Monsieur le Provincial

Lettre ouverte au Directeur du « Devoir »

Tribune libre


—> En suite en quelque façon à une contribution récente d’un Vigilien attentif
Dans son éditorial du 18 mars 2016, le directeur du Devoir, M. Brian Myles, nous entretenait d'entrée de jeu (mais c’est moi qui souligne, à la manière de Berberova si je puis dire) de «corruption politique au provincial», puis de «politiciens provinciaux», de «politiciens provinciaux» à nouveau, deux lignes plus bas, pour boucler enfin la révélation de la richesse de son lexique personnel par un non moins empressé «financement politique au niveau provincial».
Conclusion (j’oublierai au passage les «politiciens», les «au niveau de» et autres incorrections de langue) : Le Devoir désormais entre les mains d’un provincial heureux de son sort ???
Ça réjouirait certainement tous les Philippe Couillard et toutes les Nathalie Normandeau de la Belle Province de Justin Trudeau, en tout cas.
Et peut-être même monsieur François Ricard, à la rigueur (?)
(simple homonyme de l’auteur de La Génération lyrique, j’espère).
Mais surtout l'ami André Pratte, bien entendu : le provincialiste par excellence en matrie québécoise.
D’où, on ne peut plus conséquente, la nomination toute récente de celui-ci au Sénat du Canada.
Pour services rendus, des décennies durant, au Canadian Nation Building.
Un vrai Québécois comme il ne s’en fait plus, quoi.
À faire sur-rougir d’envie, si tant est que ce soit possible, le ministre Jean-Marc Fournier en personne.
Aussi, merci M. Myles !
Il ne nous est vraiment plus possible, sauf hypothèse d’une terrible déficience de vocabulaire, de douter - comment dirais-je ? - de vos orientations.
Un chèque suivra bientôt. Sans doute…
De John Jean James Charest ou de la famille Desmarais, je ne me souviens plus très bien… Peu importe ! le «Pot de bonbons» est le même pour tous — le million de $$$ du ministre Gaétan Barrette compris : retour d’ascenseur à la clé pour les pot de médecine !
Pot de bonbons. Ou de chambre ?
Comment désormais faire la différence…?
D’autant plus que l’argent, dit-on, n’a pas d’odeur.
Mais pas d’odeur, n’est-ce pas, vous monte au nez ! répliquait Jacques Brel dare dare. Jadis.
Et surtout, surtout, monsieur le Directeur : le Sénat à la fin de vos jours en guise de foyer pour Anciens en perte d’autonomie.
Intellectuelle.
Pour services rendus.
Hormis, bien sûr, la terrible malchance de la métamorphose de votre très chère province, manifestement, en un Pays d’hommes et de femmes libres et maîtres de leur destin. En français.
Y compris sur la Lune, comme le chantait Félix naguère.
Monsieur Myles, êtes-vous bien certain d’être aujourd’hui à votre place ?


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2016

    Citation pour nous ouvrir un peu les yeux, peut-être nous éveiller, ou encore timidement, gentiment nous affirmer MALGRÉ les Cassivi-Myles-Pratte-Dubuc-Duhaime etc. nous faire réfléchir, nous rendre compte ...?
    Enfin, voyez par vous-mêmes: Aller voter, puisque nous sommes en idiocratie, sachant que " Le fait de désigner des maîtres au lieu de voter nos lois est une imposture politique. Nous ne sommes pas en démocratie. En démocratie, nous voterions nos lois nous-mêmes" i.e: nous, le peuple "demos" Etienne Chouard.
    Continuons donc de «choisir des maîtres», ça nous évitera toujours de prendre notre responsabilité. Et, tant qu'à faire, choisissons ceux qui ont tous un abonnement permanent à l'institut de PNL (programmation neuro-linguistique) rue Papineau. Ça peut aussi s'appeler école de spin pour les nuls, école de menterie, école de manipulation des masses d'imbéciles que nous sommes-(selon leur opinion, non selon la mienne.). Le parti au pouvoir actuellement est le plus piètre exemple d'utilisateurs de PNL qui ait jamais sévi au Québec. Ils en sont ridicules. Ils font mentir le proverbe: le ridicule tue. Non, le ridicule enrichit. Quel dommage!

  • Serge Jean Répondre

    23 mars 2016

    «Débarquant» au Québec pour la première fois, la leader d’extrême droite Marine Le Pen, chef du Front national (FN), a fait en fin de semaine ce qu’elle fait en France depuis des années : agiter et s’agiter
    En effet, quel mépris condescendant d'entrée.
    Et c'est ce genre d'écriveux grossier, que le devoir héberge?
    Tous des hargneux jaloux, qui ne font que mettre en évidence, leur fantastique état de colonisé envieux. En tout cas, l'extrême droite de l'envie qui s'agite, ça oui, ça existe pour vrai icitte.

