Merci aux agents secrets…

L'affaire du Port de Montréal



michel.hebert - Pourquoi Tony Accurso voulait-il avoir l’ancien directeur général de la métropole à la direction du port de Montréal? Pour faire du «développement économique» évidemment, ça tombe sous le sens. «On n’est pas des idiots à temps plein», comme dit le maire Labeaume.
Même si notre libéral gouvernement cherche depuis deux ans à endormir l’opinion publique à coups d’escouades soporifiques, pas besoin d’être un expert du théâtre chinois pour comprendre les jeux d’ombre visibles à Montréal, à Laval et ailleurs.
Dieu que j’ai hâte à une commission d’enquête sur «l’industrie de la corruption»! Je voterai pour le Parti communiste s’il le faut. Pour que le ménage soit fait dans les écuries municipales. L’Escouade Marteau pourra prendre congé: les abonnés aux contrats publics devront expliquer publiquement aux contribuables le secret de leurs innombrables succès.
On croyait que les influences malsaines étaient une affaire locale. Mais non, la farandole nauséabonde compte aussi Stephen Harper, Dimitri Soudas et Léo Housakos, en contact, eux aussi, avec le «big businessman» Accurso, le mystérieux ami de la FTQ et des firmes de génie-conseil, toujours à l’affût des contrats publics importants. Cet Accurso a donc tenté de faire nommer un des déserteurs de l’administration Tremblay à la direction du port de Montréal.
Accurso raconte dans un enregistrement facilement retraçable sur You Tube qu’il s’est rendu à Ottawa pour discuter de cette affaire avec le «big boss». Et que sa rencontre s’est «extrêmement bien passée». On devine que ce «big boss» est Stephen Harper lui-même. M. Harper dit qu’il ne subit jamais de pressions de quiconque. Parole de Soudas!
Mais que nous apprennent aussi ces enregistrements? Que Dimitri Soudas, son directeur des communications est «le vrai boss du Québec». Ça ne sort pas de la bouche de n’importe quel sous-fifre mais de celle d’un patron d’une importante firme de génie-conseil de Montréal.
«Le vrai boss du Québec», ce n’est pas Lawrence Cannon. Ou Christian Paradis. Le patron, c’est Soudas, un bon ami du sénateur conservateur Léo Housakos, lui aussi très influent. Auprès de qui? Je vous laisse deviner.
Les enregistrements mis en ligne par le Bloc nous apprennent aussi que «Frank» est au courant de tout cela; il s’agit vraisemblablement de Frank Zampino, l’ex président du comité exécutif de la ville de Montréal, le même «Frank» que Tony Accurso envoya en croisière sur son luxueux navire. Tout ça a de quoi donner la nausée, même aux électeurs les moins scrupuleux.
Mercredi soir, à Québec, Gilles Duceppe avait été le premier à dire que «Dimitri Soudas, c’est le vrai patron du Québec». Surpris, j’avais pris ça en note pour comprendre le lendemain que le chef du Bloc avait tiré cette expression de la conversation entre Tony Accurso et Bernard Poulin, le patron du Groupe SM, une importante firme de génie-conseil. Le Bloc a eu la main heureuse; ces enregistrements n’ont pas été faits par des amateurs. Ce pourrait être des professionnels des services secrets qui se sont mis au service de la démocratie.


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