Eh oui, le jour du quatorze juillet, le cul du Roi est dénudé et les rats s'en donnent à cœur joie !
Durant la Seconde guerre mondiale, les Résistants ont vécu la misère, l'isolement, la peur. Ils ont joué leur vie en la sachant fragile, et en y tenant (à cette vie). Pendant de longs mois, le vrai courage de ces hommes et de ces femmes s'est exercé dans le plus strict anonymat. Loin des miradors nazis, dans les campagnes isolées, avec pour seule vérité leur propre conscience respective et singulière, les Résistants, retranchés mais gardant dans leur cœur, comme un talisman, le goût et le souvenir de l'autre (« Fureur et mystère », René Char), ont puisé en eux-mêmes pour vivre et pour libérer la vie du joug nazi, totalitaire (le joug n'a ni frontière ou parti-pris. Il peut pénétrer toute culture, tout peuple, y compris les peuples élus, et ceux-ci foisonnent).
Puis, le vent a tourné. Les voiles de la liberté se sont gonflées de vérité. Le cœur des hommes et des femmes, bien ancrés au sein de la Résistance, a commencé à battre à l'air libre. Il y avait un espoir ! Il y en a toujours un. Mais il est souvent là où on ne l'imagine pas. En nous-mêmes !
La chance a alors changé de camp. La bestialité était démasquée. Dès lors, les rats sont sortis de l'ombre. Ils ont commencé à raconter ce dont ils avaient été témoins, en silence. Ils ont révélé des faits troublants à propos de leurs bourreaux. Petit à petit, la vérité a émergé. Et la libération est advenue. Non spontanément, mais lentement, murissant et apportant un moment de grâce aux Résistants.
Parfois, on juge ceux qui ont joint la Résistance sur les derniers kilomètres, profitant de l'euphorie collective propre aux célébrations pour la liberté. On leur a maintes fois reproché leur opportunisme. Comme s'il existait deux catégories d'être humains : Les Héros, et les autres.
Dans un monde de corruption, chaque petite vérité contribue à la « Vérité ». Il est donc normal que les rats, incapables de détrôner le Roi, travaillent en sourdine, dans les sous-sols du pouvoir. Et quand l'édifice chancelle, que ses fondations tremblent (quand le Roi, qui a toute sa vie conspué ses sujets, les a méprisés, les a asservis à sa soif d'injustice, expose malencontreusement son cul, quiconque est avide de vérité – et nous le sommes tous car, chacun à sa vérité, même si elle peut paraître monstrueuse à autrui – le morti !), la vérité émerge du sol, de la terre. Un nouveau printemps.
On ne peut pourtant blâmer ceux qui laissent traîner des missives confidentielles sur des fax, transmettent de manière anonyme des courriels privés, ceux qui soudainement sentent que le Roi n'est plus intouchable. Ceux qui, en silence, durant tant d'années, ont tenté de survivre à l'ombre du Tyran. Là est leur chance de faire s'écrouler le pouvoir car ils espèrent que sa redistribution (celle du pouvoir) ne les oubliera pas. Tout est une question de pouvoir. Michel Foucault l'évoquait.
Nous vivons une ère formidable, peuplée de contre-vérités et d'allégations. Et il est difficile d'y voir clair. Néanmoins, chaque petite vérité, si minime soit-elle, éveille la conscience.
Il ne faut donc pas en minimiser la portée, et ne pas condamner les tenants et aboutissants du pouvoir. Ce sont les pauvres de ce monde ! Riches de puissance, pauvres de cœur.
En France, la République est menacée. C'est peut-être salutaire. D'en secouer les fondements, la débarrassera de ses parasites !
Ailleurs (lire, au Québec), la culture de la corruption (qui dépasse celle du cannabis), première économie à contribuer au PIB, devient tellement grosse (pour ne pas dire grossière) qu'elle commence à dévoiler son cul aux rats !
Régalons-nous donc.
André Meloche
Vive la France !
Les rats grignotent le cul du Roi
En France, la République est menacée. C'est peut-être salutaire. D'en secouer les fondements, la débarrassera de ses parasites !
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