Emmanuel Macron n’a pas pu et ne pourra pas réformer l’Union européenne, comme nous l’avions prévu. L’Allemagne d’Angela Merkel tient trop à « son » Europe qui sert parfaitement ses intérêts économiques, dont l’euro-mark est la tête de proue. On ne pourra néanmoins pas leur reprocher de tenir en bien piètre estime Emmanuel Macron, tant il est arrogant à Bruxelles comme à Paris.
Si certains de nos éditorialistes semblent toujours éblouis par l’éclat de « Jupiter », la réciproque n’est pas vraie en Europe, où experts, commentateurs et élus ne sont pas charmés par l’exécutif macronien. À Berlin ou à Bruxelles, des sourires brights et des déclarations grandiloquentes ne suffisent pas : seuls les faits comptent. Et les faits, quels sont-ils ? D’abord, une crise sociale inouïe qui inquiète beaucoup à l’extérieur de nos frontières, d’aucuns croyant qu’elle pourrait mener à une crise institutionnelle inédite. Nombreux sont d’ailleurs ceux qui craignent une contagion jaune dans leur pays, à commencer par Angela Merkel elle-même qui avait su mieux gérer les protestations des automobilistes réfractaires à la hausse du prix des carburants en 2012. Ensuite, il est fait le reproche à Emmanuel Macron de ne pas tenir ses engagements en matière budgétaire. De quoi faire dire à Daniel Caspary, chef des députés CDU-CSU au Parlement européen, qu’il n’y avait plus « d’axe franco-allemand » et qu’Emmanuel Macron voulait « détruire la démocratie en Europe ».
C’est l’Allemagne qui porte la culotte dans le couple franco-allemand!
En 2017, Emmanuel Macron avait pourtant centré son discours européen sur la nécessité – selon lui – de renforcer profondément le couple franco-allemand, qui accuse depuis déjà un long moment une « conjugopathie »
Les « Gaulois réfractaires » savent depuis longtemps que l’Allemagne porte la culotte dans ce « couple », imposant son agenda et ses priorités sans le consentement de ses partenaires. Qu’Emmanuel Macron en fasse lui-même l’expérience, lui si habitué à dominer par la force, avec le concours de nos institutions qu’il torture à l’excès, ne saurait donc manquer de nous faire sourire. Pris dans le complexe fonctionnement institutionnel de l’Union européenne, où le Conseil européen et la Commission ont un pouvoir probablement plus grand que le Parlement, Emmanuel Macron ne peut qu’admettre sa défaite. Il ne placera aucun homme à lui parmi les principales désignations des prochaines semaines. Ainsi, Michel Barnier n’accèdera certainement pas à la présidence de la Commission européenne. Et si Manfred Weber ne le sera pas non plus, à la suite du veto français, c’est bien parce que la réforme de la zone euro voulue par Emmanuel Macron n’a strictement aucune chance d’aboutir. Les Français comme tous les Européens se sentent légitimement dépossédés quand ils constatent que l’Union européenne est gérée par ce qu’il faut bien appeler des magouilleurs, qui se partagent le pouvoir au sein des institutions et empêchent tous les souverainistes d’y accéder. Alors que les socialistes sont minoritaires, il se pourrait qu’ils obtiennent la président du Parlement avec Franz Timmermans : ubuesque.
Le RN a plus de soutiens en Europe qu’Emmanuel Macron!
Présentement, l’Union européenne est le cimetière des ambitions françaises, une prison pour notre peuple et une machine à nous faire perdre. Jamais depuis sa création, la France n’avait été aussi affaiblie, isolée et impuissante en Europe. Ce ne sont pas les rodomontades d’estrade du Président et de Madame Loiseau qui pourraient y changer quelque chose, puisque l’Union européenne fonctionne sur le compromis. À Bruxelles, Emmanuel Macron n’est pas le monarque élu de la Vème République, mais un roitelet capricieux sans couronne, dépourvu de ses attributs. Le Rassemblement national porte un projet européen réel, compte sur de véritables alliés, dont le gouvernement de la troisième économie de la zone euro : l’Italie. Emmanuel Macron peut-il en dire autant ? Il faut croire que non.