Mathieu Bock-Côté, l’aigle solitaire

Lettre à M. Bock-Côté, puisqu’il déplore le triomphe de la lâcheté

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Tribune libre

Dieu sait que je ne suis pas une admiratrice béate de MBC, mais, force est d’admettre que ses interventions le place bien au-dessus de ses collègues (sociologues, historiens, anthropologues, essayistes…) invités comme lui à participer à des évènements (comme par exemple la table ronde intitulée Le nationalisme québécois, définitions et perspectives d’avenir) où il s’agit de s’exprimer sur la question identitaire.


Sans doute devons-nous nous réjouir pour lui de ce que ses participations à des tribunes françaises lui permettent d’échapper à la pauvreté et au simplisme de la pensée universitaire québécoise. Pour qu’une intelligence déploie toute son envergure, elle doit pouvoir accéder à certaines altitudes. Certes, MBC pourra les trouver ailleurs, et je suppose que c’est ce qu’il faut lui souhaiter. Pourtant, étant donné son aire de spécialisation, c’est dans son ciel national que notre oiseau rare devrait pouvoir donner le meilleur de lui-même.


Mais dans ce cas, je ne crois pas qu’il doive compter sur les milieux autorisés pour lui fournir les courants ascendants d’une réflexion identitaire réellement porteuse. Je prétends que ces derniers ne peuvent provenir que d’une approche marginale, indépendante, plus radicale que la sienne, parce que plus assumée, mais non moins cohérente et rigoureuse. Parce que ça prend de la rigueur pour analyser les circonstances qui poussent un peuple à s’auto-annihiler. (Et ça prend autre chose pour combattre un phénomène d’une telle insanité, peut-être sans précédent dans toute l’histoire humaine, mais n’allons pas trop vite…)


Cette approche, qui invite à repenser la relation entre l’État, l’identité et le politique, je l’appelle le nationalisme canadien français. J’en suis l’une des représentantes, et je tends la main à M. Bock-Côté, pas nécessairement pour qu’il se joigne à nous, mais pour qu’à l’occasion de vigoureux échanges, il lui soit possible de donner leur plein développement à ses raisonnements, qu’il a tendance, il me semble, à abandonner à mi-parcours. C’est une proposition en tout bien tout honneur. C’est à lui de voir. Pour que notre cause nationale sorte de sa stagnation, il faudrait quand même que ses soit- disant défenseurs évoluent un petit peu. C’est vrai que, comme ils en vivent, ça reste toujours embêtant…



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