Si les médias ont tant parlé des tenues vestimentaires et des coups d’éclat de Québec solidaire, c’est en raison de leurs lignes éditoriales, estime Manon Massé.
«J'aurais personnellement aimé beaucoup plus entendre [parler de] l'urgence climatique. Le peuple, je pense, aussi», a commenté la porte-parole solidaire vendredi lors de son bilan de la courte session parlementaire.
Le choix des députés solidaires Catherine Dorion et Sol Zanetti de déroger à la tradition en entrant au Salon bleu vêtus de bottes Dr Martens, d’espadrilles et de jeans ont fait la manchette toute la semaine. D’autres coups d’éclat de QS, comme lorsque Catherine Dorion a comparé le 3e lien à une ligne de cocaïne, ont également alimenté le débat médiatique.
Malgré tout, Manon Massé refuse de blâmer ses députés ou les médias. «Il y a eu des journalistes qui ont posé des questions à nos députés, nos députés qui sont un peu différents, qui s'habillent un peu différemment, ils ont répondu honnêtement, puis après ça, bien, il est arrivé ce que vous savez», a-t-elle affirmé.
Les médias ont ensuite décidé d’en faire leur sujet de prédilection, a-t-elle ajouté. «Il y a, bien sûr, des médias qui en ont fait leur priorité, puis on respecte ça, c'est la ligne éditoriale, ça vous appartient», a dit Manon Massé.
Pas «téléguidé»
Même si les députés Catherine Dorion et Sol Zanetti ont accepté de poser pour le «Journal de Québec» et de répondre aux questions sur le sujet, la porte-parole assure qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un geste «téléguidé». «Nous, on ne demande pas de changement, au règlement, du code vestimentaire», souligne-t-elle.
Au cours de son propre bilan tenu quelques minutes plus tard, le chef intérimaire du PQ a refusé de dire que ces coups d’éclat ont fait de l’ombre à sa formation politique. «Je dirais qu'il y a différentes façons de passer un message, a souligné Pascal Bérubé. Nous, on a fait un choix, à travers nos interventions, à travers nos questions, à travers nos propositions. C'est notre priorité.»
«Écoutez, je ne veux pas porter de jugement sur d'autres parlementaires, parce que sinon, on va à l'encontre du respect qu'on veut avoir les uns à l'égard des autres», a-t-il ajouté.
Gouvernement «idéologique»
Au cours de leurs bilans de la session, le PQ et QS ont tous deux affirmé que les premiers pas du gouvernement Legault sont marqués par son aspect «idéologique».
«Sur le troisième lien, ça ne repose sur aucune étude», a lancé Pascal Bérubé. Idem pour la volonté du gouvernement de hausser l’âge légal de consommation du cannabis à 21 ans et d’offrir la maternelle 4 ans partout au Québec, a-t-il ajouté.
Les critiques de la solidaire Manon Massé ont abondé dans le même sens. «Dans le dossier de l'immigration, dans le dossier du cannabis, dans le dossier du troisième lien, dans le dossier de l'environnement, M. Legault préfère être à l'écoute de son idéologie conservatrice plutôt que d'écouter la science et les experts, a-t-elle lancé. Alors, c'est préoccupant. Je vous dirais que M. Legault, en termes d'idéologie, c'est l'équivalent de Stephen Harper ou d'Andrew Scheer.»