Dès 1895, un de nos grands

M. Jean-Paul Tardivel 1851-1905

voulait un Canada français séparé

Tribune libre

TARDIVEL, JULES-PAUL, journaliste et romancier ultramontain, directeur et propriétaire de journal et auteur, né le 2 septembre 1851 à Covington, Kentucky, fils de Claude Tardivel, menuisier, et d’Isabella Brent ; le 5 février 1874, il épousa à Saint-Hyacinthe, Québec, Henriette Brunelle, et ils eurent quatre filles et un garçon ; décédé le 24 avril 1905 à Québec. Il a été le premier Québécois à préconiser l'indépendance du Québec et l'instauration d'une république canadienne-française.
Tardivel a une prise de position unique en ce sens qu'il critique tant les conservateurs que les libéraux, et qu'il s'en prend même aux positions des évêques québécois qu'il juge trop libérales par rapport à celles du pape. Il est plus conservateur que libéral mais, en 1885, il s'en prend à leur acharnement pour abattre Louis Riel et se sépare d'eux. À un moment, il prend parti pour Honoré Mercier mais s'attaque férocement à lui lorsque les scandales politiques commencent à miner son gouvernement. Il désapprouve également la politique de Wilfrid Laurier, déclarant qu'il a lâchement laissé tomber les francophones de l'Ouest lors du règlement Laurier-Greenway de 1896.
Tardivel a plusieurs affinités avec Henri Bourassa mais se distingue de lui par sa notion de patrie. Alors que, pour Bourassa, la patrie est un Canada bilingue et autonome de la Grande-Bretagne, pour Tardivel, c'est un État canadien-français et catholique.
En 1895, après une réflexion de dix ans, Tardivel se prononce pour l'indépendance du Québec. Dans son roman, Pour la patrie, sorti la même année, il tente de démontrer qu'un Québec détaché du reste du Canada pourrait mieux défendre le fait français et catholique en Amérique du Nord. Il voit cette option dans une optique à plus ou moins long terme car, pour lui, l'indépendance viendra à l'heure choisie par la Providence. Il n'est pas pour la dissolution des liens avec la Grande-Bretagne car il croit que Londres seule peut s'opposer efficacement aux visées centralisatrices d'Ottawa.
Contrairement aux souverainistes modernes, Tardivel fait englober dans son territoire indépendant une bonne partie de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick et même une portion de la Nouvelle-Angleterre, là où les francophones sont majoritaires. Il n'y inclut cependant pas les populations francophones de l'Ouest canadien qu'il croit condamnées.
Tardivel décède à Québec en 1905 et repose, depuis, au cimetière Notre-Dame-de-Belmont à Sainte-Foy (Québec). Son dernier éditorial portait sur une critique de Laurier, qui venait de céder sur les droits des francophones dans la constitution des nouvelles provinces d'Alberta et de Saskatchewan.
Tardivel est considéré comme l'un des grands journalistes québécois du XIXe siècle. Comme, plus tard, Henri Bourassa, il a fondé un journal indépendant des partis politiques, qui a défendu les intérêts des Canadiens-Français catholique avec les moyens du bord.
Ultramontain intransigeant, il est l'un des parfaits représentants du Québec conservateur et religieux d'avant les années 1960.
Ce qui précède est tiré des sites Internet suivants:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules-Paul_Tardivel
http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?BioId=41218
Gilles Bousquet


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