  • Jean Lespérance Répondre

    23 mars 2016

    Pour que je lise le Devoir ou un article du Devoir, il faut que je m'y sente obligé pour une raison quelconque. Le Devoir depuis longtemps n'est plus que l'ombre de ce qu'il était à ses origines. Le Devoir a trahi ses lecteurs quand Claude Ryan en fut le chef ou directeur. Quand le journal a changé sa devise qui était noble "Fais ce que dois" pour la remplacer par une devise d'inaction, c'est tout l'esprit du journal qui a changé.
    Quand on n'a pas le courage de faire ce qu'on a à faire et de dire ce que l'on pense, il vaut mieux ne pas exister. Libre de penser ne veut rien dire parce qu'on peut penser et se taire. C'en est ridicule et presqu'honteux. C'était la devise la plus intelligente qui était l'équivalent de To be or not to be. Être ou ne pas être, exister ou ne pas exister.
    Pourquoi avoir changé la devise? Pour orienter l'esprit du lecteur vers la soumission à l'establishment ou le désordre établi qui s'inscrit dans un état de plus en plus totalitaire où une grande partie du peuple va finir par quémander sa nourriture.
    Heureusement dans Vigile, on retrouve l'esprit du Devoir qui a disparu.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mars 2016

    -
    M. Myles, Mme Le Pen et M. Taillefer
    Entre autres personnes désignées...

