Manifestation étudiante pour l’indépendance

En ce "printemps québécois", la lutte pour l'accessibilité à l'éducation et pour la justice sociale prend de plus en plus les allures d'un enjeu national, voire international !

Conflit étudiant - grève illimitée - printemps 2012


Cap sur l’indépendance
Plus de 600 étudiants et militants indépendantistes ont répondu à l’appel du réseau Cap sur l'indépendance (RCI) pour réaffirmer haut et fort au Pied-du-Courant la nécessité de l'indépendance nationale.

À cette occasion, Maxime Laporte, étudiant à la maîtrise et coordonnateur du réseau Cap sur l'indépendance, a martelé plusieurs exemples montrant en quoi l'indépendance permettra aux Québécois de décider librement de la répartition de leur richesse collective.
M. Laporte a mis en perspective les 250 millions de dollars supplémentaires que le gouvernement Charest veut tirer des poches des étudiants alors que ce sont 800 millions par année qu’Ottawa a coupé au Québec en éducation postsecondaire.

« Qu’on se penche un peu sur les 3,5 milliards $ de financement des compagnies pétrolières par le gouvernement Harper depuis 2009, sur les 57 milliards $ détournés par le fédéral des surplus provenant des cotisations payées à la caisse d'assurance-emploi entre 1996 entre 2009, ou sur les 16 milliards $ d’évasion fiscale des cinq plus grandes banques canadiennes entre 1993 et 2007. On comprend alors très vite que les choix du gouvernement Charest n’en sont pas. Ils découlent en fait de sa soumission docile à un régime canadien imposé qui joue contre nos intérêts. Et nous, étudiants indépendantistes, refusons les yeux ouverts ce que d’autres acceptent les yeux fermés », déclare Maxime Laporte.


