Lisée a proposé un gouvernement de coalition avec la CAQ

Legault et Duchesneau auraient été nommés ministres au lendemain de l’élection de septembre 2012

01620b02aa0a5faf1abb46057e4344dc

Plus on en apprend à son sujet, pire c'est !

Au lendemain de l’élection du gouvernement minoritaire de Pauline Marois en septembre 2012, Jean-François Lisée a proposé la formation d’un gouvernement de coalition où François Legault et Jacques Duchesneau, de la Coalition avenir Québec, et Françoise David, de Québec solidaire, auraient siégé au Conseil des ministres.

C’est ce que révèle Jean-François Lisée dans son dernier livre, intitulé Le journal de Lisée. 18mois de pouvoir, mes combats, mes passions, qu’il lancera lundi.

« Avec l’autorisation de la chef de cabinet de Pauline, Nicole Stafford, je réunis chez moi quatre conseillers pour évaluer les options. L’idée dominante était la voie classique : gouverner en minoritaire, faire des gains dans l’opinion, attendre son moment, puis devenir majoritaire », relate le député de Rosemont. « Je défendais l’opinion inverse. Rien ne garantissait que nous allions grimper dans l’opinion. Nous entamions notre mandat avec 69 % des électeurs ayant voté contre nous. »

Pour former ce gouvernement de coalition, Pauline Marois aurait offert le poste de ministre de l’Économie à François Legault — « il demanderait aussi les Finances, on négocierait », avance l’auteur —, celui de ministre de l’Intégrité à Jacques Duchesneau et celui des Affaires sociales à Françoise David. De plus, un ou deux autres députés caquistes auraient obtenu un portefeuille.

Renouvelable, l’entente se serait étendue sur deux ans (ou deux budgets). En échange, « la CAQ s’engagerait à nous laisser l’initiative référendaire » et à accepter la tenue d’un référendum, quitte à rejoindre le camp du Non. « Legault aurait-il accepté ? […] Difficile à dire. […] Mettre en balance des années d’opposition stériles à venir et le poste qu’il convoitait depuis 10 ans — ministre de l’Économie — l’aurait conduit à une réelle réflexion. Je pariais aussi que Duchesneau serait très favorable à un accès rapide au pouvoir. »

Dans son livre, Jean-François Lisée rend publics des extraits d’une « note stratégique » remise à Pauline Marois en juillet 2012, tout juste avant le déclenchement des élections. Le conseiller préconisait « un calendrier d’action rapide » pour la tenue d’un référendum sectoriel sur la souveraineté culturelle. Lisée écrit qu’il est arrivé à la même conclusion que le sondeur du PQ, Pierre-Alain Cotnoir : « La seule approche susceptible d’avoir l’effet escompté, c’est-à-dire de faire tomber les masques et révéler le vrai visage du Canada, passe par des actions politiques débouchant sur un affrontement avec Ottawa, par un moment de vérité, par une crise politique dont nous aurions commandé les tenants et les aboutissants. »

Une fois ce référendum gagné avec l’appui, notamment, de la Coalition avenir Québec, un référendum sur la souveraineté serait tenu à la suite du refus probable d’Ottawa.

Des secrets dévoilés

Avec le chapitre qui porte sur la charte de la laïcité, dont Radio-Canada a fait état, Jean-François Lisée s’est attiré les critiques de ses collègues députés, certains ex-ministres jugeant qu’il avait violé les secrets des délibérations du Conseil des ministres. Il révèle qu’il s’opposait « avec véhémence » au congédiement d’employés de l’État qui portaient des signes religieux et qu’il fallait les exempter avec une clause de droits acquis. L’interdiction ne devait s’appliquer qu’aux nouveaux employés. Ces congédiements, « ça équivaut à se tirer dans le pied avec une mitraillette », avançait le ministre qui aurait refusé de voter pour la la charte, quitte à abandonner son portefeuille de ministre. Il n’aurait pas été le seul, soutient l’auteur.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->