Les trois députés ratent leur sortie

Tribune libre

Il n’y a pas de valeur qui tienne de façon absolue. Une décision politique se justifie généralement dans un rapport étroit à l’intérêt public. Or les trois députés démissionnaires ont omis , à mon avis, lourdement d’expliquer l’intérêt de leur démarche lorsqu’ils ont annoncé leur démission du caucus du Parti Québécois. Et pour cause.
Les trois semblent d’accord avec le projet de l’amphithéâtre de Québec et son financement public. Ils sont même d’accord avec l’entente de gestion de cet édifice avec le groupe Québecor mais ils se disent en désaccord avec le projet de loi qui vise à en assurer la pérennité juridique alors que des opposants au projet d’amphithéâtre réalisent une démarche de contestation axée sur l'absence de forme d'un appel d'offre mais au motif profond et avoué que l’investissement est public. Ces opposants ont clairement ainsi une opinion très minoritaire dans la région de Québec. De plus, la population du Québec accueille favorablement ce projet d’amphithéâtre car il apparaît que la réalisation de ce projet à Québec exige un investissement public soutenu par l'ensemble du Québec.
Le droit à la dissidence de ces opposants locaux est important mais ce droit ne doit pas avoir pour résultât de rendre toute discussion sur le projet inutile en raison des délais de réalisation imputables à cette dissidence. C’est ce qui risquait de se produire avec l’ action en justice qu’ils avaient intentée. L’intérêt public commande de clarifier si l’approche de la ville de Québec dans la conduite de ce dossier de l’amphithéâtre est correcte mais la démarche juridique des opposants ne doit pas priver la majorité de la population de cette réalisation souhaitée.
J’ai peine à reconnaître alors le sens de la démarche des trois députés démissionnaires. Ils ont tort sur le fond du problème car l’intérêt public commande de mettre le projet à l’abri de cette contestation. Un examen de la démarche de la ville peut être encore envisagé sans mettre en péril le projet puisque tout correctif envisageable dans les termes des lois visées ne diminuera la valeur de cette entente entre la ville et Québecor, entente d'ailleurs que les démissionnaires ne désavouent pas . Les trois députés me semblent avoir précipité leur geste de démission avant d’avoir épuisé toutes les possibilités d’éclairer la zone d’ombre qui existe dans la conformité légale du projet. Il n’y avait pas péril dans la demeure.
Il reste à connaître la véritable raison de cette sortie. J'ai peur que tout cela profite à la montée d'une troisième voie fondée sur l'exaspération de la population incapable de suivre ses représentants dans les méandres de leurs états d'âme torturés par de faux problèmes.


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2011

    Article nébuleux qui en fin de compte donne son appui à la réduction des droits démocratiques. Les trois députés démissionnaires veulent revaloriser la démocratie, à ce qu'ils disent, c'est peut-être pourquoi ils sont mal compris par l'auteur qui est prêt à la sacrifier ici... pour des jeux. La démocratie vivante ne peut se pratiquer sans le leadership d'élites vertueuses et éclairées, qui élèvent le niveau politique et essaient d'entraîner la masse avec eux, vers le haut, au lieu de conforter sa complaisance dans le jeu et la facilité, comme tout bon populiste et opportuniste ne manque pas de le faire : la majorité libérale - adéquiste - péquiste.
    Le niveau politique atteint un tel sous-niveau, la foule réclame qu'on éteigne ses droits !
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2011

    Madame Levasseur,
    clairement, je ne dois pas vivre sur la même planète. Si c'est vrai que la majorité des Québécois pensent comme Agnès Maltais et Pauline Marois, alors je suis très content de ne plus vivre au Québec et de m'être trouvé un pays ailleurs.
    Enfin, moi je dis que vous vous trompez royalement.
    Pauline Marois mène le PQ droit vers le sors qu'a connu le BQ.
    L'indépendance va se faire, mais de toute évidence sans le PQ. Et sans QS... Les vrais indépendantistes, et non les vautours carriéristes, qui sont muselés autant à QS qu'au PQ vont devoir trouver une solution.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2011

    En effet, il faut attendre de connaître la véritable raison de cette sortie qui, à mon avis, est très maladroite et d'une grande mesquinerie.
    Je crois qu'il y en a plus qu'une, d'ailleurs.
    Et s'il y a des problèmes de démocratie au PQ, et dans le monde aussi, nous le savons, il n'était point besoin d'utiliser madame Marois comme bouc émissaire. Ces individus n'avaient qu'à partir un mouvement pour redonner à la démocratie toute sa place. Visa le noir, tua le blanc.
    S'agit-il d'un règlement de compte ? Cela fait très mafieux, vous ne trouvez pas.

