Lutte au terrorisme: Couillard appelle la communauté musulmane à l’action

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La rupture ?





Le premier ministre Philippe Couillard appelle les figures importantes de la communauté musulmane à hausser le ton afin de « dénoncer haut et fort » la « perversion » de l’islam afin de semer la terreur.


 

« J’entends régulièrement des imans qui disent que “ce n’est pas ça l’islam”. Il faut le dire très fortement et entre eux également : à l’intérieur même de leurs débats religieux, théologiques », a-t-il déclaré au lendemain de l’arrestation d’un Québécois âgé de 49 ans, Amor Ftouhi dx/ans l’État du Michigan. Ce résidant de Montréal aurait poignardé un policier à l’aéroport de Flint après avoir crié « Allahu akbar » (« Dieu est le plus grand »), selon le Federal Bureau of Investigation (FBI).


 

M. Couillard se dit intimement convaincu que « l’immense majorité des citoyens de confession musulmane, ici ou ailleurs dans le monde, rejettent radicalement ce type d’action ». Cela dit, il soutient que les membres de la communauté doivent désavouer sans équivoque tout individu instrumentalisant l’islam à des fins violentes. « Je ne dis pas qu’ils ne font rien, mais il faut qu’ils soient vus intérieurement dans la communauté et qu’ils partagent tous cette conviction profonde que ça n’a rien à voir avec l’islam, c’est une perversion de la religion, et qu’il faut faire tous les efforts bien sûr pour la combattre », a-t-il ajouté en marge d’une allocution au Domaine Cataraqui en vue de la Fête nationale.


 



On ne peut pas dissocier [les événements de Flint] de la version pervertie de l’islam, de l’islam radical, que certains dans cette communauté religieuse font circuler.

Le premier ministre Philippe Couillard


 

La lutte contre le terrorisme constitue une « responsabilité partagée de la société », a-t-il insisté lors d’un impromptu de presse jeudi après-midi. « Il y a une responsabilité bien sûr d’inclusion pour la société, de sécurité et de prévention, mais il y a également une responsabilité pour la communauté musulmane — partout, pas seulement chez nous, mais ailleurs également — de dénoncer la perversion de la religion que certains utilisent pour commettre des actes inexcusables, impardonnables soi-disant au nom d’une religion qu’ils ont déformée d’une façon perverse. Je pense qu’il faut le dire cela », a-t-il affirmé à la presse. « Il n’y a aucune excuse qui tienne quand on commet un acte violent à l’endroit de personnes qui n’ont rien à voir, innocentes », a-t-il poursuivi.


 

Le chef du gouvernement québécois ne souscrit pas totalement à la thèse du loup solitaire, selon laquelle un individu commet un acte violent au nom d’une idéologie, mais hors de toute structure de commandement. « On utilise beaucoup, suite aux événements de Flint, l’expression “loup solitaire”. Oui, d’accord, mais il y a l’influence globale autour de ça. Et, on ne peut pas dissocier cet acte-là de la version pervertie de l’islam, de l’islam radical, que certains dans cette communauté religieuse font circuler », a-t-il fait valoir.


 

En écho au nouveau président français


 

M. Couillard a fait écho aux propos tenus par le président français, Emmanuel Macron, lors de la cérémonie de la rupture du jeûne organisée par le Conseil français du culte musulman (CFCM) mardi à Paris.


 

M. Macron a pressé les représentants de l’islam de mener une série de « combats » au premier chef « contre le fanatisme et sa diffusion » sur tous les fronts, y compris dans les lieux de culte et les établissements d’enseignement religieux. « La République ne peut se substituer à votre indispensable travail sur le terrain théologique et religieux », avait-il affirmé selon des propos rapportés par Le Monde.


 

D’autre part, le chef d’État français s’est dit préoccupé par la formation des imams à l’extérieur de l’Hexagone. « Il importe de former les imams sur le sol français et de façon adaptée aux valeurs de la République. Il n’est plus possible de se contenter aujourd’hui d’un appel massif à des imams formés dans des pays tiers. Je vous demande instamment de vous engager pleinement dans ce combat », avait-il déclaré.


 

M. Couillard se garde de lancer un appel semblable aux leaders musulmans québécois. « Je pense qu’on ne veut pas au Québec que l’État se mêle directement des religions. […] Il faut laisser les religions faire cela elles-mêmes », a-t-il soutenu, tout en rejetant le « modèle napoléonien de l’étatisation de la religion ».


 

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