Nous devons remonter à l’époque des explorateurs et des coureurs des bois Français afin de reconstituer la formation de ce nouveau groupe ethnique, celui d’un peuple, le peuple Métis. Au moment des explorations dans leurs nombreuses et très variées pérégrinations, les Français avaient rencontré de jeunes amérindiennes.
Ces enfants issus des deux cultures, plutôt francophones, plutôt catholiques, semi nomades, ne demandaient qu’une chose, pouvoir vivre tranquilles sur leurs terres. Tout se serait bien passé si à partir de 1812 de nombreux colons à majorité anglophones, envoyés et encouragés par le gouvernement canadien d’Ottawa, n’étaient pas arrivés en masse vers leurs habitats, aux alentours de la rivière rouge. Cela représenta une atteinte profonde au mode de vie de ces autochtones, en faisant entre autre reculer les bisons, ce qui impliquait pour eux un manque important de nourriture. Cette situation dura plusieurs années et devint de plus en plus difficile.
En 1869 ce pays Métis appelé territoire de la Rivière rouge, peuplé par les Métis francophones était de plus en plus fortement convoité par le gouvernement canadien d’Ottawa, qui voulait de surcroît repousser les visées expansionnistes des jeunes Etats-Unis d’Amérique..
En 1870 le Canada acheta la terre de Rupert et procéda à son arpentage en découpant divers lots, sans tenir compte des terres déjà occupées par les Métis. Ne sachant comment se défendre, ceux-ci se regroupèrent autour d’un jeune Métis de 25 ans, Louis Riel. Ce jeune homme revenait de Montréal où il avait fait des études importantes. Avec les Métis ils s’emparèrent de Fort Gary, c’était un comptoir de la Compagnie de la Baie d’Hudson (C.B.H ) situé au confluent de la rivière Assiniboine et de la Rivière Rouge, sur l’emplacement même, aujourd’hui, de la ville de Winnipeg. Ils y installèrent un gouvernement provisoire et Louis Riel alla présenter au gouvernement d’Ottawa une " liste de droits " revendiqués par son peuple Métis.
Les Métis avaient fondé ce gouvernement parce qu’ils désiraient avoir une Province bien à eux, francophone et catholique, tout en ayant des principes de tolérance, de représentation d’égalité entre la majorité Métis et les autres petits groupes anglophones ou d’autres nations.. C’est pourquoi il sera difficile de faire croire, même avec le recul des années, que Louis Riel avait désiré et voulu en faire " le berceau de toutes les races ", une sorte de melting-pot,une province multiculturelle…
Bien entendu, au moment de cette demande des Métis, la milice canadienne avait été envoyée pour imposer le calme, mais la route de Dawson n’existant pas encore à cette époque, ils mirent plus de quatre mois pour parvenir à la rivière rouge. Il fallut acheminer mille deux cents soldats et leurs approvisionnements dans des centaines d’embarcations.. cela donna largement le temps à Louis Riel d’aller se mettre à l’abri aux États-Unis voisins
Une amnistie générale eut lieu dans le but d’apaiser les esprits, pour tous les participants sauf pour Louis Riel, pour qui il fut exigé injustement un exil de cinq ans .. mais néanmoins grâce à son aide et à son action, la nouvelle Province fut reconnue et fut appelé du joli nom choisie par Louis Riel et ses amis : Manitoba " Esprit qui parle " .
Le Manitoba fut doté d’une Assemblée nationale, et toutes les propriétés des Métis furent reconnues par des textes officiels, dûment paraphés dans les deux langues, en Anglais et en Français .
Tout un chacun aurait pu penser et espérer qu’ils allaient enfin pouvoir vivre en paix, et enfin tranquilles sur leurs terres, après tous ces traités signés !
Las, le gouvernement continua à envoyer de nouveaux spéculateurs, pour pousser les Métis de plus en plus loin vers l’Ouest, du côté de la Saskatchewan voisine, espérant s’y installer et enfin vivre paisiblement en reprenant leurs chasses et leurs plantations traditionnelles. Le " progrès " les rattrapa cette fois avec la construction du chemin de fer, qui amena davantage encore de nouveaux colons, de nouveaux arpenteurs, de nouveaux découpages de terrains en lots, les défavorisant une nouvelle fois. Les Métis en conclurent qu’ils n’avaient toujours aucun droit sur leurs terres et que le gouvernement canadien persistait, malgré les traités signés, à ignorer leurs légitimes revendications..
Bouleversés par toutes ces injustices et ces iniquités qu’ils subissaient depuis tant d’années, en 1884 ils appelèrent à nouveau à leur aide Louis Riel, mais celui-ci était toujours exilé aux Etats-Unis. Pensant qu’il pourrait les aider à reproduire ce qu’il était arrivé à faire en 1870, il instaura à Batoche un nouveau gouvernement provisoire, tout en s’alliant avec la tribu des Cris.
Malheureusement, l’affrontement qui eut lieu avec la police montée canadienne à Duke Lake, provoqua une réplique cinglante d’Ottawa, des troupes furent rapidement envoyées avec un général à poigne Frédéric Middleton. Malgré l’importance de ses troupes, et d’un matériel performant, il lui fallut quatre jours du 9 au 12 mai pour faire plier les Métis et c’est seulement lorsque ces derniers eurent épuisés leurs dernières munitions qu’il parvint à les écraser !
Les villages furent pillés et incendiés, la population fut dispersée et beaucoup s’enfuirent vers l’Ouest mais aussi vers les Etats-Unis.. Cela nous oblige à faire un triste rapprochement avec ce qui était arrivé aux Acadiens..
