Les Vrais Saints

Tribune libre

Vous êtes les vrais saints!

Pendant qu'au Vatican on dépense des millions par année en frais d'avocats et d'experts pour prouver l'existence ou la non existence des miracles attribués aux candidats à la « sainteté » (entre autres les papes Jean-Paul II et Pie XII, ainsi que le controversé fondateur de l'Opus Dei), il y a des gens bien ordinaires et équilibrés que nous pourrions canoniser Vox Populo (par la voix du peuple), et cela, sans aucun frais. Par exemple :
- le couple Pascal Croteau/Julie Légaré qui n'a pas hésité à aller chercher lui-même sa fille adoptive Lisa en Haïti, à affronter toutes les embûches et à débourser les milliers de dollars que cette démarche implique;
- les Sylvain Ricard/Chantal Périgny qui ne couchent pas sur le sol ni ne se flagellent comme l'un des deux papes susnommés, mais dont l'action humanitaire (ils en sont à leur quatrième enfant adopté) s'inscrit davantage dans l'esprit de Jésus et de l'évangile. Leur vie entière est consacrée au bonheur de ces enfants;
- Mme Ginette Gauvreau, cette femme au grand cœur qui se dévoue depuis plusieurs années pour sortir les enfants de la misère et de la pauvreté;
- Mme Magalie Marcelin qui, après avoir obtenu son doctorat en droit à l'Université de Montréal, est retournée en Haïti pour défendre les droits des femmes et qui y a malheureusement laissé sa vie lors du dévastateur séisme qui vient d'affliger la Perle des Antilles.
- Je pense aussi à ces milles médecins, bénévoles et secouristes partis en Haîti pour soulager les blessés.
Ces gens-là seront-ils canonisés?

Ah! si j'étais plus jeune, comme j'aimerais moi aussi aller chercher de ces enfants! Sans prétendre à la canonisation, je crois que le plus beau geste de ma vie a été de secourir, dans les années 60, dans une banlieue de Paris (Levallois-Perret) une vieille femme agonisante, seule, couchée sur un tas de chiffons. J'avais pris la liberté de la sortir du taudis qu'elle habitait et de l'emmener au couvent pour la soigner moi-même.
La reconnaissance de ces gens que nous pouvons soulager est bien plus qu'une récompense!

Merci et bravo à tous ces gens qui se dévouent pour soulager la misère des malheureux. Vous, vous êtes les vrais saints!
Curieux que les canonisés aient été choisis parmi les papes, les pères de l'Église, les fondateurs et les fondatrices de communautés religieuses, les religieux et les religieuses ainsi que les martyrs. À peu près jamais chez les laics!
Dans un passé pas si lointain, pensons à l'une des saintes les plus populaires, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, Thérèse Martin. Elle est morte carmélite dans un cloître français. Depuis, l'Église s'en fait une "gloire", comme la mère qui se fait une gloire d'avoir un enfant kamikaze, alors que l'Église est, en quelque sorte, responsable de cette mort provoquée par un excès de jeûnes, de pénitences et, surtout, par le froid qu'elle a dû supporter, tragique résultante des règlements cruels et insensés appliqués dans les cloîtres et fort encouragés par le pape.
Qu'une jeune fille de vingt-quare ans soit morte dans de telles conditions de vie dépasse l'entendement et reléve, à mon avis, du scandale! Aujourd'hui, si cela se reproduisait, la famille accuserait l'Église et le monastère de négligence criminelle et elle aurait recours au tribunal. D'ailleurs moi-même j'ai vécu cinq ans dans un monastère cloîtré, un carmel. J'ai moi aussi eu la tuberculose parce que j'ai eu froid toutes les nuits....et si mon frère n'avait pas été avocat, ce qui faisait peur aux autorités, moi aussi je n'aurais pas été soignée...et sans doute l'Église aurait la gloire de me proclamer -sainte-! Merci à ma famille qui m'a évité ce piège.
Andréa Richard

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Andréa Richard29 articles

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Andréa Richard, auteure de "Au-delà de la religion", Septentrion.

