Mike Ward et la liberté d’expression

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La liberté d'expression est toujours relative dans une société libérale


Mike Ward vient de voir sa condamnation confirmée par la Cour d’appel du Québec. On lui reproche ses propos « discriminatoires » contre Jérémy Gabriel. Il devra lui payer 35 000 dollars. Mike Ward a l’intention de porter sa cause devant la Cour suprême. À travers elle, c’est la question de la liberté d’expression et de ses limites qui est posée.


Ward


Plusieurs sont mal à l’aise de voir cette cause associée à Mike Ward, qui pratique l’humour trash, et qui multipliait les blagues contre un jeune handicapé. Spontanément, on aurait envie de se porter à la défense de Jérémy Gabriel. Et pourtant, le cas Ward est un test intéressant. Car il est facile de défendre la liberté d’expression lorsqu’on est en accord avec celui qui est censuré. Elle doit pourtant valoir aussi pour ceux qu’on critique, qu’on conspue ou qu’on méprise. Elle doit valoir pour les propos qui nous révulsent.








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On peut ne pas aimer les blagues de Mike Ward. Mais il vaut cent fois mieux qu’il puisse les faire que de donner aux différents lobbies de « minoritaires » offusqués le droit de faire taire ceux qui leur déplaisent. Il faut se méfier de la police de la vertu qui, au nom d’une conception gélatineuse de la tolérance, voudrait nous soumettre à sa conception des bonnes mœurs et de la bonne conduite en société. Suffit-il de se sentir blessé par un discours et d’appartenir à une minorité pour se donner le droit de le censurer ? Faut-il se plier devant les lamentations de Jérémy Gabriel ?


Tolérance


Cela dit, on peut souhaiter que nos humoristes soient vraiment courageux. Lorsque Guy Nantel a été menacé, en 2017, plusieurs d’entre eux se sont couchés en faisant semblant que sa liberté d’expression n’était pas compromise. Il ne me semblait pas inutile de rappeler qu’ils se sont alors comportés comme de vrais minables.




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