A la fin de la rébellion il fallut bien trouver un coupable. Louis Riel fut fait prisonnier, on l’enferma pendant deux mois dans une cellule de trois mètres carrés, sans avocat. Puis, il fut jugé et condamné à mort à Régina par un tribunal d’anglophones protestants, dont un seul comprenait un peu le Français ! Autant dire qu’avec des personnes juges et partis il n’a eu aucune chance ! Cela pourrait sans doute, être qualifié d’assassinat juridique !
Les Métis n’avaient rien fait, pas plus que les Acadiens, leur seul tort était qu’ils occupaient des terres que d’autres ambitionnaient. Ils avaient pourtant demandé qu’on respecte leurs droits à vivre sur leurs terres en conservant leur mode de vie ancestral, et cela avait été accepté.. puis très vite on avait fait fi de ces ententes.
C’est alors que des mouvements de révolte et un énorme tumulte soulevèrent les Canadiens français devant ce procès injuste. Cela fit écrire dans l’édition du journal " En premier Montréal " ce que tant de gens pensaient alors : " Louis Riel n’expie pas seulement le crime d’avoir réclamé les droits pour ses compatriotes, il expie surtout le crime d’appartenir à notre race française ! " !
Le journal anglophone de Toronto " The Mail " écrira de son côté avec beaucoup de virulence des propos terribles dans son édition du 4 novembre 1885, contre les Canadiens Français qui prenaient faits et causes pour Louis Riel et les Métis : " Nous refusons de plier sous le joug de ces canadiens français car cette fois il n’y aura plus de traité de Paris pour faire capituler leurs vainqueurs en leur faveur ! "
Quant aux orangistes, leurs ennemis terribles ils enverront des félicitations, particulièrement chaleureuses pour sa fermeté, à MacDonald..
Et ainsi le 16 novembre 1885 à seulement 41 ans Louis Riel fut pendu puisque MacDonald, poussé par les pressions venant de l’Ontario avait dit " Tous les chiens auront beau aboyer au Québec, Riel sera pendu ! ".. Et ce fut fait !
Riel était coupable d’avoir voulu aider à construire une deuxième province française et catholique, il fallait empêcher absolument le regroupement de ce peuple en y installant des colons anglais qui feraient de ces terres des terres anglaises. Pour cela ils modifieront sans vergogne les lois et les traités signés, ils interdiront les écoles françaises, pour en faire enfin une province à leur image.
Alors la vie devint plus difficile au Manitoba, plus personne ne venait soutenir le peuple Métis, ils continuèrent à être submergés d’anglophones, et le Manitoba devint enfin selon les vœux d’Ottawa une province anglophone. Les écoles françaises furent effectivement interdites, et même si les sœurs franciscaines continuèrent à enseigner encore un peu la langue française aux enfants, elles devaient cacher les livres de français à la moindre visite d’un inspecteur ! A peine 20% des Métis parlent encore français... Pour combien de temps ?
Les Métis sont devenus un peuple sans territoire. A cause de cette éprouvante tranche de l’Histoire, il semble impensable aujourd’hui que le Canada anglophone récupère à son compte Louis Riel... S’il était réhabilité de cette façon ne serait-ce pas une réelle insulte à la nation Métis et à la mort de cet homme généreux, qui n’avait fait que soutenir son peuple ?
Wilfrid Laurier s’était opposé à la pendaison de Louis Riel, il avait écrit : " Si le gouvernement avait été loyal envers les Métis, rien ne serait survenu ! "
Plus tard, en souvenir de Louis une marseillaise reilleiliste fut créée :
Enfants de la nouvelle France, Douter de nous est plus permis ! Au gibet Riel se balance, Victime de nos ennemis. (bis) Amis, pour nous, ah, quel outrage ! Quels transports il doit exciter ! Celui qu’on vient d’exécuter Nous anime par son courage.
Refrain : Courage ! Canadiens ! Tenons bien haut nos cœurs ; Un jour viendra (bis) Nous serons les vainqueurs.
II
Que veulent ces esclavagistes ? Que veut ce ministre étrangleur ? Pour qui ces menées orangistes, Pour qui ces cris, cette fureur ? (bis) Pour nous, amis, pour nous, mes frères, Ils voudraient nous voir au cercueil, Ces tyrans que leur fol orgueil Aveugle et rend sourds aux prières.
(refrain)
III
Honte à vous, ministres infâmes, Qui trahissez, oh ! lâcheté ! — Vous avez donc vendu vos âmes ! Judas ! Que vous ont-ils payé ? (bis) Dans la campagne et dans la ville Un jour le peuple vous dira : " Au bagne, envoyez-moi tout ça ! La corde n’est pas assez vile ! "
(refrain)
IV
Enfants, gardez bien la mémoire De ces trois ministres maudits. Ils souillèrent ta noble histoire. Canada ! Sont-ce là tes fils ? (bis) Non ! Non ! Jamais ! Ce sont des traîtres Ceux-là ne sont plus tes enfants ! Chassons bien loin ces mécréants ! Souvenons-nous de nos ancêtres.
(refrain)
V
Amour sacré de la Patrie, Conduis, soutiens nos bras vengeurs. Liberté, liberté chérie, Combats avec tes défenseurs ! (bis) Riel, gardons ta souvenance Que ton nom souvent répété Nous parle de la liberté, Et nous prêche l’indépendance !
(refrain)
Louis Riel, souvenons-nous à jamais de ton nom qui nous parle de Liberté!
En 1869 ce pays Métis appelé territoire de la Rivière rouge, peuplé par les Métis francophones était de plus en plus fortement convoité par le gouvernement canadien d’Ottawa, qui voulait de surcroît repousser les visées expansionnistes des jeunes Etats-Unis d’Amérique.
Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir
Marie-Hélène Morot-Sir151 articles
Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain &agr...
