milieu de la foule. Bilan approximatif et encore provisoire : plus de 80 morts et 150 blessés, en majorité des femmes et des enfants.
À la suite de ce bain de sang, de nombreux catholiques et protestants pakistanais ont participé à des manifestations, dans les principales villes du pays, pour réclamer des mesures de protection renforcées ; pour sa part, le Conseil des oulémas du Pakistan a réaffirmé qu’ « il n’y a pas de place en islam pour de telles actions terroristes » ; enfin, dans l’entourage du Premier Ministre Nawaz Sharif, on a commencé à émettre quelques doutes sur le bien-fondé de la tentative amorcée par le gouvernement pour nouer un dialogue et établir une « paix des braves » avec les talibans.
Ne nous est-il pas arrivé à nous aussi, en Occident, de nous tromper de stratégie et de camp ? Puissent nos dirigeants mettre à profit ces douloureux événements pour, de leur côté, s’interroger sur l’opportunité de cajoler les puissances politiques ou financières qui prônent l’instauration de la loi islamique et l’édification de régimes musulmans intégristes ; le sort que ces forces réservent aux infidèles est, au mieux, celui de la dhimmitude, mais des scénarios bien pires ne sont pas à exclure.
Terminons par une information pratique pour les infidèles qui voudraient donner le change. Des témoins rapportent que « les jeunes » (en arabe : « shebab ») qui viennent de commettre un massacre au centre commercial Westgate de Nairobi faisaient le tri entre croyants à épargner et non-croyants à éliminer en leur demandant le nom de la mère du Prophète. À toutes fins utiles, sachez qu’il s’agit d’Amina Bint Wahb.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé