Malorie Beauchemin - Pauline Marois semble avoir gagné son pari. Sa proposition de mettre de côté l'obligation référendaire, adoptée quasi à l'unanimité par les militants du Parti québécois au dernier conseil national, séduit les Québécois.
Selon le dernier coup de sonde de CROP, six personnes sur dix (59%) sont favorables à ce qu'un gouvernement péquiste n'ait plus à tenir obligatoirement un référendum sur la souveraineté du Québec dans un premier mandat.
Un tiers des Québécois, dont beaucoup de sympathisants du Parti libéral, se disent toutefois défavorables à cette nouvelle philosophie péquiste.
Mme Marois semble au diapason des sympathisants de son parti: 72% d'entre eux voient d'un bon oeil la mise au rancart du référendum obligatoire. «Elle a réussi à convaincre les électeurs péquistes que c'était la bonne chose à faire, souligne Claude Gauthier, vice-président de CROP. Elle a été à l'écoute de l'ensemble des Québécois et elle a fait passer sa proposition dans le parti. C'est mission accomplie.»
La chef péquiste avait clairement indiqué, dès son arrivée à la tête du parti, qu'elle souhaitait rompre avec l'échéancier référendaire. «L'idée a fait son chemin», soutient le sondeur.
La cote de popularité de l'option souverainiste, par contre, a baissé sensiblement au mois de mars. De 41% en février et 39% en janvier, les intentions de vote en faveur de la souveraineté ont baissé à 35%, après répartition des indécis, chez les personnes sondées du 13 au 26 mars derniers.
Mais cela est cohérent, selon M. Gauthier. «Les gens ne veulent pas de référendum pour l'instant, dit-il. Si les gens étaient prêts pour un référendum, ils ne seraient pas autant en faveur de la proposition de Mme Marois.»
Il s'agit du plus bas taux d'appui au projet souverainiste depuis le mois de juin 2007, où l'option avait chuté à 32%, au moment où le parti n'avait pas encore officiellement de chef. Pauline Marois a été nommée le 27 juin 2007, alors que son prédécesseur, André Boisclair, avait démissionné le 8 mai.
Pauline Marois propose de suspendre l'engagement du PQ à tenir un référendum le plus tôt possible dans le premier mandat d'un gouvernement péquiste. Êtes-vous très favorable, plutôt favorable, plutôt défavorable ou très défavorable à cette proposition ?
59%
Très favorable 35%
Plutôt favorable 24%
34%
Plutôt défavorable 11%
Très défavorable 23%
* NSP/Refus 7%
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