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Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020 lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA
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17 commentaires
Archives de Vigile Répondre
14 avril 2015il a tros d'écriture
je vais pleurer
Archives de Vigile Répondre
6 octobre 2010CORRECTION
" C'EST LA SEULE PENSÉE QUI FAIT LA PREUVE D'UNE CONSCIENCE SUPÉRIEURE."
Archives de Vigile Répondre
5 octobre 2010Le 5 octobre 2010, 17:19
Cher Monsieur Jean-Pierre Plourde,
La seule concession que j'aurais pu faire aurait été d'utiliser le mot "ruminantes". Je crois que la susceptibilité des femmes est feinte. Comme le dit St-Exupéry dans le Petit Prince : la rose tousse et fait semblant, pour le mettre dans son tort.
C'est une caractéristique universelle de tous les enfants blessés, dominés, dressés que de se sentir coupable après avoir adressé un reproche à sa mère. Je vous réfère à votre texte sur Glasser. L'esclave pense au bonheur de son bourreau.
J'utilise un technique en publicité : accompagner le message d'une émotion. C'est ce que font toutes les femmes qui nous déstabilisent en nous sollicitant à deux niveaux simultanément : sexuel et logique. Ça nous rend fou. Mais c'est nous les "cochons".
Je ne cherche pas à séduire, à vendre ou à me faire élire. Comme vous le dites si bien, elles sont gouvernées par leurs hormones. Il est temps de leur parler comme un foetus, qui sait, elles cesseront peut-être de n'être que logiques.
Je suis totalement rempli d'admiration pour votre texte. J'aurais aimé y penser, alors attendons les mauvaises réactions, c'est la loi de Schopenhauer qui va s'appliquer : A) rejet total, B) combat total, et dans 10 ans, devant la réalité dans la durée, acceptation. Nous serons peut-être assassinés entre temps.
Nous semons, mon frère, et quelques graines tomberont sur la roche, d'autres dans une terre fertile.
Cordialement,
Jean-François Belliard
Archives de Vigile Répondre
5 octobre 2010De : Jean-Pierre Plourde
À : M. Jean-Francois Belliard
Envoyé : 5 octobre 2010 16:43
Objet : Re: Le Manifeste des femmes québécoises | Le Devoir
Bonjour Jean-François.
Ouf.
D'abord, merci de vous être identifié de votre vrai nom sur votre commentaire. Vous avez fait un pas de géant dans l'affirmation de votre être.
J'ai écrit ce texte bien avant de vous connaître, vos idées, j'en partage un grand bout je vous sens heureux de le partager avec moi.
De quelle façon le message va être pris par ce groupe de femmes, on ne tardera pas à le savoir.
Ce texte je l'ai écrit dans le cadre des propos du Monseigneur Ouellet qui s'est aventuré à nous parler contre l'avortement. Le pape lui a envoyé un billet, aller seulement, pour Rome.
Il faut des femmes politiquement informées pour saisir les nuances de mon texte et il y en a beaucoup.
Les femmes veulent avoir des enfants, c'est écrit dans leur gène. Sont elles en mesure d'en faire la gestion, c'est une autre question. Elles ont aussi une horloge biologique à rencontrer.
Les femmes sont plus susceptible que nous. Dans l'histoire, les femmes ont souvent été traité de vaches.
Le fait d'utiliser le terme précis de "vache" pourrait en blesser plusieurs. Les vaches doivent continuellement être inséminées pour donner du lait.
Afin de ménager leur susceptibilité il me semble qu'il serait peut-être préférable dans vos prochains texte de corriger votre dernière phrase comme suit:
C'est la seule pensée qui fait la preuve d'une conscience supérieure dans la reproduction chez les humains par rapport aux autres espèces animales.
Vous éviterez ainsi les liens par association. Mais peut-être suis-je dans le tord.
Nos deux textes vont être un choc pour beaucoup, j'ai hâte de voir les réactions. C'est très direct.
Continuez de m'informer ça va devenir très intéressant.
Jean-Pierre.
Archives de Vigile Répondre
5 octobre 2010@Marie-Hélène MOROT-SIR
http://www.ledevoir.com/societe/justice/297121/montreal-nord-un-rapport-accablant-pour-la-police
GAIAGENAIRE Inscrit mercredi 29 septembre 2010 10h19
UN HÉRO INCONNU
Au printemps 1980, durant une partie au Forum de Montréal , un jeune homme de 20 ans se promenait dans les allées avec une pancarte " OUI ". Il a été battus par les " BOEUFS " du Forum, arrêté et battu par leurs confrères " BOEUFS " du poste 16, puis transféré à l'infirmerie de Parthenais où il fut à nouveau battu, humilié, gardé nu pendant 3 semaines sous les soins du Dr Frenette. Sa mère ayant signalé sa disparition, l'y retrouva, mais toute visite fut interdite. Devant la cour municipale, presque une année plus tard, la couronne n'avait pas de preuve à produire.
Gilbert, canayen-français habitant le plan Dozois, s'est suicidé le vendredi saint 1983.
" Il y a ici confusion très révélatrice de la cause avec son effet, et l'on combat comme source du mal quelque chose que l'on a soi-même fait naître. Ce type de phénomène ne se produit pas uniquement en pédagogie mais aussi dans les domaines de la psychiatrie et de la criminologie. Une fois que l'on a suscité le " mal " par la répression du vivant, tous les moyens sont bons pour le combattre chez la victime. "( Miller, Alice, C'est pour ton bien, p.45, Aubier)
C'était mon frère.
Jacques Lafond Abonné mercredi 29 septembre 2010 19h03
À Gaiagenaire
Votre frère n’était rien de moins qu’un héros et un martyr de la cause séparatiste du Québec. C’était un vrai patriote. Vous pouvez en être fier, et tous les québécois peuvent en être fiers aussi. Un jour, vous verrez que sa mort n’aura pas été en vain.
