Des membres de groupes de soutien aux immigrants ont marché samedi dans les rues de Parc-Extension pour réclamer « un statut pour tous » avec la mise en place de programme de régularisation et ainsi mettre fin à des politiques « de cas par cas ».
Les organismes dont Solidarité sans frontières tiennent une marche annuelle depuis 2004 pour faire valoir leurs arguments. Les organisateurs ne cachent pas que l'activité revêt une importance particulière cette année, notamment avec l'arrivée massive de migrants qui traversent illégalement la frontière canado-américaine par le chemin Roxham.
« On demande que toute personne qui arrive ici puisse bénéficier immédiatement d'un programme qui soit compréhensible et continu », a affirmé la porte-parole de Solidarité sans frontières, Claire Abraham, qui estime que le premier ministre Justin Trudeau lance « de gentilles paroles », mais que les gestes concrets pour venir en aide aux demandeurs d'asile se font attendre.
Le contexte actuel, avec la crise des migrants, augmente « la violence » du système d'immigration au Canada. Selon eux, les gouvernements de l'Amérique du Nord « utilisent les migrants comme boucs émissaires » alors qu'on assiste, disent-ils, « à une augmentation des propos racistes et à une plus grande présence des groupes d'extrême droite. »
Les « sans statut »
La manifestation qui a été lancée sur le coup de 14h visait aussi à interpeller les élus sur le sort réservé aux immigrants qui peinent à obtenir un statut légal. C'est le cas de Margarita, qui a fui le Mexique pour échapper à un mari violent. Elle vit « sans papiers » à Montréal depuis neuf ans. « Nous n'avons pas de réponses des gouvernements », déplore-t-elle.
« J'ai fait plusieurs demandes en vain, j'ai été découragée par ces refus », a ajouté la femme, expliquant que sa situation ne cadre dans aucune case du programme d'immigration. Margarita s'est couvert le visage avant de prendre la parole parce qu'elle dit « craindre pour sa sécurité » et risquer d'être déportée en raison de son statut illégal.
Elle n'est pas sans rappeler l'histoire récente de Lucy Francineth Granados, une mère monoparentale sans papiers renvoyée en avril dernier au Guatemala après avoir été arrêtée par les agents des services frontaliers en vue de sa déportation. Elle aurait été blessée pendant son arrestation au bras et à la gorge, selon ses proches.
Mme Granados était membre du Collectif des femmes sans statut, dont fait aussi partie Margarita. « Je connais son histoire [...] l'arrestation a été violente. C'est tellement stressant et décourageant. Nous sommes préoccupées tout le temps et nous n'avons aucun soutien. Pour le gouvernement, nous sommes des fantômes », dit-elle.
> Lire la suite sur La Presse.