Trois-Rivières, Qc.

Andréa Richard finaliste pour le gala Arts Excellence de Trois-Rivières Nous avons le plaisir de vous informer que le dernier titre d’Andréa Richard, Au-delà de la religion, se retrouve finaliste pour la 11e édition de l’événement Arts Excellence de Trois-Rivières dans la catégorie "Littérature". Sous la présidence de monsieur Michel Kozlovsky, le jury a choisi, parmi les 64 dossiers reçus, les artistes et organismes culturels qui se sont démarqués par une réalisation ayant eu lieu au cours de la dernière année. "Ce choix du jury tout en soulignant mon humble apport à la vie culturelle de Trois-Rivières, contribue à l’atteinte de mon principal objectif : faire connaître à un public encore plus large l’existence d’une spiritualité laïque et libératrice, bien ancrée dans le présent, par opposition à la spiritualité du passé axée sur la mort. C’est l’éclosion d’une contre-culture que je préconise en révélant une spiritualité d’avant-garde, positive et incarnée dans la vie de tous les jours, une spiritualité favorisant les grandes valeurs humaines et universelles, une spiritualité englobant l’amour, l’amitié et la sexualité assumée, une spiritualité de la vie !" Mon livre Femme après le cloître : est l’objet d’un film en préparation. et un film documentaire sur ma vie et mes oeuvres, réalisé par Michel Nussbaumer, de Suisse, paraîtra en 2010.





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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2010

    La sainteté est un concept très relatif à nos intérêts. Certains canadians, même beaucoup, considéraient P.E. Trudeau comme un saint alors que beaucoup de Québécois le considéraient comme le diable en personne. Restons sur terre et cherchons à satisfaire les intérêts de notre peuple sans courir après les honneurs attribués par "l'establishment". Le peuple saura reconnaître lui-même les plus méritants parmis les siens.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 février 2010

    Bravo, madame Richard! Voilà un texte qui, pour le moins, semble heurter la sensibilité des aveugles qui prétendent voir, des sourds qui prétendent entendre et des ignorants qui prétendent savoir. Soit dit sans vouloir offenser qui que ce soit, je crois sincèrement que vous avez raison de vous scandaliser de cette ridicule course à la canonisation disputée par des candidats triés sur le volet parmi les consacrés.
    Impossible de nier le fait que certains religieux font le bien. Là n'est pas du tout la question, d'ailleurs. Mais à part Maria Goretti, il s'est trouvé bien peu de laïcs à être auréolés.
    J'abonde dans votre sens... totalement!

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2010

    En mai 2005 j'avais écrit un texte sur la canonisation. Je l'avais intitulé: Canoniser pour qui et pour quoi? En le relisant dans le cadre de cette interpellation de Andréa Richard et des réactions partagée des intervenants, j'ai pensé que sa lecture serait d'intérêt.
    http://humanisme.blogspot.com/search?q=canoniser+pour+qui+et+pour+quoi

  • Andréa Richard Répondre

    1 février 2010

    Face aux réactions de mes lecteurs, je me dois de dire quelque chose...
    Je ne pensais pas que cet article susciterait autant d'interprétations gratuites.
    Au fond, pour moi le principal c'était de dire qu'il y a beaucoup de saints qui s'ignorent comme saint, et que nous ignorons aussi...et que l'important n'est pas d'être canonisé mais bien de faire du bien sur cette terre. C'est vrai que la canonisation a été très rare pour des laics, l'écrire est pour moi une façon de dire aux gens qu'on peut être saint sans être canonisé.
    Mére Thérèsa a demandé au pape Jean-Paul 11 de vendre tous les biens du vatican et de les donner aux pauvres...Si, comme nous dit l'évangile, il ne faut pas juger, alors on n'a pas a canoniser...et l'argent déployé pour les canonisations irait aux pauvres! Ce serait un exemple a donner...non?
    J'ai parlé des pénitences des soeurs...etc... Je déplore les règlements absurdes et le système en vigueur, mais vous pouvez me croire, je respecte les -religieuses- et je reconnais que nous leur devons beaucoup pour les oeuvres aidant notre société, elles sont certes des femmes dévouées et généreuses.
    Andréa Richard, auteure de Femme après le cloître.