JL
Archives de Vigile Répondre
5 octobre 2010@Marie-Hélène Morot-Sir,
Le 13ième ange de Mme Minou s'exprime :
jeudi 10 juin 2010.
Autre point de vue sur l'avortement.
Lorsqu'on sait qu'on a un problème, on a deux choix:
1. Ou bien, on fait face à notre problème et on l'affronte:
Dès la prise de conscience du problème, il faut affronter, le problème se règle rapidement de lui-même le plus souvent. S'il a déjà fait quelques dommages, on l'affronte sur le champ comme un être humain ayant les mêmes droits que tous les autres. On s'assume, on le règle, ensuite, on passe à autre chose...
2. Ou bien, on le met de côté et on essai d'oublier qu'il est là.
Dans ce cas, le problème ne se règlera jamais, il nous suit. Les conséquences de notre ignorance vont en aggraver les conséquences. On finira quand même par devoir l'affronter malgré nous dans les pires conditions et en état de faiblesse humiliante.
La conscription obligatoire des Québécois dans les années 40 est un exemple de situation aggravée, l'armé à Québec lors de la crise d'octobre en est un autre, les magouilles fédérales lors du référendum de 1995 en sont un autre, etc.
Les Québécois ferment les yeux sur le transfert de nos territoires et actifs fait en notre nom par les fédéraux de Charest au profit d'une tutelle dont Ottawa aura la clé, une ceinture de chasteté permanente léguée à nos enfants et des problèmes majeurs légués aux descendants de nos enfants dépouillés de tout bras de levier économique. On les condamne à faire parti du sous-groupe inférieur dans "leur" pays alors qu'ils en ont été longtemps majoritaires chez eux.
On ferme les yeux et on regarde ailleurs si j'y suis.
La fédération prend des mesures de transfert de nos droits vers d'autres tout en planifiant notre assimilation. On se refuse à faire face, on ne veut pas voir la bête qui s'apprête à nous dévorer.
En conclusion:
Si j'étais un foetus dont les parents Québécois refusent de s'assumer, que je sache avant ma naissance que mes parents vont :
1. Délibérément me léguer un état d'être inférieur.
2. Me refiler leurs problèmes de plus en plus aggravés par leur comportement.
3. Renoncer à protéger mes droits.
4. Accepter de me soumettre à la tutelle de mon voisin.
5. Etc. etc.
Sachant que toute ma vie, je serai constamment menacé dans mes ambitions, discriminé dans l'emploi et dans les activités organisées par l'autre groupe social, comme les Olympiques, le hockey ou la défense de ma culture dans "mon" pays....
J'aimerais mieux dans ce cas ne pas venir au monde.
Mieux vaudra pour moi mourir maintenant plutôt que de me suicider plus tard ou de me faire tuer en cherchant à récupérer mes droits qui m'auront été volés par mes parents par leur refus de prendre la peine de défendre mes droits sacrés de leur vivant quand c'est encore le temps.
Le respect de soi est la première règle de la liberté et de la démocratie.
Mes parents n'ont pas le droit de me donner la vie et de me donner en héritage le seul droit de disparaître à cause de leur manque de courage. Le cas de Dédé Desjardins du groupe "Les Colocs" est criant et pathétique, cette exemple, il l'a pris à la lettre, le message qu'il nous envoie à tous c'est : Pourquoi avez-vous permis que je vienne au monde si c'est pour me condamner à l'esclavage?
Sachant cela avant ma naissance, je me refuserais d'hériter du titre de nègre blanc d'Amérique à vie et de subir le sarcasme de mes semblables, sachant qu'ils vont m'imposer l'obligation d'abandonner mon héritage économique, politique et culturel, dans cet ordre. Voir, Vivre libre ou disparaître, sur http://www.vigile.net, pour disparaître l'ordre réel d'une démocratie, le cas du Québec concerne l'asservissement politique d'abord, économique ensuite afin de soumettre la masse sociale légitime aux volontés du conquérant, l'inverse d'un état démocratique normal.
On ne devrait pas aujourd'hui discuter de mon droit à naître, mais du pourquoi la société a toléré la naissance de mes parents?
Mes parents veulent me mettre au monde pour que je les aide à oublier qu'ils ont un problème. Mes chances de devenir tôt ou tard un enfant ou un citoyen à problème sont donc très élevées.
La caricature de Ignatief qui dort, vu quelque part sur le net, représente bien la situation des Québécois. Le parti libéral fédéral, sensé défendre nos droits à Ottawa et qui nous a mis dans cette situation, dort au gaz.
L'avortement est, et a toujours été. Regardez la nature, nous en faisons partie.
L'intelligence pourrait nous permettre de survivre comme peuple à la condition de s'en servir à bon escient, ce que nous refusons de faire.
Mourir maintenant ou plus tard, c'est du pareil au même.
En tant que foetus, laissez-moi partir tout de suite, vous m'éviterez de faire comme Dédé Desjardins.
Même si c’est contradictoire,… Merci d'être là.
Jean-Pierre Plourde
saglacweb.blogspot.com
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Le 4 octobre 2010,
Bonjour Jean-Pierre,
Quel beau message. Il devrait être inscrit en gros caractères dans toutes les classes de toutes les écoles PRIMAIRES du MONDE.
Toutes les mères devraient en prendre connaissance. Ce message devrait faire partie de toute décision face à une grossesse non désirée.
Les théologiens de toutes les religions du monde devraient en faire le premier commandement de la vie. C'est la seule pensée qui fait la preuve d'une conscience supérieure à la vache.
Jean-François Belliard
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
4 octobre 2010Bonjour Monsieur Plourde, nous lisons toujours avec un grand intérêt vos articles, merci de venir nous reparler, ainsi que Monsieur Sylvain Tremblay, de l'Approche commune assez terrifiante en effet.
