Lisée le pyromane

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Un portrait implacable et dévastateur






Il a beaucoup de talent, il maîtrise à merveille sa langue et il est brillant. Il a écrit un ouvrage en deux tomes sur Robert Bourassa dont l’un s’intitule Le Tricheur.




Certains diront qu’il faisait de la projection, car lui-même se spécialise dans la manipulation de la vérité. À vrai dire, il aurait pu en apprendre à Robert Bourassa, l’insaisissable.




Jean-François Lisée, candidat à la direction du PQ, vient de mettre encore une fois le feu à la maison péquiste. S’il est élu chef du parti, il reportera à 2022 – en politique, cela renvoie aux calendes grecques – un référendum impossible à gagner dans le contexte actuel.




Véronique Hivon et Alexandre Cloutier, qui tergiversent à propos du référendum, ont l’air des enfants d’école à ses côtés. Non pas à cause de la différence d’âge, mais de leur tourmente évidente à prendre une position qui rejoindra à la fois les militants et les électeurs.




La girouette




Les aller-retour de la pensée politique de Jean-François Lisée ne l’embarrassent guère. Sa fidélité aux chefs qu’il a côtoyés, de Lévesque à Bouchard et de Parizeau à Marois en passant par Landry, fut à géométrie variable.




On s’adresse au conseiller ou au député et c’est le journaliste, dira-t-il, qui s’exprime et vice versa. Les médias raffolent des grenades qu’il dégoupille mine de rien et qui plongent parfois les militants dans des états proches de l’apoplexie.




C’est un personnage de roman qui aurait pu séduire Machiavel. D’ailleurs, Lucien Bouchard et Jacques Parizeau furent séduits par ses talents de rédacteur de discours. Monsieur Parizeau lui a longtemps accordé sa confiance. Ce qui n’a pas empêché Jean-François Lisée, quelques jours après la mort de Monsieur, de s’appesantir sur la malheureuse déclaration le soir de la défaite du référendum de 1995.




Le dilettante




Jean-François Lisée est en fait un dilettante politique. Son ambition est moins le pouvoir que la déstabilisation de ses pairs. Il aime démontrer son habileté à retirer ses marrons du feu en laissant les autres, intellectuellement moins doués, ramasser les pots cassés.




Si Jean-François Lisée assumait des convictions profondes, il aurait quitté depuis longtemps le PQ. Car il lui est impossible en son for intérieur et avec l’acuité qu’on lui connaît de croire en l’avenir du parti dont le premier article est de faire l’indépendance.




La démographie en berne et la lente désertion du nationalisme par les jeunes sont des incontournables.




Jean-François Lisée n’est pas un vrai politicien. C’est plutôt un homme de cour, une cour dont il est le seul roi, ce qui lui accorde cette liberté de parole qui échappe à ses confrères. Il dit tout haut ce qu’il pense. Mais il retient d’autres pensées qu’il tait et conserve dans sa boîte à surprises.




Un petit cercle l’adore, mais nombre de ses collègues estimant avoir été trahis par lui le considèrent comme infréquentable.




Avec sa nonchalance, son intelligence enveloppée de fausse modestie et sa faconde, il éclipsera ses adversaires dans les débats à venir. Il sait qu’il ne gagnera pas. Peu lui importe. Ce qu’il aime, c’est briller.



 




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