  • L'engagé Répondre

    6 juin 2011

    Votre texte tient la route dans les 15 premières lignes, mais je dois vous avouer que vos autres propositions ne sont pas appuyées par une base solide.
    Quel rapport entre la popularité du projet et la pertinence l'opposition à la loi 204?
    Avez vous écouté la commission parlementaire au complet?
    Qu'est-ce donc qui vous permet d'affirmer ceci :
    «Ces opposants ont clairement ainsi une opinion très minoritaire dans la région de Québec. De plus, la population du Québec accueille favorablement ce projet d’amphithéâtre car il apparaît que la réalisation de ce projet à Québec exige un investissement public soutenu par l’ensemble du Québec.»
    Vous avez trouvez cela dans une agence de QMI?
    Vous dites que « [l]e droit à la dissidence de ces opposants locaux est important mais ce droit ne doit pas avoir pour résultât de rendre toute discussion sur le projet inutile en raison des délais de réalisation imputables à cette dissidence.»
    Ce n'est pourtant pas ce que le Barreau canadien a dit, ni Julie McCann, l'ultimatum de PKP est de la frime, rien n'empêche Labeaume et lui de reporter le moment où leur entente deviendrai caduque.

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    6 juin 2011

    Une analyse très fine de Monsieur Laterrière sur laquelle il faudra revenir une fois que la poussière sera retombée.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    Moi je ne suis pas inquiète car les gens ordinaires ne s'intéressent qu'aux résultats et si les Nordiques arrivent en ville le PQ va être gagnant sur toute la ligne.
    Le public n'est pas si intéressé que ça à l'affaire politique quand ils ont ce qu'ils veulent. Demander en général qui connaît bien ces 3 députés et la réponse sera négative dans 80% des cas.
    Tout à fait d'accord avec vous ils ont raté leur sortie car la majorité des Québécois appuient la démarche du PQ. Je ne sais pas dans quel monde y vivent mais ils sont complètement déconnectés de la réalité.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2011

    Une autre façon de faire de la politique
    A plusieurs reprises, les trois démissionnaires sont revenus sur ce ""thème: des maux affligent notre démocratie""
    Et c'est vrai. Le système de parlementarisme à la britannique est totalement caduc. La ligne de parti, qui s'applique aussi bien au premier ministre qu'au chef du parti de l'opposition, est une véritable camisole de force pour tous les députés. Ils ne sont que des béni-oui-oui, des perroquets qui répètent les propos de leur chef.
    Nous nous devons de bonifier notre système démocratique. Si nous croyons véritablement en la démocratie, nous n’avons pas le choix. C’est devenu une nécessité.
    Donnons-nous une constitution qui établit une nette distinction des pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire.
    Élisons notre président, ou chef de l’état, au suffrage universel.
    Permettons à nos députés de voter selon leur conscience et selon les besoins de leurs commettants.
    Revoyons le financement des partis politiques afin qu’ils demeurent la propriété de la population et non des machines au service des riches.
    Donnons-nous un système électoral (à deux tours, ou une proportionnelle, ou une combinaison des deux) qui permettra d’avoir une députation vraiment représentative de toute la population.

  • Jean-Pierre Bouchard Répondre

    6 juin 2011

    L'article Amphithéâtre d'André Savard ici même permet d'éclairer le sujet du Colisée comme quoi l'absence d'appel d'offre pour trouver une entente avec une entreprise majeure reposerait aussi sur la non garantie par un appel d'offre de l'achat d'un club de hockey par l'entreprise qui l'aurait emporté.
    De défendre ce point de vue est très impopulaire et pourtant la majorité des opposants à cette affaire de loi privée ne vont pas jusque là. Idéalement, la construction d'un nouveau bâtiment à Québec par des fonds publics ne devrait pas être point.
    À Québec même, cette démission de députés du PQ, concernant des souverainistes ou fédéralistes n'est pas interprété de la même façon que dans le reste du Québec comprenant Montréal.
    Québec Solidaire rebaptisé Montréal Solidaire dans la capitale joue une opposition autant tactique qu'idéologique sur la question de la loi 204. Que les Curzi, Beaudoin suivent la parade ne devrait pas encourager une soi disant fausse unanimité sur la question.

  • Grarlam Répondre

    6 juin 2011

    M Laterrière
    Le motif qui fait déborder le vase de ces trois députés c'est le fait que par une loi spéciale, appuyée par madame Marois , le maire de Québec veut empêcher tout citoyen ou toute organisation d'utiliser les tribunaux pour contester les contrats non encore signés, les actions détrimentales au bien public,ou les décisions contraires aux lois qui pouraient être prises au cours de l'entente , c'est-a-dire 25 ans. Y avez-vous pensé?
    Un investissement public de 400,000,000 au minimum remis entre les mains d'une entreprise à but lucratif pour une période de 25 ans sans que personne n'ait droit de questionner les agissement des acteurs, la ville de Québec Québécor et le gouvernement.
    Madame Marois a dit qu'elle était bien à l'aise avec cette loi. Je n'en reviens pas.Comme le disait M De Belval; ça pas de bon sens.
    Si jamais la population n'a pas les moyens de faire vivre une équipe de hockey de la ligue nationale comme ce fut le cas en 1995 avec las Nordiques, qui croyez-vous va ramasser la facture?
    Ce sont les citoyens de la ville de Québec. Il faut se calmer et réfléchir avant d'embarquer les citoyens dans une telle aventure.
    À cet égard, le parti québécois dont je fus membre au tout début a manqué aux principes de ses fondateurs qui étaient entre autres, l'honneteté, la sincérité, la transparence et l'égalité de tous les citoyens devant la loi.
    Au moins trois de ses députés ont conservé ces principes et je suis fier de leur action.