Le temps est sans doute venu d'arrêter la marche en avant fatale dont semble parler aussi Monsieur facal lorsqu'il dit "aller droit dans le mur.." Plus personne aujourd'hui, partout dans le monde, ne peut compter sur les politiques, pas plus que sur les médias, qui endorment les peuples, afin qu'il n'y ait surtout pas de vagues..
Alors où est la solution ? Comment réveiller les gens, qui eux-mêmes sont tous dans leur confort douillet, et ne veulent surtout rien savoir ? Nous le voyons même sur Vigile, où pourtant tous semblent vouloir changer les choses.. mais chacun reste bien confortablement devant le clavier de son ordinateur ..Et Rien ne vient !
Pour savoir exactement ce que le mot "autochtone" signifie, il suffit de reprendre sa racine grecque, elle décrit très exactement des personnes " issues du sol où elles habitent, n'étant pas arrivées par immigration.." " Par conséquent ne sont des autochtones, que les personnes appartenant à une terre, depuis la nuit des temps.. Il semble donc difficile d'appeler "autochtones" des personnes descendant d'ancêtres arrivés d'un autre continent .. ou alors seulement par extension intellectuelle ce qu'on pourrait exprimer en termes plus communs par : " qui serait tiré par les cheveux "..
Par contre nous pouvons tous nous dire métissés, le brassage des populations a été tel sur notre planéte ..
Merci à vous aussi , Monsieur Plourde, d'être là.
Archives de Vigile Répondre
3 octobre 2010Les Molson auraient été des baîlleurs de fonds de nos ennemis lors des Troubles de 1837-38.
Ils ne devaient pas être très loin, avec leur $$$$, dans le massacre des Métis qui a conduit notre frère Louis Riel à l'échafaud.
Il est intéressant d'apprendre que ces nouveaux fusils ont sans doute été expérimentés sur les Métis.
Et, en 1995, ils sont venus nous dire qu'ils nous aimaient...
Et comme le répète souvent le chef du BQC, lui aussi, il aime bien les Canadiens... Comme s'ils avaient besoin d'être rassurés sur nos sentiments...
Jean-Pierre Plourde Répondre
2 octobre 2010Bonjour à vous tous.
Je m'appelle Jean-Pierre Plourde et je suis l'une des exceptions dont parle M. Sylvain Tremblay un peu plus haut.
Vous et moi sommes tous des Autochtones. La majorité des Amérindiens et des Québécois, peut importe leur langue ou leur origine sont des Autochtones Québécois.
La seule critère valable pour définir un Autochtone est d'être le fils ou la fille d'un père qui a pris racines au Québec, voir la définition de d'autochtones dans votre petit Larousse.
Le fait que le père ou le grand-père de ton voisin soit arrivé avant n'a aucun importance en démocratie appliquée sur un territoire donné.
C'est la force résultant de la bonne entente et des échanges entre les diverses communautés qui fait foi du succès d'une démocratie. Le premier texte de référence, Vivre libre ou disparaître, vous en dira plus.
Sous John James Charest, le Québec est véritablement tombé sous la tutelle du Canada. Tous les postes clés au Québec sont maintenant occupés par des fédéraux.
Le Canada dévie l'esprit des règles de la démocratie sur nos territoires. Il modifie les droits des citoyens et détourne les règles démocratiques à son seul avantage en introduisant un traité appelé Approche Commune.
Le Canada va jusqu'à nommer les négociateurs de l'approche commune des deux côtés de la table de négociations. Ces négociateurs sont nommés en fonction de la relation d'intérêts et de la fidélité de ces derniers envers le Canada, voir les textes de références pour comprendre les subtilités des abus de pouvoir dont nous sommes tous victimes.
Le négociateur en chef nommé par John James Charest pour défendre nos intérêts fut un personnage très impliqués dans le groupe d'option Canada lors du référendum de 1995, référence: http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/10/08-conflits-dinterets.qc
Les Autochtones sont composés des Amérindiens, des descendants des francophones, des anglophones et de tous ceux dont le père et le grand père est né au Québec.
Le terme de métis n'est pas réducteur, nous en sommes tous, la population mondiale en est composée. Nous sommes tous issus d'un mélange de l'un ou l'autre groupe. Nous faisons parti d'une communauté métis élargie à l'ensemble de la population du Québec.
Le Canada utilise le terme d'Autochtone pour désigner les Amérindiens parce qu'il s'est donné dans sa constitution un droit de tutelle sur tous les biens possédés par les Amérindiens, ces derniers étant l'un des groupes particulier d'Autochtones habitants nos territoires. Il faut aussi réaliser que seulement quelques groupes d'Amérindiens sont utilisés au fin de ces négociations. Le résultat de ces négociations sera ensuite imposé à toutes la population habitant nos territoires par tutelle interposée.
Le Canada veut se donner le droit d'intervenir militairement contre nous afin de nous imposer sa domination. Il est donc très important que ces notions soient bien comprises par tous les citoyens. Nous sommes tous impliqués dans ce processus. Le défaut de le faire collectivement est le présage de troubles sociaux importants et probablement violents. Dans ses textes, M. Joseph Facal parle d'un Québec qui se dirige à grande vitesse vers un mur et il a bien raison.
Le Canada induit délibérément la confusion chez les citoyens, pour ce faire il utilise la Constitution Canadienne de 1982 qu'il a lui-même rapatriée et modifiée unilatéralement suite au référendum de 1980 sous Trudeau. Ce document tronqué sert de base de négociation au traité dit de l'approche commune, soit, une déportation par expropriation, c'est en cours de diverses façons, les Accommodements raisonnables, l'immigration massive dans Montréal, le contrôle sévère de nos médias, de nos écoles et universités, la vente de nos actifs comme l'éolienne, les gaz et pétrole, la vente ou les pertes délibérées de nos actifs, etc, etc. Tout cela c'est planifié de très haut.