Appuyé par le réseau Cap sur l'indépendance, cet événement est une initiative de plusieurs groupes étudiants indépendantistes dont le Comité souverainiste de l'UQAM (COSUQAM), le Rassemblement des mouvements indépendantistes collégiaux (RMIC) et le MÉSUM (Mouvement des Étudiants souverainistes de l'UdeM). Cap sur l'indépendance regroupe 30 organismes indépendantistes de la société civile qui ont décidé de se concerter afin de mener une campagne citoyenne permanente pour réaliser l'indépendance du Québec (capsurlindependance.org).
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Il y a 175 ans, les Patriotes se sont battus pour la justice, la démocratie et l'indépendance. Douze chefs patriotes furent pendus ici, au Pied-du-Courant. Aujourd'hui, il est temps de reprendre le flambeau et de faire aboutir notre marche à la liberté !
Il faut savoir qu’en 1829, le Parti patriote instaurait pour la toute première fois un système scolaire laïque fondé sur des principes d'accessibilité universelle et de gratuité de l'éducation, une mesure révolutionnaire pour l’époque !
Libre, le peuple du Québec serait le seul maître de son avenir, de ses priorités et de ses investissements ! L'indépendance permettrait aux Québécois de décider librement de la répartition de leur richesse collective, par exemple en réinvestissant de manière considérable en éducation postsecondaire sans qu'il soit nécessaire de le faire sur le dos des étudiants.
Organisé par le réseau Cap sur l'indépendance (RCI), cet événement est une initiative de plusieurs groupes étudiants indépendantistes, dont notamment le Comité souverainiste de l'UQAM (COSUQAM), le Mouvement des étudiants souverainistes de l'UdeM (MÉSUM), le RRQ de l'Université Laval, le Rassemblement des mouvements indépendantistes collégiaux (RMIC), le Comité pour l'indépendance nationale du cégep André-Laurendeau, l'Action indépendantiste et culturelle du cégep du Vieux-Montréal et le Conseil jeunesse de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.
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Coûts projetés de la hausse des droits de scolarité par Charest sur le dos des étudiants du Québec : 250 millions $
Manque à gagner annuel du Québec dû aux coupes fédérales en éducation postsecondaire depuis les années 1990 : 800 millions $/année (Ministère des finances)
Coûts annuels de la monarchie canadienne : 49 millions $ (Ligue monarchique du Canada, 2011)
Somme déboursée en trop pour avoir à remplir deux rapports d'impôts au lieu d'un seul : 800 millions $ (J.-M. Aussant, 2012)
Financement par Harper des compagnies pétrolières depuis 2009 : 3,5 milliards $ (Fondation Suzuki, 2012)
Évasion fiscale des cinq plus grandes banques canadiennes (1993-2007) : 16 milliards $ (Lauzon et Hasbani, 2008)
Dette climatique du Canada au 31 décembre 2012 en vertu de Kyoto : 19 milliards $ (Le Devoir, 2011)
Détournement par le fédéral des surplus provenant des cotisations payées à la caisse d'assurance-emploi par les employés (40%) et employeurs (60%) (1996-2009) : 57 milliards $ (Conseil du Patronat du Québec, 2010)
Dépenses militaires canadiennes (2007-2028) : 490 milliards $ (La Stratégie de la Défense "Le Canada d'abord", gouvernement du Canada, 2008)
UN QUÉBEC LIBRE, INSTRUIT ET DÉMOCRATIQUE : ÇA N'A PAS DE PRIX !!!
En ce "printemps québécois", la lutte pour l'accessibilité à l'éducation et pour la justice sociale prend de plus en plus les allures d'un enjeu national, voire international !
C'est l'occasion pour notre nation de remettre en question l'ensemble du système qui nous gouverne et d'agir concrètement pour engendrer un changement durable et véritable !
Chaque année, les contribuables québécois transfèrent plus de 50 milliards de dollars en impôts au gouvernement d'Ottawa, lequel les répartit en finançant des programmes et des institutions qui, bien souvent, ne vont pas de pair avec les intérêts nationaux du Québec.
Les sommes investies par Ottawa pour l’achat d’un seul appareil F-35 (482 millions $, selon le professeur Chossudovsky de l’Université d’Ottawa, qui se base sur des chiffres du Vérificateur général), suffiraient en bonne partie pour financer le réinvestissement dans l’éducation postsecondaire que Jean Charest veut faire payer aux étudiants! Mais ni Jean Charest ni aucun politicien à l’Assemblée nationale n’a de pouvoir sur ces décisions prises par la majorité canadienne anglaise.
Lors du référendum de 1995, alors qu’il était chef conservateur à Ottawa, Jean Charest était l’un des leaders du camp du NON. Jean Charest a dit NON à un Québec qui soit doté d’une marge de manœuvre digne d’un pays normal, d’un pays libre, – libre de répartir sa richesse collective comme bon lui semble. Un pays semblable en taille et en richesse à la Finlande, à la Norvège ou à la Suède.
Jean Charest s'est plutôt fait le vendeur d'un Québec province, d’un Québec avec une marge de manœuvre provinciale. Et tout au long de sa carrière politique, Jean Charest a voulu nous convaincre qu’il était bon pour les Québécois que le Québec reste petit et provincial, dans ce Canada où nous sommes à l’étroit, et il a voulu nous convaincre du même souffle que la liberté était dangereuse.
Aujourd’hui, on peut voir ce que ce choix de Jean Charest a donné. Aujourd’hui, ce qui est dangereux pour les Québécois, c’est de rester dans ce Canada militariste, ce Canada champion de la pollution et des sables bitumineux, ce Canada de la torture, ce Canada de la honte. Aujourd’hui, ce choix de rester une province, ce choix de s’empêcher de choisir nos propres politiques, nos propres priorités, ce choix aliénant du statu quo et de la dépendance, Jean Charest nous le fait payer très cher, à nous les étudiants et les travailleurs de la classe moyenne.
Il nous le fait payer à coups de centaines de millions, quand ce n’est pas à coups de matraques !
En tant que nation minoritaire, notre avenir ne nous appartient pas entièrement, mais dépend en grande partie des décisions qu'une autre nation, la nation canadienne, prendra ou ne prendra pas. Cela n'est pas digne du peuple mature et de la société moderne que nous formons.
RECHERCHE ET ÉDUCATION
Depuis les années 1994-1995 et la réforme Axworthy, les coupes fédérales en matière d'éducation postsecondaire ont causé au Québec un manque à gagner de l'ordre de 800 millions de dollars par année, selon des données du ministère des finances. Aujourd'hui, c'est en grande partie dû à ce manque à gagner, combiné à l'idéologie néolibérale des gouvernements en place, qu'on veut obliger les étudiants à faire leur supposée "juste part", – à coups de matraque.
Invoquant son "pouvoir fédéral de dépenser", le gouvernement fédéral s'immisce de manière systématique dans les compétences du Québec en matière d'éducation post-secondaire, que ce soit par le biais de la Fondation canadienne pour l'innovation, des Chaires de recherche du Canada ou autrement.
Ces dernières, tout en accaparant les sphères de recherche des cycles supérieures en sciences humaines, évacuent littéralement les projets de recherche universitaires sur l'histoire nationale du Québec.
D'ailleurs, celles-ci souffrent d'un déséquilibre quant à leur financement : au Québec, les universités de la minorité anglophone, laquelle représente environ 8,4% de la population du Québec, récoltent 72 des 302 chaires, ce qui représente plus de 23,8% du total.
Quant à la Fondation canadienne pour l'innovation, l'université McGill obtient à elle seule pas moins de 36.95% du financement.
Dans la foulée du programme des commandites en 2002, le gouvernement canadien, en plus de mettre de l'avant le défunt programme des Bourses du Millénaire, a investi plus de 125 millions de dollars dans la Fondation Trudeau, un véritable scandale qui n'a malheureusement jamais été dévoilé au grand jour. Cet organisme a pour but de financer et de récompenser des chercheurs dont les travaux cadrent bien avec l'idéologie du régime, à savoir le multiculturalisme et le bilinguisme institutionnel canadiens.
Les politiques « fédérales » de soutien à la recherche scientifique, génératrices de milliers d’emplois de haut niveau favorisent systématiquement l’Ontario. Sur les 58 milliards investis par Ottawa de 1993 à 2007, 29 milliards, soit près de 60%, l’ont été en Ontario. Nous avons payé 12 milliards et reçu 9 milliards $. Sur le plan des centres de recherche, 27 centres ont été créés du côté ontarien et... ZÉRO dans l’Outaouais québécois. Signalons au passage qu'Ottawa a récemment aboli son soutien à la recherche fondamentale et baissé le crédit d'impôt pour la recherche et le développement (recherche fondamentale), afin de mieux servir les entreprises.
Si le Québec était indépendant, il pourrait se comparer non plus aux "autres" provinces canadiennes en matière de frais de scolarité (comme si elles étaient LE modèle à suivre), mais plutôt aux pays qui ont fait le choix moral, politique et économique de garantir à leurs citoyens une accessibilité universelle à l'éducation.
Cela nous rappelle que le cheminement vers la gratuité scolaire fait partie des engagements ratifiés par le Canada dans le cadre du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, engagements que seul le Québec, parmi toutes les provinces canadiennes, paraît susceptible d'honorer à terme (à condition que nous continuions de manifester et d'avoir foi en notre avenir national). En bout de ligne, ces décisions nous appartiennent, et ce n'est qu’à nous-mêmes qu'il faut s'en remettre.
Pour cela, l'indépendance constitue une solution concrète et réalisable qui nous permettra de nous épanouir pleinement et librement dans tous les domaines, en commençant par l'éducation.


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