Les «royals» saoudiens : le prince, les femmes et de gênants secrets de famille

Fa948e6cb62280ac4a3a53d008a4bfd1

Les Saoudiens peuvent tout se permettre : ils sont les alliés des États-Unis et d'Israël contre l'Iran


Il y a une accalmie, que j’espère temporaire, autour de l’assassinat et du démembrement du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul sur ordre du prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (MBS). Son Altesse Sérénissime n’appréciait pas les propos virulents que Khashoggi tenait à son endroit au téléphone avec le dissident saoudien Omar Abdulazzis qui habite Sherbrooke. Son cellulaire était sous écoute (hé oui, ici au Québec!) par les services secrets saoudiens via le logiciel-espion israélien Pegasus.   


Quand je soulève la question de cet assassinat et des autres abominations commis sur ordres de MBS, il se trouve toujours quelqu’un pour dire «oui, mais il a permis aux femmes saoudiennes de conduire des voitures». Quand on reprochait à Mussolini ses ignominies, ses partisans entonnaient le refrain: «Oui, mais avec lui les trains arrivent à l’heure en Italie.»        


Je me permets de souligner que MBS a depuis fait emprisonner les militantes qui sont à l’origine du mouvement en faveur des femmes au volant et que certaines d’entre elles ont été abusées sexuellement et torturées.       


L’Institute for Gulf Affairs de Washington, un organisme de défense des droits de la personne dans la région du golfe Persique, possède un dossier MBS. Tout comme le Britannique Mark Young qui pendant 15 ans s’est occupé de la sécurité de la famille royale saoudienne. Il a écrit un livre à ce sujet, Saudi bodyguard.       


Voici quelques infos sur MBS et les «royaux» saoudiens qui proviennent de ces deux sources :       


• MBS a battu à plusieurs reprises sa femme Sara qui est aussi sa cousine. Au moins une fois, cela entraîné son hospitalisation. Le couple, marié en 2008, a quatre enfants, deux filles et deux garçons. Sara voulait divorcer de ben Salmane, mais sa mère l'en a dissuadée.        


• MBS a déclaré à l’agence Bloomberg que Sara était sa seule femme. C’est un mensonge par omission: il a trois concubines en plus de sa femme.        


• MBS aurait selon le Gulf Institute fait incarcérer sa propre mère Fahda, une femme bizarre adepte de la magie noire qui utilise les services de sorciers africains. Fahda a fait lancer des sorts sur divers membres de la famille royale, dont le prince héritier déchu, Mohamed ben Nayef, supplanté par MBS. Que diable, la magie noire, ça fonctionne!       


• L’Institute for Gulf Affairs rapporte que le roi Salman, le père sénile de MBS a tué un autre de ses fils Abdullah, né d'une de ses esclaves noires. L'esclavage n'a été aboli en Arabie saoudite qu'en 1962. Des centaines d'esclaves des palais saoudiens étaient à la disposition sexuelle des membres de la famille royale.       


• Young décrit MBS comme un homme agressif qui a des troubles anxieux qui le poussent à la violence. Une vidéo d’une rencontre de MBS avec le secrétaire à la défense, Mattis le montre en train de parler alors que son visage est secoué par des tics, une manifestation de divers troubles psychologiques.      


Les coups de rage ne sont pas rarissimes dans la famille royale. En 2016, la fille unique du roi Salmane, Hassa, a agressé un décorateur français à Paris et l’a menacé de mort parce qu’elle n’appréciait pas le résultat de son travail. Elle aurait donné l’ordre à son garde du corps de le tuer. Selon l’AFP, un mandat d’arrêt a été lancé en France contre la princesse qui a invoqué l’immunité diplomatique pour éviter d’être inculpée et fuir en Arabie saoudite.