Mot d'ordre: sécurité, à Montebello

Sommet de Montebello - 20 et 21 août 2007




Gilles Toupin - La Sûreté du Québec a confirmé à La Presse cette semaine que le sommet des «trois amigos» qui aura lieu à Montebello les 20 et 21 août prochains sera l'occasion de mesures de sécurité extraordinaires, dont l'installation d'un périmètre de sécurité de plusieurs kilomètres.


Craignant des manifestations monstres à Montebello contre le projet d'intégration continentale et contre la guerre du président George W. Bush en Irak, les autorités policières ont décidé de prendre exemple sur le sommet des Amériques qui a eu lieu à Québec en 2001 et d'installer un périmètre de sécurité de plusieurs kilomètres autour de la petite localité de la rivière des Outaouais, située à 80 km à l'est d'Ottawa.
Le premier ministre, Stephen Harper, y reçoit à cette occasion les présidents américain, George W. Bush, et mexicain, Felipe Calderon.
Un porte-parole de la Sûreté du Québec, le sergent Brunet, a confirmé à La Presse que le corps de police du Québec sera chargé de veiller à ce que toutes les voies d'accès à Montebello soient fermées aux visiteurs indésirables pendant le sommet de deux jours. Il a cependant refusé de donner plus de détails, «pour des raisons de sécurité évidentes», a-t-il dit.
Les accès au sommet seront-ils coupés grâce à la mise en place d'une clôture de plusieurs kilomètres, comme ce fut le cas au sommet du G8, en juin dernier à Heiligendamm, en Allemagne? Il semble bien que oui. «Je ne peux donner de détails, a répondu le sergent Brunet. Mais si jamais il y avait une clôture, pensez à celle qui fut installée au sommet des Amériques à Québec en 2001.»
Le quotidien Toronto Star rapportait dans son édition d'hier que le Conseil des Canadiens, un organisme installé à Ottawa, a tenté d'organiser au moment du sommet dans le centre communautaire de Papineauville, à six kilomètres de Montebello, un séminaire sur les relations entre le Canada et le Mexique. Or, selon le quotidien, les autorités locales ont bloqué le projet sur les ordres des forces policières qui ont réquisitionné le centre pour en faire le quartier général des forces de sécurité pendant le sommet.
«C'est une décision logique», a déclaré à La Presse un porte-parole de la GRC, Sylvain L'Heureux, tout en précisant que la responsabilité primaire de la GRC était d'assurer la sécurité du périmètre du Château Montebello comme tel et la sécurité des dignitaires. La sécurité du plus vaste périmètre sera assurée par la Sûreté du Québec et la Police provinciale de l'Ontario.
L'organisateur du séminaire, Brent Patterson, a dû se rabattre sur Ottawa pour tenir sa rencontre. Il s'est dit scandalisé de constater que le public ne pouvait s'approcher du sommet de Montebello alors que les chefs des grandes entreprises ont accès aux trois leaders, notamment la trentaine de chefs d'entreprise qui travaillent au Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité, l'initiative qui est au coeur de la rencontre des trois amigos.
La venue du président Bush à Ottawa en 2004 avait été l'occasion d'affrontements entre la police et un important nombre de manifestants. Cette fois encore, plusieurs organisations d'Amérique du Nord ont appelé à des manifestations à Montebello. La GRC affirme qu'elle n'est pas en mesure de dire combien de personnes tenteront de se rendre dans cette localité pour faire savoir leur opposition aux projets des trois amigos
Le Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité vise notamment à rendre les passages aux frontières entre les trois pays plus faciles, à harmoniser les tarifs douaniers, à imposer des normes communes sur les produits commerciaux et mettre en place des stratégies communes de lutte contre les catastrophes naturelles et les pandémies. Plusieurs ONG craignent que ce partenariat ne soit le prélude à une irréparable perte de souveraineté pour le Canada.


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