  • Sylvie Tremblay Répondre

    1 février 2010

    Effectivement madame Richard, je suis d'accord avec vous, lorsqu'on aide un plus petit que soi, en fait, s'est soi-même que l'on aide.
    Tout simplement parce que ça demande peut-être des efforts, mais c'est si valorisant qu'on ne peut faire autrement que de s'admirer d'avoir agit ainsi, donc, de s'aimer soi-même, donc d'être bien dans sa peau.
    Personnellement, rien ne me donne une plus grande satisfaction que de savoir que mon bref passage sur terre n'aura pas été inutile, puisque j'aurai aider au moins une personne.
    Et je ne sais pas pourquoi, mais, rendre les gens plus heureux, ça me rend plus heureuse.
    Jeanne du Lys

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2010

    Pourquoi cette hargne et ces jugements gratuits contre des personnes « canonisables » que vous ne connaissez pas. Votre texte perde de sa valeur et de sa pertinence. Oui, nous devons faire référence à nos « saints » de tous les jours, aux personnes engagées au nom de leur foi et de leur amour. Il y en a de milliers autour de nous et on ne les voit pas toujours malheureusement… ma mère et mon père étaient ce ceux-là et je leur en suis reconnaissant.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2010

    Je ne sais pas qui sont les vrais saints. Certains semblent le savoir comme s'ils étaient capables de scruter les reins et les coeurs de tout le monde. L'Église canonise. Elle n'oblige personne à croire à la sainteté de celui-ci ou de celui-là. Je lis que certains canonisent là où l'Église officielle ne le fait pas. Vous le faites, mais ayant souvent bien moins de raison que l'Église dont vous semblez vous méfier.
    Avant de rendre quelqu'un saint...elle prend du temps. Lorsque Jean-Paul II est mort, on s'est mis à crier sur la Place Saint-Pierre: SUBITO SANCTO. Qu'on le fasse saint tout de suite. Comme on le faisait souvent au début de l'Église. Depuis, l'Église s'est assagie. Pour une raison fort simple: il est arrivé qu'elle a canonisé des gens qui n'existaient même pas. Le cas le plus sérieux: Saint-Georges.
    Personne ne sait qui est saint, sauf Dieu seul. Si chacun est dans la charité de Dieu (état de grâce) il est SAINT puisqu'il est dans l'Amour total de Dieu. Qui peut prétendre de l'être? Personne ! Qui l'est? Personne ne le saint. Augustin disait que s'il n'était pas en état de grâce, il demandait à Dieu de l'y mettre et que s'il y était, il demandait à Dieu de l'y maintenir.
    Vous semblez douter du geste des autorités de l'Église officielle. Vous reprenez à votre compte ce que vous dénoncez. Vous canonisez, mais avec les preuves que vous voulez bien admettre. Quelqu'un pourrait arriver avec des faits qui pourraient contredire. L'Église est plus patiente. Elle prend son temps.
    J'ai vu, en HAITI, trois fois plutôt qu'une, les travaux exceptionnels de laïcs et des religieux-religieuses qui oeuvrent en ce pays de misère. J'ai vu un jeune homme de Montréal, âgé de 18 ans, crucifix dans le cou, travaillant, dans le mouroir des Soeur de la Charité de Mère Teresa. Quel coeur ! J'y ai travaillé moi aussi. Pour moi, c'était des modèles de don total. J'ai vu dans les yeux de ces gens-là l'amour inconditionnel de l'autre. Ils m'ont inspiré. Je ne peux cependant les canoniser. Car je ne connaissais pas et je ne connais pas toujours les motifs de leur don.
    J'ai un ami qui, pendant une grande partie de sa vie, se disant athée, a donné une bonne partie de son salaire pour aider les affamés du monde. Il me disait qu'il ne faisait pas cela parce qu'il croyait en Dieu, mais tout simplement pour aider les autres (altruisme). Il croyait qu'après la mort, il allait finir six pieds sous terre. RIEN.
    Personne ne peut dire qui est dans le coeur de Dieu. Est saint. Bernanos, dans LE JOURNAL D'UN CURÉ DE CAMPAGNE, dit que la seule grâce, c'est d'être des saints. Laissant soupçonner que la sainteté n'appartient à personne. Dieu seul rend saint. Saint Augustin a demandé la sainteté toute sa vie.L'ÉGLISE dit qu'il est SAINT. Je pense, dans la foi, qu'il l'est. On le saura lorsqu'on entrera dans l'éternité. Des surprises nous attendent?
    Sans doute. A l'homme,cela semble impossible, mais à Dieu, tout est possible. Le larron sur la croix, pendu, en sait quelque chose. Un bandit dans la sainteté éternelle de Dieu.
    Laissons donc faire le dernier Juge qui sait bien mieux que nous qui est digne de sainteté et qui ne l'est pas. Je pense que la parabole de l'enfant prodigue englobe bien plus de monde qu'on pense. Je souhaite être celui-là, que le Seigneur accueillera, avec ses souliers troués. Sa miséricorde dépasse nos jugements bien superficiels.
    NT

