De Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne – MONTRÉAL — Les organismes qui militent en faveur de l'indépendance du Québec se dotent d'une coalition parapluie, le réseau Cap sur l'indépendance, qui aura pour mission de mener une campagne permanente en faveur de la souveraineté du Québec.
«Depuis plusieurs années, nous étions dans une situation que nous pourrions qualifier d'attentisme», a expliqué l'un des porte-parole, le président des Intellectuels pour la souveraineté et ex-ministre Gilbert Paquette.
«Les différents mouvements maintenaient la flamme indépendantiste. Il y avait plusieurs organisations, mais jamais une campagne permanente et déterminée comme celle que nous allons faire», a-t-il ajouté jeudi, lors d'une conférence de presse.
Le réseau estime que cette démarche donnera le souffle qui manque à la poussée finale vers l'indépendance.
«Ça ne s'est jamais fait depuis le référendum de 1995. C'est l'élément nouveau qui, à notre avis, va nous permettre d'aller chercher les quelques dizaines de milliers de voix qui ont manqué au référendum de 1995», a dit M. Paquette.
Cap sur l'indépendance, qui regroupe une vingtaine d'organismes non partisans, sera lancé samedi lors d'un spectacle à l'Olympia de Montréal mettant en vedette Paul Piché, Loco Locass, Marie-Élaine Thibert et Bernard Adamus.
Les initiateurs du réseau entendent utiliser tous les moyens modernes, notamment le cybermilitantisme et les médias sociaux, pour faire avancer leur cause.
Ils affirment que l'indépendance du Québec est un enjeu trop important pour être laissé entre les mains des partis politiques. Ceux-ci ne font d'ailleurs pas partie de cette coalition.
Selon M. Paquette, l'élection fédérale du 2 mai illustre on ne peut plus clairement l'incapacité du Québec de s'épanouir dans l'ensemble canadien.
«Même si le Québec avait élu 75 députés néo-démocrates ou du Bloc Québécois, le Canada aurait quand même élu un gouvernement conservateur majoritaire sans le Québec et, on peut le prévoir, contre le Québec», a-t-il dit.
Quant à la présence québécoise au sein du gouvernement, Gilbert Paquette croit que la modeste représentation de cinq députés conservateurs ne change rien à la situation, puisque les dés sont pipés d'avance quelle que soit l'importance de la députation québécoise au sein du caucus du parti au pouvoir.
«Qu'il y en ait cinq ou 25, les députés du Québec dans les partis fédéralistes ne peuvent assumer la défense des intérêts du Québec, a-t-il argué. Ils sont tout simplement hors d'ordre, leur opinion étant noyée, contrée, filtrée par la majorité de leurs collègues et la direction de leur parti.»
La résultante, dit-il, est une dépendance politique pour le Québec qui se retrouve dans un cadre où il ne pèse pas lourd.
«Pour les prochaines quatre années, le gouvernement canadien dépensera à sa guise 50 milliards $ de taxes et d'impôts que nous lui envoyons chaque année, sans être élu par nous», a-t-il dit.
Ces arguments ont été repris par Catherine Dorion, une jeune militante de Québec invitée à présenter une déclaration au nom des groupes de jeunes qui font partie du réseau.
«Le statu quo n'existe pas parce que les choses ne sont pas immobiles: elles continuent de changer, de se muter et d'évoluer, mais sans nous», a-t-elle indiqué.
«Le Canada se construit au-dessus de nous, à côté de nous, avec nos ressources et nos taxes, avec le fruit de notre travail, mais sans nous. Nous voulons simplement que le Québec naisse au monde, tout comme les 40 autres nouveaux États qui ont joint les rangs de l'ONU depuis le référendum de 1980», a indiqué avec conviction la jeune femme.
Outre le spectacle de samedi, le réseau entend profiter de la longue fin de semaine de la fête des Patriotes pour mener d'autres activités, dont une marche organisée par les Jeunes patriotes du Québec, lundi, depuis le site historique au Pied du courant, sous le pont Jacques-Cartier.
Cet organisme est au nombre de ceux qui forment le réseau, parmi lesquels on compte notamment le Conseil de la souveraineté du Québec, le Mouvement national des Québécois, le Mouvement souverainiste du Québec, les Aînés pour la souveraineté, le Rassemblement pour l'indépendance nationale, le Réseau de résistance du Québécois, des regroupements de jeunes souverainistes collégiaux et universitaires et ainsi de suite.
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