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Loi 21 et loi 96 : derniers feux d’une imposture vacillante

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Tribune libre

Pour les nationalistes sincères, il devrait être clair que la québécitude pose problème. Devant mener les Canadiens-Français à la souveraineté, la québécitude nous a plutôt plongés dans l’insignifiance politique et elle a ordonné notre dénationalisation. Nous ne sommes plus que des francophones de vieille souche au sein d’un peuple québécois toujours plus multiculturel et bilingue.


Malgré l’évidence, les vieux souverainistes et leurs affidés restent convaincus du fait que devenir Québécois nous rend meilleurs, nous rend légitimes politiquement en nous faisant partager une même identité avec les Anglo-Québécois. Incapables d’admettre notre déclin, immatures face à la réalité d’une anglicisation ainsi devenue systémique, ils se raccrochent à l’illusion d’un Québec français comme du temps de leur jeunesse.


Le succès de la CAQ repose sur le maintien grossier de cette imposture, et les pauvres lois 21 et 96 ont été conçues en ce sens : masquer encore le Québec réel par une sorte de baroud d’opérette donnant le change le temps que nous soyons minoritaires.


Car une fois minoritaires (d’ici deux ou trois mandats), les lois 21 et 96 n’auront plus lieu d’être.


Comprenez-vous pourquoi il faut cesser d’asseoir notre destin sur une majorité québécoise? Comprenez-vous pourquoi, comme nos ancêtres, il faut jouer de nos droits nationaux, du droit naturel, du principe des nationalités et du droit des peuples colonisés à disposer d’eux-mêmes?


Car c’est cela redevenir des Canadiens-Français : enfin se battre pour rester nous-mêmes.



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8 commentaires

  • Normand Bélair Répondre

    1 janvier 2022


    Bravo M. Labelle.  Dommage mais ces arguments non-fondés qu'il nous présente ne sont rien d'autres que des invectives vides, car attaquer le Québec ne présente pas le «Canadien-français» dans une meilleure lumière.


    Le «Canadsa-français» a eu plus d'une chance, plus d'une occasion de nous tirer d'affaire, et force de constater que c'est tout le contraire qui s'est produit; baisse d'influence politique, baisse de population, baisse d'usage du français, bref, baisse de tout.  Alors, pourquoi revenir à ça quand nous avons tous constatés que cela ne fonctionne pas?


    Pourquoi revenir sur un chemin perdant? Hmmm? Pourquoi faire ça? Il nous reste une dernière chance en Amérique du Nord, c'est par le Québec que ça passe, pas par une ethnie éparpillé sur un vaste territoire détenant aucun pouvoir.


    Monsieur Bouchard, il est temps d'agir en ce sens.  Le «Canadien-français» c'est fini.


  • Pierre Gouin Répondre

    1 janvier 2022


    Il me semble que comme tous les indépendantistes vous vous entendez sur la nécessité de faire l'indépendance parce que c'est la seule façon de préserver notre identité. Les échecs flagrants du nationaliste à la Legault le démontrent, pour ceux qui en doutaient encore. Pendant ce temps au Parti Québécois on discute de la meilleure stratégie pour prendre le pouvoir sans parler d'indépendance et gouverner une province éternellement.

     


    • Éric F. Bouchard Répondre

      2 janvier 2022


      Il est là le malentendu. L’indépendance de la « Province of Quebec « ne pouvait avoir de sens que pour la nation canadienne-française qui entendait ainsi de doter d'un véritable État national. Cet indépendantisme-là (celui de Daniel Johnson) reposait sur l’histoire et le droit, international notamment. Mais le progressisme péquiste (et libéral) a bouleversé tout cela. Le souverainisme, et le référendisme qui lui est inhérent, ont donné naissance à un peuple québécois statutairement multiculturel, afin de légitimer l’indépendance du Québec par la seule volonté populaire d’une majorité démocratique. Notre souveraineté concerne depuis lors toutes les communautés culturelles québécoises. Or, ces communautés n’ont pas d’intérêt à faire l’indépendance, ni même à préserver une prédominance du français. Ces communautés forment ce que Gilles Verrier appelle une minorité de blocage qui a pleinement joué son rôle en 1980 et en 1995. Avec le temps, cette minorité ne fait que s’accroître, dépassant maintenant les 40%, alors que les écoles de la « Province of Quebec » enseignent à nos enfants un progressisme identitaire qui les pousse à gommer leur héritage et leur sentiment nationaux dans un esprit d’ouverture à l’autre. La québécitude ne préserve pas notre identité, elle l’évide. Pour s'en extirper, il faudrait à nouveau faire reposer notre combat sur l’histoire et le droit, mais pour cela, il faudrait reformer nation en se replaçant en filiation directe avec les Anciens.