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2010


    Maudit soit celui qui ne met pas en pratique tous les préceptes écrits dans ce Livre. Que personne ne puisse observer les préceptes de la Loi, ( La Bible), c'est l'évidence même. Le juste vivra par la Foi. (Saint Jacques).
    Personne ne peut juger de personne. À tous, "saints" et "pécheurs" qui luttent. je vous réfère à la parole du Seigneur dans Isaïe 8: "Mes pensées ne sont pas vos pensées, dit le Seigneur, mes jugements ne sont pas vos jugements et tout comme le Ciel est infiniment élevé sur vos têtes, ainsi sont mes jugements par rapport aox vôtres"
    Nous le verrons au jugement dernier, lorsque, dans cette foule que personne ne pourra compter, tous diront: "Notre salut est l'oeuvre de l'Agneau qui est assis à la droite du Père".
    Je vous conseille de lire: Une passion, de Christiane Singer. C'est l'histoire d'Héloise et d'Abélard. PASSIONNANT À LIRE.
    jrms

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2010

    Incroyable. Les seules institutions qui tiennent en ce pays, ce sont les institutions de l’Église. J’ai une tante, soeur, qui a passé 60 ans là-bas, comme missionnaire. Allez lui dire les inepties que vous entretenez sur l’Église, voir.
    Il faut être sérieusement atteinte de présentisme et d’attachement à l’anecdote pour oublier l’importance de l’Église en ce pays !

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2010

    Les beaux saints de Dieu :
    « Pour la prière aux saints du paradis, j'ai un tuyau ! Le meilleur créneau, c'est les auréolés modestes, les petits, les sans-grade. Pas les stressés, les surmenés, les Matthieu, Marc, Pierre, Marie, Thérèse... Non, eux qui se les roulent là-haut ; les Godefroy, Magne, Nazaire, Quentin, Evariste, Anselme, Fridolin : moins ils sont connus, plus ils te concèdent ! Saint-Pierre, on fait la queue devant son auréole. Il ne sait plus où donner de la barbe. Tandis que les obscurs, eux, ne demandent qu'à se remuer ! »
    Frédéric Dard / 1921-2000 / Les pensées de San-Antonio

  • Archives de Vigile Répondre

    1 février 2010

    Je vous félicite pour votre témoignage et votre convainquante argumentation sur la risée de ces canonisations qui ne changent absolument en rien le lieu de séjour de ces personnages dont certains sont peut-être à se chauffer dans cet enfer dont ils auront tant parlé et d'autres bien au chaud dans ce ciel n'e laissant place à aucune hypocrisie ni à aucun privilège. Les véritables témoins qui sont porteurs d'inspiration sont là autour de nous. Les vrais de vraies savent les reconnaître et en partager l'inspiration.