    Bonsoir,
    Il y a là matière, et sérieuse, à réflexion.
    Je profite de l’occasion, dans le même ordre d’idées, pour signaler que je n’ai pas du tout apprécié (pour ma part) le [texte de M. Guy Taillefer->www.ledevoir.com/international/europe/466019/plint-chaud-l-agitatrice-nommee-marine-le-pen ] (titre compris) sur madame Marine Le Pen, paru dans l’édition d’hier, le 21 courant.
    Ainsi donc, à l’exemple de son nouveau patron, M. Brian Myles, le 18 mars dernier, à propos du cinéaste Claude Jutra->www.ledevoir.com/culture/cinema/463248/jutra-un-nom-toxique] (voir également [ceci), M. Taillefer décide à son tour de hurler avec les loups.
    Je m’explique.
    Je suis une femme de gauche. D’extrême-gauche, même, selon certain(e)s de mes collègues et ami(e)s. C’est dire combien peu d’atomes crochus me raccrochent au Front National, en Hexagone.
    Soit ! Mais ce n’est nullement une raison, et beaucoup s’en faut, pour donner dans les lieux communs et la répète de la rectitude politique. Ce tissu d’idées toutes faites (ce qu’on appelle communément des préjugés) était indigne d’un éditorialiste (objectif, informé et réfléchi par définition) de mon quotidien préféré. Le Devoir, ce n’est quand même pas La Presse Propagande d’Alain Dubuc, que diable !
    Non mais, où s’en va Le Devoir avec des textes de cégépiens de cet acabit ???
    Je suis inquiète. Vraiment inquiète. De ce que devient l’héritage d’Henri Bourassa.
    D’autant plus que nos politiques se sont tous déshonorés — M. Péladeau compris (je n’attendais rien d'intelligent de notre Premier ministre de pacotille, d’où l’absence de déception, en quelque sorte, en ce qui le concerne) — en détournant pudiquement le regard, et non sans une solide dose de condescendance, de madame Le Pen. Comme s’il s’agissait d’une pestiférée. Ou d’une criminelle de guerre !
    Quelle attitude révoltante et peu civilisée de la gent politique québécoise ! À titre de citoyenne québécoise, j’en éprouve une honte profonde.
    Et pourtant. Toute femme de gauche que je fusse, entre un Front National à la québécoise et un Liberal Party pourri jusqu’au tréfonds de l’être, depuis 1998, sous la houlette tantôt de Jean Charest, tantôt de Philippe Couillard, pour lesquels individus les intérêts supérieurs du Québec (dont sa langue, son unique langue, officielle) traînent loin, toujours très loin derrière les intérêts partisans du Liberal Party lui-même (ainsi que de ceux de ses nombreux amis et entreprises fortunés), eh bien je n’hésiterais pas un instant.
    Pour le FN !
    Je ne serai jamais la militante de quelque Front National que ce soit. Certes. À vrai dire, je confesse, ô surprise, que je ne le suis pas non plus de Québec Solidairealliée objectif perpétuel de sire Couillard par un discours moralisateur qui ne produit que dalle sur le terrain de l’avenir du Québec. En d'autres termes : les blanches mains ne construisent rien, et le snobisme BCBG de Mme Françoise David à l'égard du chef de l'Opposition officielle, à Québec, conforte jusqu'à la jouissance tous les Jean-Marc Fournier du non-pays adoré as is.
    Faisons le Pays ! On s'offrira les gouvernements que l'on désire ensuite, madame David ! Sinon, vous ne débitez que des mots. Uniquement des mots.
    On comprend du coup que le Premier ministre (qui à l’exemple de son grossier ministre de la Santé a toujours l’insulte facile : tout spécialement lorsqu’il prêche… la tolérance) ne s’en prenne jamais au 3e Parti d’Opposition à l’Assemblée nationale… Je serais donc plutôt Option Nationale. Bien que je m’ennuie pas peu de Jean-Martin Aussant. Mais peu importe pour l'heure la dimension partisane.
    Ceci étant avancé, je déclare sans hésiter que devant la déconstruction massive (rien à voir avec Derrida !) d’un Québec jusque-là noble, debout, français et digne, auquel procède sans vergogne ce Liberal Team de corrompus d’un autre siècle à faire bleuir d’envie Maurice Le Noblet Duplessis lui-même (sa Grande Noirceur, au trifluvien, c’est du doux pastel en comparaison des régimes Charest/Couillard depuis 2003 : il faut bien se le dire, nom de nom !), je me convainc qu’une dame Le Pen serait tout à fait incapable. Oui, incapable.
    De faire pire.
    La vraie honte dans ce Québec désormais plus cloîtré dans la rectitude politique que la Suisse (c’est dire !), ce n’est pas la présence de Marine Le Pen sur son sol.
    C’est qu’il se donne — ce Québec naguère évolué, dynamique, solidaire, profondément démocratique, et fier de sa langue, de sa culture et de son pays-à-naître — des Philippe Pétain comme chef d’État. Un authentique naufrageur comme il ne s’en présente pas deux par siècle au sein d’une nation (ironie du sort, en l'occasion les deux sont issus de la même génération : puissions-nous en être quittes pour les deux siècles à venir…).
    Voilà la vraie honte du Québec de notre temps.
    Nous préférons, nous Québécois, et de très loin, la Corruption permanente et systématique à la Liberté.
    La bêtise généralisée - radios-poubelles toujours bien en selle, avec ou sans les Nathalie Normandeau du moment - nous effraie infiniment moins que la noblesse et la dignité.
    Oui. La honte.
    Et on fait la leçon à Marine Le Pen…
    Jusque dans le Gala des Non-Jutra !!
    On aura fière allure, les amis, avec nos empressements distingués, nos courbettes et nos ronds-de-jambe.
    Quand elle sera Présidente de la République…
    Marie-Louise Morgane
    Citoyenne en perpétuel courroux dans ce Québec peuplé de Marc Cassivi ô combien fiers de leur esprit abyssalement provincial. Pour qui, incidemment, «L’anglais, c’est la langue de l’Universel». Goethe, Diderot, Voltaire, Hugo, Dante, Léonard de Vinci, Dostoievski, Einstein, Balzac, Beethoven, Marie Curie, Renoir, Hegel, Pasteur, Proust, de Gaulle, Piaf et Platon, vous pouvez aller vous rhabiller illico : l’ado Cassivi l’a dit ! Adèle in english, ça c’est de l’Universel, monsieur ! Et il y en a, et en grand nombre, pour applaudir à des billevesées pareilles ! À Radio-Canada, dans La Presse de Power Corporation ainsi que, cadeaux de ce dernier, dans les quotidiens de Martin Cauchon. En particulier. On se demande bien pourquoi…
    Des milliards investis en continu dans l’Éducation, au Québec, depuis les Lapalme, les Lévesque et les Gérin-Lajoie des années Soixante. Pour en arriver là… C’est-à-dire : en arriver tout à la fois, et du même souffle, à éliminer tout sens critique et à considérer les lieux communs à la mode comme des thèses de haute voltige intellectuelle. C’est à crier de désespoir en se tapant la tête contre les murs. L'Insignifiance. Ou le Dieu de notre Temps. Et le «clergé» en poste, soyons-en convaincus, est autrement plus puissant qu’à l’époque des Bourget, des Villeneuve et des Paul-Émile Léger…
    Le Progrès a fait son temps. Tenez-vous le pour dit ! L’Avenir est à la Régression. Et intolérant, xénophobe, anglophobe (of course) et fermé à l’autre quiconque s’opposera à cette magnifique… évolution. Dixit Philippe. And Marco. On attend toujours l’anti-Darwin pour en formuler la théorie. Mais ça ne devrait guère tarder — anneaux dans le nez et tatouages sur les corps à la clé. Cavernes à vendre ! Pas chééér ! Pas chééér ! Et, bien entendu, 30% de ristourne au Liberal Party au passage. Faut pas rêver, M'dame : L’avilissement général pour tous, ce n’est pas gratuit. Quand même.
    Non. En effet. Il ne faut vraiment plus savoir rêver pour se donner une société aussi médiocre. Et de s'en satisfaire. Que dis-je?: de la justifier à grands cris! Quel immonde affront aux battants toutes catégories, ainsi - de Jacques Cartier, Samuel de Champlain et Marguerite Bourgeoys à René Lévesque et Gilles Vigneault - qu'aux femmes et aux hommes de qualité qui nous ont précédés (quoique M. Gilles soit toujours avec Nous, et pour encore très longtemps encore, j'espère) depuis plus quatre cents ans...