      • Marc Labelle Répondre

        3 janvier 2022


        Il n’y a pas de malentendu parce que je suis exprimé clairement. Il n’y a qu’un déni obstiné de votre part, Monsieur Éric F. Bouchard, d’admettre que notre peuple a un territoire à libérer par la conquête d’un État complet. C’est le refus de reprendre ce combat qui menace nos chances de le conduire à terme. Vous avez choisi de vous réfugier frileusement dans une idéologie nominative anhistorique et hors sol. C’est la posture stérile des capitulards qui cherchent à se donner bonne conscience. Ici, sur Vigile, c’est au contraire la place des patriotes combatifs.


  • Henri Marineau Répondre

    31 décembre 2021


    100 % d'accord avec vous, M. Labelle!


  • Marc Labelle Répondre

    31 décembre 2021


    L’imposture n’est que la vôtre.  Un nationalisme fondé sur une ethnie minoritaire au sein du Canada est voué à l’échec parce que vous acceptez passivement les règles du jeu de l’ennemi, ainsi assuré de gagner la partie contre elle.  Il faut politiquement libérer le Québec — notre territoire majoritaire — avant que l’immigration massive nous ait engloutis.  C’est urgent.  Notre combat est donc à la fois territorial, politique et identitaire.  Les capitulards comme vous se contentent de la seule dimension identitaire pour tenter de camoufler leur refus indigne de l’effort d’émancipation requis. 



    • Éric F. Bouchard Répondre

      31 décembre 2021


      Sans identité, il n’y a pas de combat politique. Sans identité forte, les Polonais, les Irlandais, les Finlandais, les Arméniens et tant d’autres, n’auraient jamais recouvré un État. Et il en aurait été de même pour les Canadiens-Français n’eut été de la québécitude. La québécitude ruine depuis plus d’un demi-siècle notre identité nationale par sa littérature, par ses médias, par ses politiques et ses historiens, par l’école surtout. Elle conchie les Canadiens-Français comme vous les conchiez. Or, on ne bâtit rien de solide sur un mépris de soi et des siens. La québécitude a torpillé notre avenir au profit d’un rêve idiot de peuple québécois multiculturel, francophone et néanmoins anglophone. Elle est là la cause de votre pauvre échec générationnel.

       


      • Marc Labelle Répondre

        1 janvier 2022


        Je me réjouis que vous citiez des peuples qui sont tous dotés… d’un pays indépendant, aspiration existentielle légitime que vous avez, hélas, rejetée pour notre peuple : la Pologne, l’Irlande, la Finlande, l’Arménie. Calmez-vous, cessez d’attribuer de fausses intentions à ceux qui ne partagent pas vos lubies et apprenez à me lire si vous tenez à me citer correctement, en particulier sans y ajouter votre vocabulaire grossier. Le mépris n’est que le vôtre. L’appellation Canadiens-Français correspond à un stade historique qui avait ses forces et ses faiblesses, comme toute époque. Toutes les générations, tenues de relever ses propres défis en assumant de manière émondée l’héritage des précédentes, ont leurs réussites et leurs échecs. La vôtre, peu importe laquelle, ne sera pas plus parfaite que les autres. Sortez de votre vanité puérile et cessez votre harcèlement — auquel nous ne cèderons pas — afin que la communauté vigilienne puisse concevoir les voies concrètes qui mèneront à l’avènement de l’indépendance.