Renforcement de la Loi 101

Marois entend rester ferme

«L’argent public ne doit pas servir à angliciser les Québécois», a affirmé Pauline Marois

Élection Québec 2012 - les souverainistes


Robert Dutrisac - Châteauguay — Pauline Marois n’entend pas céder aux pressions des opposants à un élément majeur du renforcement de la Loi 101 qu’elle propose: l’interdiction faite aux francophones et aux anglophones de fréquenter le cégep anglais.
La chef péquiste compare cette opposition à celle qu’a soulevée le gouvernement Lévesque en 1976 quand il a présenté son projet de Charte de la langue française.

«L’argent public ne doit pas servir à angliciser les Québécois», a affirmé Pauline Marois.
«C’était exactement la même attitude en 1976 quand le Parti québécois et M. Lévesque ont décidé d’adopter la Loi 101. C’était terrible pour notre parti. Mais aujourd’hui, nous sommes fiers de cette loi», a répondu Pauline Marois à un journaliste anglophone qui, le trémolo dans la voix, lui demandait en quoi la fréquentation à l’âge adulte d’institutions d’enseignement anglophones contribuait à angliciser les francophones.

La chef péquiste était flanquée de Véronique Hivon, qui est diplômée de l’Université McGill et de la London School of Economics and Political Sciences, et de Bernard Drainville, diplômé de la même prestigieuses école londonienne et d’une université bilingue, l’Université d’Ottawa.

«Nous avons la responsabilité d’envoyer un message aux nouveaux Québécois: ici, nous parlons français», a ajouté la chef péquiste. La moitié des étudiants allophones qui ont terminé leurs études secondaires en français choisissent le cégep anglais tandis que c’est le choix de 7,5 % des francophones.

Alors que Pauline Marois serrait des mains dans un petit public marché public, un employé de la Commission scolaire New Frontiers qui tenait kiosque a exprimé, poliment et en français, son opposition à l’interdiction projetée.

Lors d’une rencontre éditoriale au Devoir jeudi, Pauline Marois a indiqué que bien que le projet de loi pour renforcer la Loi 101 serait présenté au cours des 100 premiers jours du mandat d’un prochain gouvernement péquiste, les restrictions imposées à la fréquentation des cégeps anglais ne pourront «probablement» pas intervenir avant la fin du mandat, a indiqué la chef péquiste.
Des consultations auront lieu avec toutes les acteurs du milieu, a-t-elle assuré. «C’est quand même pas rien: il y a quand même quelques dizaines de milliers d’étudiants qui sont concernés. On ne peut pas faire ça demain matin.»

Financer le Conseil de la fédération
Si elle est élue première ministre, Pauline Marois n’élimera pas d’entrée de jeu le financement que consent Québec au Conseil de la fédération, soit quelque 500 000 $ par an. Elle n’écarte pas de lui couper les vivres dans un deuxième temps mais elle tient à participer aux réunions de cette instance provincialiste. «Jamais on ne m’accusera de ne pas être dans les forums où je peux faire valoir le point de vue des Québécois au risque parfois d’être en désaccord avec mes collègues, ce qui va sûrement être le cas», a-t-elle dit. Elle juge toutefois que le Conseil de la fédération «n’a pas donné grands résultats».

Par ailleurs, la chef péquiste a refusé de s’engager, si elle est élue première ministre, de nommer un conseil des ministres formé d’autant de femmes que d’hommes bien qu’elle «rêve» à ce conseil à parité.

Blitz en Montérégie
En cette fin de campagne électorale, Pauline Marois a fait la tournée de cinq circonscriptions en Montérégie - Soulanges, Châteauguay, Sanguinet, Saint-Jean et Iberville - et une dernière en Estrie, Orford. Le PQ ne détient que deux de ces circonscriptions et croit en ses chances dans le cas des autres. Dans les bains de foule, la chef péquiste reçoit un très bon accueil, à quelques rares exceptions près. «Je n’ai jamais vu, jamais — je vous dirais depuis la mi-décennie 90 — autant d’enthousiasme, autant de de présence, autant d’engagement, partout sur le territoire. Ça signifie quelque chose quelque chose ça !» croit-elle.

Infatigable, la chef péquiste a terminé sa journée à Magog, à la Fête des vendanges, où elle a croisé des centaines de sympathisants dans une circonscription - Orford - libérale depuis des lustres. L’accueil fut dans l’ensemble chaleureux: plusieurs voyaient en elle, non plus seulement la chef du PQ, mais la prochaine première ministre.

Le Devoir


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