Le traité de l'approche commune consiste donc à dépouiller l'ensemble des habitants du Québec en transférant nos territoires et les droits de toute la communauté habitant le Québec afin de transférer le tout à une communauté particulière dont il détient la tutelle.
Ce traité induit une notion de racisme dans nos communauté, le Canada ne tardera pas à faire jouer la tutelle qu'il détient afin de mieux nous dépouiller.
Tout va y passer, territoires, cultures, Hydro-Québec, Caisse de Dépôt, etc. Tout ce qui bouge ou grenouille sur les territoires transférés aux Amérindiens deviendra sous la tutelle que le Canada détient déjà sur le groupe choisi.
Les 8 millions de Québécois perdent le contrôle de leurs taxes, de leur avenir et de leur droit démocratique à définir leur avenir. Québec étant devenu, territoire fédéral n'aura plus droit de siéger à la table Constitutionnelle du Canada. Nous devenons tous des observateurs ayant très peu de droit sur notre destinée.
C'est la deuxième déportation massive de citoyens de ce pays après les Acadiens, par expropriation au lieu de bateaux.
Québec devient une province virtuelle et un territoire Amérindien sous tutelle fédérale.
Ma première référence concerne la description graphique du fonctionnement d'une organisation démocratique sur un territoire donné voir:
Voir: http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/12/14-vivre-libre-ou-disparaitre.qc
Ma deuxième référence décrit comment s'y prend le Canada pour diviser entre eux les citoyens des grands centres et ceux des régions et qu'elles en sont les conséquences à long terme sur les 8 millions de Québécois.
Voir: http://www.vigile.net/Montreal-le-traite-de-l-Approche
Merci d'être là.
Jean-Pierre Plourde.
http://saglacweb.blogspot.com
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
2 octobre 2010Grand merci, cher André, de votre précision .. il me semblait bien ...
Voici un petit rajout intéressant:
Après avoir répondu au deuxième appel de ses frères métis, en 1884, Louis Riel a pu alors intaurer un gouvernement provisoire ... Mais aussitôt que la nouvelle est connue à Montréal, William Cornelius Van Horne de la compagnie du Canadian Pacific Railways dont les affaires étaient fort mal en point, à cette époque, va offrir de transporter les troupes en chemin de fer, ce qui permettra de les faire arriver beaucoup plus rapidement que la première fois, afin de mater dans l'oeuf la révolte...
Le gouvernement conservateur de Macdonald est enthousiasmé d'autant plus que cela démontrera l'efficacité réelle de ce chemin de fer, ainsi de nouveaux fonds seront débloqués et la construction de ce transcontinental pourra se poursuivre !. La révolte des Métis aura ainsi sans le savoir, sauvé le Canadien Pacifique. .
Mais ce n'est pas tout, le général Middleton va être accompagné d'un représentant de l'armée américaine qui apporte avec lui cette arme totalement nouvelle qu’il aimerait bien vendre au gouvernement conservateur,la première mitrailleuse opérationnelle Gatling !.. Cependant avant de passer une telle commande, Ottawa voulait l'essayer et pourquoi pas sur les Métis ?...
Archives de Vigile Répondre
2 octobre 2010On aura compris j'espère que je parlais de la haine des Anglais envers nous, Français d'Amérique.
André Vincent
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
2 octobre 2010Chère Madame Vallée, je vous remercie vraiment de votre commentaire..
Non, je n'ai pas rencontré au cours de mes immersions prolongées et si diverses dans le Passé, le nom que vous citez...
Peut-être faudrait-il pour cela pouvoir aller lire les archives militaires canadiennes ? A cette bataille de Batoche les noms d'officiers anglais sont parfaitement énoncés,mais les autres, sans doute simples soldats, ne le sont pas, ou seulement lorsqu'ils sont répertoriés comme blessés ou mourants ..il y a aussi quelques noms d'arpenteurs qui avaient été recrutés par l'armée canadienne, puisqu'ils connaissaient bien le terrain et les Métis .
Quelques noms également de chefs Indiens Cris, Assiniboine et Pied noir, et très peu de nom de Métis.. mais bien sûr Gabriel Dumont est largement cité aux côtés de Louis Riel.. Tous ceux qui seront faits prisonniers et ceux qui seront pendus, sont eux, hélas fort bien notés !
Plus tard on a pu retrouver les lettres d'un arpenteur du nom de McLachie il travaillait dans cette région au moment des évènements, il avait envoyé des lettres à Maggie ( sa femme?) dans lesquelles il a raconté avec des détails toutes les batailles. Mais sans davantage donner de nom, peut-être ne connaissait-il pas vraiment tous les combattants, il avait été recruté comme d'autres arpenteurs pour faire partie du corps de renseignement... au cours de ces récits, il explique qu'il est très surpris des articles faussés des journaux du Canada et principalement de Toronto sur cette bataille, un seul exemplaire relatait exactement ce qui s'était passé, celui de l'édition du 14 mai 1785 du Winnipeg Times !
Cher Patriote, merci infiniment d'avoir mis ce lien, particulièrement intéressant sur Louis Riel, effectivement dans les textes concernant la bataille de Batoche, il est largement question de ces mitrailleuses Gatling, ce devait être la dernière nouveauté de l'époque dont il fallait absolument se servir pour "mater" définitivement les Métis ! Ces derniers ne possédaient que des fusils rechargeables, et certains même que de simples arcs et fléches.. et c'est à partir de trous rapidement creusés, qu'ils chargeaient leurs assaillants, si nombreux et si bien équipés en armes, par rapport à eux !
A Monsieur Tremblay, nous vous remercions de partager avec nous vos intéressantes lectures sur l'Approche Commune et de nous faire part de votre ressenti personnel,.. En effet cela semble dans la droite ligne de tout ce que les anglo saxons ont toujours fait.
