Ménager les apparences

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Un parti libéral sur le plan identitaire et socialiste sur le plan économique


Je crois autant Québec solidaire quand ses représentants affirment que le parti est indépendantiste que je crois le premier ministre Legault quand il se donne des prétentions à gauche et affirme être préoccupé par le réchauffement climatique. Malheureusement, dans le monde politique d’aujourd’hui, la véracité et l’intégrité ont cédé la place au maquignonnage et à la forfaiture.


Le congrès de QS, se tenant à Longueuil cette fin de semaine, n’a pas ménagé les effets pour tenter de chasser les doutes largement répandus sur ses véritables volontés indépendantistes. Tout en voulant se montrer déterminé pour leur collectif option nationale issue de l’extinction du parti qui portait le même nom, QS espère continuer d’arracher des voix au PQ sans fermer la porte aux fédéralistes progressistes.


C’est ainsi que le parti s’affiche en matamore pour faire croire que son gouvernement « qsiste » s’arrogerait unilatéralement des pouvoirs du fédéral tout en promettant un référendum qui peut ne pas mener à l’indépendance. C’est tout un mirage que QS présente aux électeurs en promettant de prendre le contrôle sur l’ensemble des lois fédérales s’appliquant sur le territoire québécois ainsi que sur la perception de tous les impôts, taxes et contributions. À sa face même, un gouvernement « qsiste » n’aurait pas les moyens légaux et humains pour le faire et exposerait les institutions québécoises à une ribambelle de recours juridiques dont les citoyens feraient les frais sans aucune perspective d’en retirer un quelconque bienfait.


Toutefois, pour ne pas effrayer les fédéralistes avec son discours de rupture, QS mettrait sur pied une assemblée constituante et la mandaterait pour élaborer une constitution du Québec pleinement indépendant, le tout devant être soumis à l’approbation référendaire. Il est prévisible que le projet de QS ne se rendra pas au bout du parcours avec sa base électorale actuelle, et qu’au mieux, le parti parlerait d’une constitution du Québec possible à l’intérieur de la fédération canadienne. Leur tiédeur à l’égard du Bloc québécois et leurs accointances avec le NPD contribuent à entretenir de sérieux doutes sur leur sincérité indépendantiste.


Les mêmes doutes nous assaillent sur la capacité à faire œuvre utile en matière d’environnement si QS parvenait au seuil du pouvoir. Jusqu’à présent, le parti se révèle habile pour avoir fait preuve d’opportunisme en se drapant de vert, son action s’avère cependant plus de l’ordre de la dénonciation et des airs outrés sans plus de considération sur les contraintes qui s’imposent à des gouvernements élus. Il est facile comme petite opposition de se comporter comme un manifestant de la rue, mais assis aux commandes et en relation avec les gouvernements du monde entier, le parcours devient moins bucolique et demande autre chose que des slogans.


En observant la CAQ au pouvoir, nous réalisons qu’il y a un écart important entre les discours de « faiseux » dans l’opposition et les actions concrètes qui peuvent suivre quand le pouvoir nous tombe dessus. Immigration, langue, médecin, emplois et bien d’autres promesses qui se diluent aujourd’hui dans l’amateurisme comme il pourrait en être des ambitions quelque peu alambiquées de QS. Le retour à des valeurs sûres s’imposera indubitablement au fil du temps.





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