Les élus de Québec solidaire auraient pu faire comme tout le monde et porter le coquelicot rouge.
Mais non.
Il fallait qu’ils portent un coquelicot blanc par-dessus le coquelicot rouge traditionnel.
Juste pour se démarquer.
Pour dire : « Regardez, nous, on n’est pas comme les autres. On est plus sensibles, plus compatissants, plus bienveillants que la plupart des gens.
On est des smattes. »
VOLER LA VEDETTE
Vous voulez protester contre la guerre, dire au monde entier que vous êtes pacifiste ou rendre hommage aux millions de civils qui ont perdu la vie lors des conflits armés qui ont jalonné l’histoire de l’humanité ?
Vous pouvez le faire 11 mois par année.
Le mois de novembre est consacré à commémorer le sacrifice des anciens combattants.
C’est comme ça depuis 99 ans.
Est-ce trop demander à nos élus de respecter les traditions, sans faire de vagues ni tirer la couverture de leur bord ?
Le 11 novembre, on ne célèbre ni la grandeur d’âme de Québec solidaire ni la bienveillance de Manon Massé, d’Amir Khadir ou de Gabriel Nadeau-Dubois.
On rappelle le sacrifice de nos militaires.
Humblement, modestement, solennellement.
Pourquoi ? Parce que si les militaires québécois et canadiens n’avaient pas mis leur tête sur le billot pour aller libérer l’Europe en 1944, il y aurait encore plus de civils qui seraient morts.
LES JUSTES
C’est ça qui est énervant, chez les membres de Québec solidaire.
Cette volonté quasi maladive de toujours rappeler à quel point ils sont meilleurs que tout le monde, plus charitables, plus gentils, plus généreux.
Les gens saluent la mémoire des soldats morts au combat ?
Nous, on va être meilleurs qu’eux : on va saluer la mémoire de tous les citoyens, civils ET militaires, qui ont perdu la vie à cause des guerres !
On va porter DEUX coquelicots !
Regardez comme on est bons, comme on a un plus grand sens moral que vous !
On dirait un p’tit cul qui chante plus fort que les autres dans les cours de chorale pour impressionner le prof...
Soyons honnêtes, les militaires, la société s’en fout 11 mois par année.
Ils reviennent de l’enfer complètement poqués et on les laisse mariner dans leurs souffrances sans lever le petit doigt.
Peut-on au moins prendre un mois pour penser à eux ?
Même pas un mois, mais un jour ?
C’est quoi, l’an prochain, vous allez porter un troisième coquelicot à la mémoire des animaux morts au combat ? Ou pour protester contre les dommages causés à l’environnement par les armes chimiques ?
PLUS QUE DES POLITICIENS
Dieu que cette supériorité morale est imbuvable !
Ça transpire de chacun de leurs gestes et de chacune de leurs paroles : nous sommes meilleurs que vous, plus magnanimes, plus compatissants, plus fraternels, plus humains.
Contrairement à nos consœurs et confrères de l’Assemblée nationale, nous ne sommes pas de simples politiciens, non : nous incarnons la conscience morale du Québec !
Pendant que vous ne pensez qu’aux soldats, nous pensons à tous les autres !
Nous sommes comme Jésus, nous portons le poids de tous les péchés du monde, nos mains et nos pieds saignent tellement nous sommes solidaires de vos souffrances !
Descendez de votre chaire, chers curés...