L'Histoire du passé nous aide certainement à mieux comprendre ce qui peut se passer aujourd'hui .
Merci aussi pour vos liens sur youtube et particulièrement le chant des métis .. si émouvant et SUPERBE !
A André,
Vous m'avez fait sursauter avec votre phrase, est-ce qu'il n'y aurait pas un lapsus lorsque vous écrivez " cette haine des Français nous la ressentons tous les jours?"
Archives de Vigile Répondre
1 octobre 2010Merci de ce partage Marie-Hélène,
Encore une fois : bien écrit, précis et sensible. Tu sais, cette haine des Français, nous la ressentons encore tous les jours.
André Vincent
Archives de Vigile Répondre
1 octobre 2010@ M. Tremblay
Je crois qu'il y a beaucoup d'ignorance et aussi de la mauvaise foi de la part des politiciens québécois, y compris les souverainistes. Ils font la sourde oreille et regarde ailleurs comme s'ils n'étaient pas concernés.
Que veulent-ils faire ? Une nation virtuelle multiculturelle, sans territoire pour asseoir leur identité, leur langue et leur culture ?
Ce dossier serait-il trop gros pour eux ? Je me le demande parfois. Il faudrait du courage politique, mais le possèdent-ils ?
Si difficile que certains préfèrent un melting pot multiculturel des Québécois, plutôt que de régler une fois pour toute cette affaire.
Si les choses continuent, nous assisterons à une balkanisation du Québec, cela est certain.
Tremblay Sylvain Répondre
1 octobre 2010L'Histoire des Métis de la Terre de Rupert, avec celle des Acadiens, est la plus triste du Canada. Le résultat, aujourd'hui, c'est que ce pays est complètement déconnecté de sa population, c'est un triste calque des États-Unis. Ce sont les même personnes, des gens venus de Grande-Bretagne se chicaner ici; c'est à se demander s'ils n'ont pas voulu s'établir ici justement pour se protéger, sachant qu'il y avait deux camps, pro et anti-royalistes, depuis belle lurette.
Ils ont commencé par des incursions en Acadie, colonie française à l'origine, puis ont demandé l'aide de l'armée britannique pour les protéger. Drôle de façon d'émigrer.
En terre de Rupert, ils se seraient servis de la Compagnie de la Baie d'Hudson pour y mettre pied et considérer les métis français comme des intrus ou des gens qui n'avaient pas d'affaire là, eux qui ont exploré, construit et développé cette grande région, en symbiose et accord avec les amérindiens. Du moins c'est l'impression qu'on en a lorsqu'on lit l'histoire du Canada d'un point de vue anglais, écrite par des historiens anglophones.
Je suis en train de lire l'histoire des traités, et l'idée qui ressort c'est effectivement d'éradiquer toute trace des amérindiens et des métis, pour faire de la place aux anglophones qui doivent peupler ce pays pour avoir de bons soldats qui vont les protéger contre les États-uniens, leurs frères de sang et de culture mais plus épris de liberté qu'eux. Leur idée, évidemment, c'est que ces gens, avec les français du Canada, ne sont pas fiables, ils ont des lois et des moeurs différentes, ainsi que des langues qu'ils ne comprennent pas, et qu'ils ne veulent pas comprendre non plus.
Où je suis rendu dans mes lectures, on dit que les traités coûtaient moins chers au Canada que de faire la guerre aux tribus de la Terre de Rupert et de l'Ouest canadien, d'après le calcul qu'ils en ont fait suite à l'expérience en ce sens du côté américain. Pas tant que ce serait trop cher, mais qu'ils n'étaient pas encore assez riches à ce moment là pour s'engager dans cette aventure trop risquée. S'ils ont massacré les Métis, ainsi que les Acadiens avant eux, ils auraient été capables de s'engager dans ce sens avec les amérindiens, s'ils avaient pu, n'eut été d'une question de coût; c'est le sens de ma lecture qui ne semble laisser aucun doute là-dessus.
Et puis on dit aussi que l'apartheid aurait été envisagé vers les années 1830, à l'exemple ou sur le modèle de l'Afrique du Sud où l'Angleterre aurait commencé à l'expérimenter. D'expériences infructuenses au début, ils réussirent finalement à embrigader les amérindiens là-dedans, en commençant par les plus maléables, et en encerclant progrsssivement les plus rébarbatifs, avec le temps, leur faisant voir qu'il n'y avait plus de possibilités autres que celle-là.
Ce n'est pas l'histoire du Canada que j'ai appris à l'école. C'est la vraie histoire, celle qui se poursuit aujourd'hui, où le fédéral essaie encore une sorte d'encerclement avec son Projet de traité de l'Approche commune, mais le but est différent. On leur dit, aux Innus des réserves, il y a là un gâteau, votre Nitassinan, qui couvre toute le Saguenay-Lac-St-Jean, la Côte-nnord et le Moyen-nord ou Nouveau Québec; dans un premier temps, vous en prenez des morceaux, où vous aurez votre gouvernement, ainsi que votre constitution, et où vous en serez les seuls citoyens. Ceux qui ont construit et développé ce pays depuis 400 ans, avec vous avant l'avènement des réserves, n'auront pas droit au chapitre. On s'en occupe, on va les mettre de côté. Et puis, au renouvellement périodique et régulier du traité, inscrit dans la constitution canadienne, vous prendrez d'autres morceaux du gâteau dont vous aurez besoin, et on expropriera encore en conséquence, lorsqu'il y aura lieu. Par petits bouts, échelonnés sur plusieurs années d'intervalles, les québecois régionaux ne s'en apercevront pas, et puis, comme ce seront des particuliers assez éloignés les uns des autres, ils ne pourront pas se regrouper et passeront pour des chiâleux et même des racistes, dans leurs patelins rspectifs, s'ils veulent s'y opposer, se défendre et contester.
