Marcher

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L’importance de s’opposer à la politique d’un gouvernement abusif

Jeudi, « les étudiants n’étaient pas seuls dans les rues de Montréal », comme le titrait Le Devoir hier. Des milliers de personnes de tous âges et de toutes venues s’étaient jointes à eux.
Des Québécois insatisfaits, mécontents, inquiets, rassemblés pour l’exprimer sur la place publique, avec les étudiants.
Des Québécois rassemblés malgré les tentatives des Couillard et Coiteux pour persuader les étudiants de se méfier des « méchants » syndicats, que leurs vrais amis, leurs alliés, ce sont eux, les Libéraux.
Ils susurrent aux étudiant.es, ces Libéraux au pouvoir, ces Libéraux du pouvoir, qu’ils sont en train de leur concocter un rutilant avenir individuel. Pour mieux les diviser. Et mieux diviser le Québec. Leur spécialité libérale. Quel front! Mais…
De plus en plus imperméables aux mensonges, souhaitons-le, les étudiant.es et leurs allié.es étaient là, jeudi, marchant contre l’austérité et les inéquités. Ne serait-ce que de ce point de vue, elle est réussie, cette manif.
Marcher pour se faire voir; pour se faire entendre. Marcher pour se manifester.
« À qui la rue ? À nous la rue… »
« À qui la parole ? À nous la parole… »
« Contre qui l’austérité ? Contre NOUS l’austérité. »
Malgré la diversité ou la confusion des motifs et l’éparpillement des causes, éparpillement dénoncé par plusieurs, mais qui reflète peut-être simplement ce que Josée Legault nomme le nouveau « refus global » – le « fuck toute » – ce fut, jeudi, une démonstration* qui atteignait, malgré ce désordre apparent, un objectif commun: inciter la population à VOIR le malaise et à percevoir l’importance de s’opposer à la politique d’un gouvernement abusif. Un gouvernement qui sait très bien à qui, et pour les intérêts de qui d’autres, il impose cette austérité et cette inégalité sociale que dénonçaient, plutôt unanimement, les marcheurs interrogés.
On avait dit, écrit et répété, des jours avant la manif, que le mouvement de contestation avait du plomb dans l’aile. De fait, ce ne sont pas les moyens, soutenus par les forces de la loi et l’ordre, qui ont manqué pour enrayer son élan. Et les « injonctions préventives » continueront le travail. Mais…
Ne serait-ce que pour ces coudes qui se serrent, fut-ce encore timidement, cette manif est réussie. Philippe Couillard ne peut l’ignorer. Le Québec non plus.
Et c’est ce qu’il faut voir. On peut, c’est vrai, déplorer avec Caroline Moreno – Sans cérémonie – la dispersion de nos efforts pour une même cause. Mais ne se rejoignent-ils pas dans ces marches ? Quelles que soit la naïveté des slogans, la diversité des paroles… Peu importe quelle forme prend pour chacun.e le malaise, il est ressenti et il contient la réponse; il finira par ne faire un jour qu’un grand malaise conscient et créateur. Duquel sortira un Québec libre.
On dit que le mouvement de protestation sociale s’essouffle ? On verra. Entre autres le 1er mai.
Ce qu’il faut éviter par ailleurs, c’est l’auto-sabotage, l’auto-destruction. En fin de journée, jeudi, les médias n’en avaient plus que pour ce groupe de manifestants « spéciaux », dont l’allure, l’approche et les gestes jetaient de l’ombre sur l’évènement**. Ces gestes auraient pu l’enlaidir suffisamment pour en faire en atout pour le Gouvernement Couillard. Disqualifiant, du même coup, les étudiants, les syndicats, les citoyens qui s’opposent à son austérité.
Qui sont-ils ceux-là, porteurs de cagoules ou de déplaisants masques, de lâches masques ? Et quels sont leurs buts ? Sûrement pas les intérêts du Québec et des Québécois.es. Car à qui profitent leurs comportements ?
Faut-il croire et faire croire que la façon agressante, cassante, soit la seule qui mérite le nom d’attitude révolutionnaire ? Mais ils ont raté leur coup. C’est tant mieux.
Et puisque jeudi, manifestement, tout-petits en poussette, jeunes, moins jeunes, groupes, marchaient, peut-être même sans le savoir, pour le Québec blessé, on peut entendre ou réentendre Si loin, cette chanson d’amour à son endroit. De Renaud Guenette.
Petit intermède, que cette fin de semaine de Pâques soit agréable à chacun.e. À sa façon.


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