Il y a double encerclement, celui des réserves opposées au projet de traité, et celui des populations régionales qu'on met totalement de côté dans ce processus, ce qui est totalement anti-démocratique. Le traité de Tadoussac, au début du 17e siècle, concernait tous les habitants de ce territoire innu, en particulier, avec ceux des autres territoires représentés par les chefs ou diplomates en présence. Ce n'est plus le cas aujourd'hui; les québecois de ces régions. ce ne sont pas du vrai monde, d'après les protagonistes du projet de traité, ce ne sont pas de vrais autochtones, et puis, d'ailleurs, ils ne ressemblent pas du tout à des autochtones, ce ne sont pas des innus, bien qu'ils habitent le pays innu. Ni même les métis innus-québecois, ils ne sont pas reconnus comme de vrais amérindiens, s'ils ne vivent pas dans des réserves, ou qu'ils ne peuvent pas présenter une carte d'Indien (amérindien) inscrit. Pourquoi? parce qu'ils descendent des femmes innues, qui ont suivi leurs maris dans la société québecoise ou canadienne-française régionale. Or, seuls les descendants des hommes amérindiens sont des amérindiens lorsqu'ils ont, en plus, il faut le dire, leur carte d'Indien inscrit, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Même si cette situation a été corrigée depuis peu, la grande majorité des innus inscrits sont de descendance masculine innue.
De là à imaginer la création de toutes pièces d'une monarchie, ou sorte de royauté, anmérindienne au Canada, il n'y qu'un pas. Les conséquences du Projet de traité de l'Approche commune, s'il finissait par passer, seraient incalculables; il n'y a probablement que le fédéral et les anglophones du Canada qui en ressortirraient gagnants, mais à la limite, car eux aussi risqueraient d'y perdre pied, et, avant de finir de se réjouir du démantèlement du Québec, ils pourraient pourraient bien voir leur beau pays exclusif à eux s'enliser et s'effondrer avec ... .
C'est bien beau de dire ce qu'auraient dû faire la France, l'Angleterre, le Canada, dans telle ou telle circonstance, quand tout est passé et que les erreurs ont été commises. Mais quand ça se passe, c'est le silence complet, le secret, le complot. Personne ne sait de quoi il en retourne, et tout le monde a peur de dire des bêtises ou de se mettre du bord de l'un ou de l'autre parce qu'il n'est pas au courant. C'est actuel! Qui parle du Projet de traité de l'Approche commune aujourd'hui? Personne, à part quelques exceptions.
La solution, pour moi, elle passe par la combinaison, l'imbrication des systèmes, dans une grande région, aussi grande que plusieurs provinces canadiennes ou pays européens. C'est comme ça qu'il faudrait faire, je pense, et il n'y a pas besoin de traité pour ça, ni de réserves. Il faudrait peut-être aussi que le Québec, la plus avancée des provinces canadiennes sur le plan social et humain, commence à s'élever contre l'apartheid du système canadien des réserves, et qu'il ait une stratégie pour libérer ces gens du joug qui les opprime depuis plus de 150 ans. Pour moi, l'Approche commune, ce n'est pas une stratégie dans ce sens, c'est plutôt dans l'autre sens, qui va davantage rempirer les choses; ça va perpétuer le système et nous perdons notre temps avec ça. Il faudra s'en retirer et voir d'autres solutions à envisager; je suis sûr qu'il y en a à profusion. Mettre ça sur la place publique, pour que les gens en parlent, et on verrait qu'il y a sûrement de belles idées qui en ressortiraient.
L'Approche commune, d'ailleurs, ça ne vient pas de nous. C'est une idée fédérale en bout de ligne de 400 ans de lutte contre les francophones et les amérindiens. Dans la suite de l'histoire des Acadiens et Métis de l'Ouest. C'est une vision du Canada qui n'est pas la nôtre. Ce n'est pas notre vision des choses. L'Approche commune, ce n'est pas nous, du tout. C'est une attaque contre nous, nous tous, Innus y compris.
Cet article, un beau rappel de monsieur Riel, un grand héros canadien, m'a fait penser aux vidéos dans ce sens que j'ai ramassé sur Youtube, dernièrement, en passant. Les voici, au cas où ça intéressserait quelques-uns; des chants et une page d'histoire (anglophone mais critique je pense):
L'Hymne national des Métis, sur Youtube
Une Chanson de Louis Riel, traduite et chantée en anglais
Québec History 24 - Canada Hanged Louis Riel
Patrick Lavallée Répondre
30 septembre 2010Vous êtes formidable madame.
J'ai déjà vu un reportage où on nous expliquait que la toute première utilisation d'une mitraillette contre des êtres humains, sur un véritable terrain de combat, fut contre ces pauvres métis. Et on disait que l'invention était étasunienne.
J'ai trouvé une source sur la question, lisez l'avant-dernier paragraphe... c'est en anglais.
http://www3.telus.net/st_simons/cr0403.html
Archives de Vigile Répondre
30 septembre 2010Comme d'habitude, madame Morot-Sir, vous êtes incomparable quand il s'agit de NOUS.
Lors de vos recherches n'auriez-vous pas trouvé quelqu'écrit sur la famille Molson, bien connue au Québec, qui s'était commise contre les Patriotes en 1837-38. Qui nous dit qu'elle n'a pas récidivé dans l'affaire Riel. Le contraire serait assez surprenant.
Beaucoup de membres de ma communauté seront très heureux d'en savoir davantage sur la famille Molson.
Je m'empresse d'acheminer votre texte à notre président-chef et à son conseil, de même qu'à tous mes frères et soeurs métis.
Et j'ai signé : la Grive solitaire